Souvenir 02

j’étais en classe de 3è et je commençais à prendre goût à la littérature. jusque-là je me refusais à toute lecture. ça m’emmerdait, tout simplement. je ne faisais aucun effort. la lecture c’était pour les cons.

devoir de français. rédiger une fiction. j’imagine le journal d’un condamné à mort. en attendant de se faire trancher la tête, celui-ci attend très patiemment dans sa cellule aux côtés de piles de bouquins, ses meilleurs amis nous dit-il. grâce à eux tout semble aller pour le mieux.

romantisme puéril.

gaminerie.

sale gosse.

« je m’occupe, je meuble le temps. »

Il est 22h40. J’entends la haute voix de la voisine de côté qui d’ailleurs ne parle jamais aussi bruyamment. Elle est la seule à parler, au téléphone sans doute.  

J’ai entendu personne d’autre que nous aujourd’hui dans l’immeuble et la rue de Belleville était particulièrement vide. Un papa portant son jeune fils sur son vélo faisait des tours sur la route, comme à la campagne. 

Aujourd’hui, c’était un dimanche, le jour où habituellement je passe spontanément en mode manuel. Aller au marché et puis rempoter les plantes, nettoyer les bords de la fenêtre pour semer les herbes et les tomates bientôt, nettoyer l’appartement, ranger, fouiller les photos imprimées, décorer mon bureau et l’appartement, ranger la cuisine et prendre un bon déjeuner de dimanche. 

Enfin danser dans les toilettes pendant 4-5 chansons m’a injecté un bon quantité de bonheur. 

J’ai oublié la réalité, la réalité est là ce que je vis, je me dis. 

Vers 20h j’étais prête à lire les mail sérieux (venant du travail). Je me rappelle de l’actualité : 7e jour de confinement. 

Dans ma boite mail un article, sur le fait d’attendre, m’aide à identifier ce que j’ai fait depuis : « je m’occupe, je meuble le temps. »

7.gün

hasan dağı

Evde geçirdiğim günler gibi bir gündü. Sabah dokuzda uyanıp gün içerisinde, sadece birşeyler okumak ve sigara içmek için oturduğum günlerden. Mesela bu yazıyı yazacağım için saydım evin içinde kaç gündür kapalı kaldığımızı.

Aslında iki defa evin arka sokağındaki sahil parkına gittik. Ama her döndüğümüzde pişman oldum ve anladım ki dışarı çıkmak beni daha tedirgin ve paranoyak yapıyor.

Bugün Aren ‘hadi dışarı çıkalım hava çok güzel’ dedi. 3 yaşında ve anlatmak zor geldi. Yapmadığım bir şey ama neden çıkamayacağımız cevabını geçiştirdim. Çıkmak yerine dans ettik.

Bugün okulların bizi modern hayata ne kadar bağladıklarını düşündüm. Ve karnabahar pişirsem çocukalar yer mi? diye.

Aslında evde hayat o kadar da kötü değil ama herşeyin giderek daha kötü hale gelmesi ve bunu için yapabileceğin en iyi şeyin evde oturmak olması can sıkıcı. Bir sürü soru geliyor aklıma zor durumda olacak insanlar ve uzantıları… bunları düşünmeye başladığımda işin içinden çıkamıyorum ve hemen evde yapacak bişeyler arıyorum. Bugün temizlik yaptım mesela. Bir de dolap kapağını tamir ettim. Sonra eski yoğurt kaplarına mutfakta yeşillenmiş sarımsakları ektim. balkonu temizledik Koray’la, çocuklar çıkıp kendilerini dışarda hissetsin diye 🙂

yarın için plan yapmaya başladım. çünkü eldeki aktiviteler bitmek üzere ve planlı davranmak lazım. çocuklar çok acımasız olabiliyorlar.

Karnabahar güzel oldu. Aren çok beğendi, Arjen tadına bakmadı. Yarın uzaktan eğitim başlıyor. heyecanlıyım. hep Arjen’i (11) okulda merak ederdim. ha ha biliyorum aynı değil ama iki saat de olsa biraz sakin kalabileceğiz.

not: fotoğrafı tam bir hafta önce istanbula dönerken uçaktan çekmiştim.

Patience and Presence.

It is my first post and I apologise for waxing philosophical. It seems the only way to start. I promise to be funny and ironic with stories from the German front, but today is a bit more quiet.

I admit. It’s hard not to feel an overwhelming sense of relief to have the time to find one’s own rhythm without the pressure of imposed structures. To feel the natural flow of the day. To cook when hungry, and to sleep when tired. I feel my body’s need to move, and I submit. I feel my mind’s need to escape, and I read. I feel the urge to create, and I paint.

Finally.

Souvenir 01

gamin, j’ai été hanté durant plusieurs années par le souvenir d’un feuilleton vu à la télé chez mes grand-parents pendant les vacances. un enfant se réveillait un matin et le monde avait disparu. il avait été projeté, seul, dans un autre temps, décalé de quelques minutes. il y était seul. tout était désert. il arrivait à communiquer avec sa famille, restée dans le monde originel, à travers une brique de lait, écran faisant la liaison entre les deux mondes.

longtemps j’ai obligé ma mère et les autres à prononcer bien clairement les mots “à demain” avant de me coucher afin d’être sûr que je ne me réveillerai pas seul.

si cette angoisse enfantine a fini par disparaître, il m’arrive parfois, en ce moment, d’avoir l’impression que mes écrans skype, zoom et autres, sont le miroir de cette brique de lait.

Ankara yine ankara.

1. İşe devam, evden çalışma yok ve olmayacak.
2. Her yer kapalı evde oturuyoruz ama burası zaten ankara hayatımızda bir değişiklik yaratmıyor.

Muhtemelen işe gelen tek mal biziz, sanki güvenlik de bizim için geliyor. (Foto 11.00 çekildi. Normal bir gün kalabalık olurdu.)
Bu da evdeki malzemelerle yapılan doğum günü pastası. Benim olduğum fotoğraflar annemde kaldı.

Besoin de faire une balade avec quelqu’un qui vient d’une autre planet

Je ne suis ni sorti ni reste debout aujourd’hui. Psychologiquement ou/et réellement je suis malade depuis lundi. J’ai passé quasiment toute la journée au lit en lisant mon roman et dormant bien sûr. Depuis le premier jour de confinement, envie d’acheter des « choses » me revient  régulièrement

Le premier jour c’était un tapis de yoga pour pratiquer yoga comme c’est ce qu’on fait le mieux seul dans un petit espace. Je voulais aussi acheter des tréteaux pour rallonger mon bureau où j’aurais passer longtemps. Décathlon est fermé ainsi que toute sorte de monsieur bricolage. Et si je fabrique ? Pas de bois à couper, d’ailleurs pas de machine pour faire des trous. 

Deuxième jour une paire de baskets m’a était indispensable pour pouvoir courir en ville. L’idée que je reporte depuis au moins 15 ans, m’a paru très sexy. Hélas aucune boutique dans la périmètre de ma maison (un appartement ! ) la vend. Tant pis, la paire que j’avais depuis au moins 7 ans pourrait m’être utile pour les rares balades que j’exerces autour de chez moi.

Je liste brièvement mes autres besoins (urgent):  t-shirt, pull (orange), des chaises très confortable, une table haute, d’autres livres (comme si j’en ai tout lu), le produit de cheveux, un batteur… 

Un sentiment toujours ambiguë m’entoure: qui ne m’empêche de sortir chez moi ? Est-ce une obligation ou une exemption ? 

J’ai besoin de faire une balade avec quelqu’un qui vient d’une autre planet pour parler de ma frustration de ces jours-là. 

Promenade coupable

Le fait d’avoir besoin de se confesser n’est pas une nouveauté. En tout cas, pas pour moi.

En revanche, confesser une ballade de quoi ? 35, non, 38 minutes cet après-midi, représente une certaine difficulté. Je me laisse fliquer par Google depuis déjà quelques mois. Mes trajets quotidiens sont enregistrés quelque part, dans une ferme à data qui détruit l’atmosphère, que sais-je.

Voilà. Enfin, c’est une version édulcorée.
Cette fois-ci c’est moi qui me suis retrouvé à essayer de brandir un sac pour faire comme si je faisais vraiment des courses, là où j’étais. Enfin, j’en faisais, un peu.
C’est tuant qu’il n’y ait pas même une polémique dans l’affaire, pas une cause à rallier ou à détruire.

São Paulo – dia 4

21.03 Hoje resolvi não fazer yoga. Tenho que fazer faxina e sei que essa tarefa já vai tomar tempo e energia. Na verdade estou me sentindo cansada. E com dor de garganta, sem pique para atividades muito físicas. Não sei se me forço (esforço), ou se deixo estar e fico o dia na cama. Dúvidas da quarentena…

No fim Não FIZ FAXINA

Dormi a tarde

Tenho comida para ficar até quarta-feira ou quinta-feira sem sair de casa.

Isso me acalma…

Perception du temps vers le 4e jour de confinement

Avec le bon petit soleil ce matin, je me suis bien motivée en me disant : tu vas te laisser le moment de relaxation, comme ce couple d’en face. 

“Yaprak sarmasi” est une recette que l’on fait quand on a l’impression d’avoir beaucoup de temps. Cela nous arrive plutôt en été et le premier jour de confinement.

Après avoir passé trois jours d’affilée à faire les recettes les plus laborieuses et en appelant les amis, ce jour là je vais travailler.
Je me sens calme comparé au premier jour face à des attaques d’informations venant de groupes de mail / WhatsApp. Néanmoins, je suis obsédée par les expressions que les gens emploient pour exprimer cette bizarrerie. 

« Crise inédite »

«  Dystopie que nous vivons »

« Cette expérience de confinement »

Bref. Le mot « confinement » risque de me dégoutter bientôt car on va l’entendre plus longtemps que je croyais.  Les rumeurs disent que ce mode de vie durera jusqu’à l’été, voire fin d’été. 

Je me concentre donc sur ce couple qui prend les choses avec légèreté mais 1m de distance (voire 2).

Belleville, Rue des Envierges.

Bus vides

Devant la fenêtre un bus vide n°20 passe. Dans la journée on pouvait y voir, parfois, quelques rares passagers. En dehors de l’agitation habituelle du vendredi soir, tout est comme à l’accoutumée dans le quartier, depuis la fenêtre.
Peut-être plus de lumières allumées dans la tour d’en face ?
Je veux des preuves de l’existence de cette raison qui me force à demeurer. Non pas parce que je voudrais sortir mais parce qu’il a toujours été normal d’en avoir la possibilité.
Est-ce la définition de la privation de liberté ?

Pardon, je ne veux pas transformer la situation en prétexte à philosophie (pas chère), je m’interroge, seulement. Je suis surpris et il me semble qu’on le serait à moins. Et puis je cherche une occupation intellectuelle pour ne pas revenir sur les obscénités d’écrivains en vogue dans Le Monde.

Bref, je trépigne.