Nuisances

Il est déjà temps de faire un recueil des changements impliqués depuis huit jours. À Paris, ils sont certainement flagrants pour bon nombre de personnes, n’empêche, il faut les noter pour ne pas les oublier. Ce sont avant tout des nuisances en moins.

  1. La cheminée du Döner, habituellement allumée de 8h à 23h six jours sur sept : ronflement qui nous oblige à fermer une porte.
  2. Les odeurs permanentes de viande en décongélation dans les escaliers.
  3. La porte qui claque à l’entrée du bâtiment.
  4. La poubelle toujours pleine de cartons et de détritus venant du même restaurant.
  5. Les vibrations des machines à laver et des sèche-linge.
  6. Les odeurs de cuisine du restaurant asiatique.
  7. L’absence d’éclats de voix provenant du bar à chicha d’en-face à 2h du matin, jusqu’à 2h30. Il est désormais possible de dormir sans boules Quies.
  8. La circulation automobile plus que réduite. Non, l’honnêteté commande d’écrire : LA CIRCULATION AUTOMOBILE RÉDUITE.

Il en faudrait moins à n’importe qui pour conclure de cette liste que son auteur déteste la ville, les commerces, la cuisine orientale, la voiture. Profitez-en, il est toujours si agréable de trouver son prochain plus étriqué et pénible que soi.
Pourtant il s’agit d’autre chose : je parle de mille concessions que l’on fait parce qu’on doit les faire.

Nul bruit à l’horizon, nul cris dans les nuages ;
La journée s’organise en groupes d’habitudes

Michel Houellebecq, Le Sens du combat, “Séjour-club”, 1996

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