Conséquences

Je me demande si on suit un protocole. Est-ce qu’il y a des étapes ? Après bientôt trois semaines, le temps de mesurer les conséquences est-il arrivé, pour moi ? Ou alors c’est tout simplement que je m’ennuie et que l’ennui stimule l’imagination. J’ai vu l’idée traîner dans Le Monde, le bréviaire des demi-intellectuels.

Mon stock de bande-dessinée est presque épuisé, les films et séries sont des sucreries qui laissent une acidité déplaisante dans le cerveau, un goût faux d’autres vies, qui stimule pour rien. La lecture, j’en fait l’expérience, est plus adaptée au rythme d’un jour qui se répète. Elle demande plus d’effort, en un sens, moins de passivité. Il me vient la comparaison entre un voyage en avion et un voyage terrestre. Je suis persuadé que notre condition n’est pas adaptée à la vitesse aéronautique. Peut-être même pas au moteur.

Je crois que c’était la conclusion de Barjavel dans Ravage. Évidemment, une telle idée suppose le refus du progrès technique… Et voilà que je me remets à vaticiner. C’est idiot, il faut se tenir à ce qu’on a sous les yeux, se concentrer sur la fenêtre, résister à la tentation de la prophétie. La vue des autres qui marchent sans but, sans aller vraiment se promener, sans suivre leur trajectoire habituelle, les traversée de rue en diagonale parce que le trafic automobile s’est presque éteint, voilà le catalyseur de mes ratiocinations.

Au loin la police, stationnée à Télégraphe.

Couverture de Ravage, Barjavel, Folio 2014.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *