Il est déjà temps de faire un recueil des changements impliqués depuis huit jours. À Paris, ils sont certainement flagrants pour bon nombre de personnes, n’empêche, il faut les noter pour ne pas les oublier. Ce sont avant tout des nuisances en moins.
- La cheminée du Döner, habituellement allumée de 8h à 23h six jours sur sept : ronflement qui nous oblige à fermer une porte.
- Les odeurs permanentes de viande en décongélation dans les escaliers.
- La porte qui claque à l’entrée du bâtiment.
- La poubelle toujours pleine de cartons et de détritus venant du même restaurant.
- Les vibrations des machines à laver et des sèche-linge.
- Les odeurs de cuisine du restaurant asiatique.
- L’absence d’éclats de voix provenant du bar à chicha d’en-face à 2h du matin, jusqu’à 2h30. Il est désormais possible de dormir sans boules Quies.
- La circulation automobile plus que réduite. Non, l’honnêteté commande d’écrire : LA CIRCULATION AUTOMOBILE RÉDUITE.
Il en faudrait moins à n’importe qui pour conclure de cette liste que son auteur déteste la ville, les commerces, la cuisine orientale, la voiture. Profitez-en, il est toujours si agréable de trouver son prochain plus étriqué et pénible que soi.
Pourtant il s’agit d’autre chose : je parle de mille concessions que l’on fait parce qu’on doit les faire.
Nul bruit à l’horizon, nul cris dans les nuages ;
Michel Houellebecq, Le Sens du combat, “Séjour-club”, 1996
La journée s’organise en groupes d’habitudes