Perception du temps vers le 4e jour de confinement

Avec le bon petit soleil ce matin, je me suis bien motivée en me disant : tu vas te laisser le moment de relaxation, comme ce couple d’en face. 

“Yaprak sarmasi” est une recette que l’on fait quand on a l’impression d’avoir beaucoup de temps. Cela nous arrive plutôt en été et le premier jour de confinement.

Après avoir passé trois jours d’affilée à faire les recettes les plus laborieuses et en appelant les amis, ce jour là je vais travailler.
Je me sens calme comparé au premier jour face à des attaques d’informations venant de groupes de mail / WhatsApp. Néanmoins, je suis obsédée par les expressions que les gens emploient pour exprimer cette bizarrerie. 

« Crise inédite »

«  Dystopie que nous vivons »

« Cette expérience de confinement »

Bref. Le mot « confinement » risque de me dégoutter bientôt car on va l’entendre plus longtemps que je croyais.  Les rumeurs disent que ce mode de vie durera jusqu’à l’été, voire fin d’été. 

Je me concentre donc sur ce couple qui prend les choses avec légèreté mais 1m de distance (voire 2).

Belleville, Rue des Envierges.

Bus vides

Devant la fenêtre un bus vide n°20 passe. Dans la journée on pouvait y voir, parfois, quelques rares passagers. En dehors de l’agitation habituelle du vendredi soir, tout est comme à l’accoutumée dans le quartier, depuis la fenêtre.
Peut-être plus de lumières allumées dans la tour d’en face ?
Je veux des preuves de l’existence de cette raison qui me force à demeurer. Non pas parce que je voudrais sortir mais parce qu’il a toujours été normal d’en avoir la possibilité.
Est-ce la définition de la privation de liberté ?

Pardon, je ne veux pas transformer la situation en prétexte à philosophie (pas chère), je m’interroge, seulement. Je suis surpris et il me semble qu’on le serait à moins. Et puis je cherche une occupation intellectuelle pour ne pas revenir sur les obscénités d’écrivains en vogue dans Le Monde.

Bref, je trépigne.

São Paulo – dia 3

20.03

Hoje fui ao supermercado e foi horrível. Fiquei mal. Tive medo e talvez até um pouco de pânico. Sinto que estou mais segura em casa – que horror.

Sigo fazendo meu yoga diário, isso me ajuda a dar uma rotina e permite que não tenha a sensação de estar doente. Agora qualquer tosse me preocupa. De mais. Fico tirando minha temperatura, porque estou com um pouco de dor de cabeça e garganta. Sei que não deve ser anda (fico me repetindo isso), mas como tenho tendências hipocondríacas e passei a tarde assistindo ao jornal…

Lembrete para amanhã: focar na ficção. Entupir-se de ficção.