La leçon

De ma fenêtre, je vois encore le même type. Cette fois-ci, il est sur son vélo. L’autre jour, il marchait avec une femme. Hier, je l’ai croisé rue Pixérécourt. Il est clair qu’il abuse.

Comme le primeur improvisé. Comme ma cousine, qui se plaint de ne pas pouvoir sortir, alors qu’elle habite seule dans 100 m2. Comme les élèves, qui prétendent ne pas avoir reçu les consignes ou ne pas arriver à se connecter.

C’est moi qui vit le mieux. J’ai compris la situation, j’en ai perçu les subtilités internationales. Je suis au courant des implications socio-économiques de cette crise-sans-précédent. Je fais preuve, au quotidien, d’un équilibre parfaitement dosé de courage, de sérénité, de dignité mais aussi de révolte ; parce qu’on ne saurait accepter l’entrave, mais parce que j’ai compris à quel point elle nous révélait.

D’ailleurs, nul besoin pour moi d’en faire la démonstration. Il me suffit de convoquer le moindre argument d’autorité. Il me suffit de puiser dans l’immensité des références qui peuplent mon esprit pour faire face et pour analyser.

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