cage d’escalier 01

Je descends chercher le journal dans la boîte aux lettres. Quelques marches avant d’arriver au rez-de-chaussée un rat, oui un rat, se balade, il monte les marches. Comme un voisin.
Il est plutôt charnu, et ses dimensions honnêtes, mais pas d’abus excessif. Cependant son pelage semble humide, il n’est ni peigné, ni brossé. Je n’ai pas vu ses yeux, et ne saurait dire s’ils étaient rouges vifs comme on aime les représenter. Il est seul. Il se balade, on dirait. Il n’est pas farouche non plus, et manque de rapidité. Fatigué ? Âgé ? Mélancolique ? Malade ?

Je lui fais comprendre qu’il se dirige dans la mauvaise direction. Son habitat n’est pas dans les étages, il n’est pas en train de faire du sport non plus, alors comme tout le monde il doit retourner dans ses appartements se confiner. Il aurait toutefois pu me rétorquer qu’il allait chercher là-haut des produits de première nécessité. Mais je n’ai vu aucune attestation.
Alors gentiment, pressé par mon pas, il se dirige vers chez lui et rejoins le local poubelle vers lequel il disparaît, la larme à l’oeil.

2 réflexions sur « cage d’escalier 01 »

  1. Te souviens-toi du début de la Peste? Rioux rencontre un rat dans l’escalier… rat qui a l’air perdu, les poils hérisses, et qui va expirer devant ses yeux, alors qu’il n’y pense plus!

    1. Je l’ai lu il y a tellement longtemps, et peut-être un peu jeune ; j’ai oublié ce détail mais l’anecdote est amusante. J’ai lu aujourd’hui aussi une affaire de rat qui s’échappe de la cave, et se fait zigouiller au cinquième étage, dans “l’enfant rouge” de Franck Venaille.

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