Déménagement

Le canapé qui était ici, contre le mur, présentant son flanc gauche à la fenêtre, demeure désormais à égale distance des deux fenêtres. Il fait face à la pièce et a opéré un quart de tour.

La cave à liqueurs a quitté l’abri de la bibliothèque pour venir se placer près de la table et devenir une desserte.

La table occupe la place laissée vacante par le canapé et se trouve perpendiculairement placée, contre la fenêtre la plus occidentale du salon. Elle bénéficie du maximum de lumière.

La bouture de misère a rejoint le dieffenbachia de la salle de bain et cette plante à feuilles bicolores dont j’ignore le nom. Le soleil de midi donne sur elles.

C’est, tout au moins, ce qu’on peut imaginer depuis le canapé.

Première gueule de bois de confinement

Depuis le confinement, on parle plus souvent avec des amis pour prendre/donner des nouvelles en détail. Comme dans plusieurs domaines, on s’est beaucoup amélioré en video-chat, en faisant en sorte de moins subir l’effet d’isolement venant du confinement. Ce n’était pas notre premier vidéo-chat hier soir évidement. Mais, pour  la premiere fois, j’ai senti le plaisir d’échanger avec des amis de longue date, à travers un écran, sans porter attention à ce medium d’échange, sans compter le nombre de bières ouvertes durant ce moment. Un signe d’acceptation de la normalité de ce mode de vie ? Ou tout simplement la volonté de quitter toute actualité pour s’écouter plus, sans compter le temps passé ? 

bugüne dair alıntı

‘ Zaman nehrin suları gibi akıp gidiyor. Tek bir ana tutunup onu yaşamaya çalışırsak dengemizi kaybedip alabora olur ve savunmasız kalırız. tıpkı bir bebek gibi. Kaldı ki bebek hayatta kalmayı başarabilir, biz ise boğulur gideriz. Bizim zihinlerimizin anlatmaya anlatışa gereksinimi vardır. Tutunmak için. Geçmiş artık geride kaldı. Gelecekte ise sımsıkı yakalayabileceğin hiçbir şey yok. Gelecek henüz koca bir hiçlik. Orada nasıl yaşanabilir ki? İşte bundan dolayı sahip olduğumuz tek şey geçmişte yaşanmışları ve şu an yaşanmakta olanları bize anlatan sözlerdir. Olmuşu ve olanı.’

Anlatış, Ursula K. Le Guin

cage d’escalier 01

Je descends chercher le journal dans la boîte aux lettres. Quelques marches avant d’arriver au rez-de-chaussée un rat, oui un rat, se balade, il monte les marches. Comme un voisin.
Il est plutôt charnu, et ses dimensions honnêtes, mais pas d’abus excessif. Cependant son pelage semble humide, il n’est ni peigné, ni brossé. Je n’ai pas vu ses yeux, et ne saurait dire s’ils étaient rouges vifs comme on aime les représenter. Il est seul. Il se balade, on dirait. Il n’est pas farouche non plus, et manque de rapidité. Fatigué ? Âgé ? Mélancolique ? Malade ?

Je lui fais comprendre qu’il se dirige dans la mauvaise direction. Son habitat n’est pas dans les étages, il n’est pas en train de faire du sport non plus, alors comme tout le monde il doit retourner dans ses appartements se confiner. Il aurait toutefois pu me rétorquer qu’il allait chercher là-haut des produits de première nécessité. Mais je n’ai vu aucune attestation.
Alors gentiment, pressé par mon pas, il se dirige vers chez lui et rejoins le local poubelle vers lequel il disparaît, la larme à l’oeil.

Conséquences

Je me demande si on suit un protocole. Est-ce qu’il y a des étapes ? Après bientôt trois semaines, le temps de mesurer les conséquences est-il arrivé, pour moi ? Ou alors c’est tout simplement que je m’ennuie et que l’ennui stimule l’imagination. J’ai vu l’idée traîner dans Le Monde, le bréviaire des demi-intellectuels.

Mon stock de bande-dessinée est presque épuisé, les films et séries sont des sucreries qui laissent une acidité déplaisante dans le cerveau, un goût faux d’autres vies, qui stimule pour rien. La lecture, j’en fait l’expérience, est plus adaptée au rythme d’un jour qui se répète. Elle demande plus d’effort, en un sens, moins de passivité. Il me vient la comparaison entre un voyage en avion et un voyage terrestre. Je suis persuadé que notre condition n’est pas adaptée à la vitesse aéronautique. Peut-être même pas au moteur.

Je crois que c’était la conclusion de Barjavel dans Ravage. Évidemment, une telle idée suppose le refus du progrès technique… Et voilà que je me remets à vaticiner. C’est idiot, il faut se tenir à ce qu’on a sous les yeux, se concentrer sur la fenêtre, résister à la tentation de la prophétie. La vue des autres qui marchent sans but, sans aller vraiment se promener, sans suivre leur trajectoire habituelle, les traversée de rue en diagonale parce que le trafic automobile s’est presque éteint, voilà le catalyseur de mes ratiocinations.

Au loin la police, stationnée à Télégraphe.

Couverture de Ravage, Barjavel, Folio 2014.

Recurrences // Tekrarlar

4 choses que je vois de manière récurrente lors d’une balade dans le quartier : la queue, les crottes de chien, les affiches de solidarité, les arbres en fleur. Dans le cas où le deuxième élément augmente de façon excessive, je ne peux pas observer et dois regarder mes pas

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Yürüyüş yaparken karşıma sürekli çıkan 4 şey: bekleme sırası, köpek kakası, sağlıkçılarla dayanışma afişleri, yeşermiş ağaçlar. İkincinin miktarının artması durumunda bastığım yere bakmaktan gözlem yapamayacağım…

São paulo – dia 18

04.04

Eu queria congelar a tarde nesta sensação clara e fresca de um sábado de férias. Aquele cheiro de quem acabou de sair da água. O corpo úmido e frio, sob o sol. A cerveja gelada no copo, ao lado, sentada em uma cadeira de praia, o céu azul e os sons dignos de um dia em uma cidade litorânea, no verão.

Mas logo me lembro de que estamos confinados em uma quarentena sem fim , e meu ânimo, revigorado, volta a entrar em um silêncio de incertezas.

Pour une retraite universelle pour la terre

Rien ne m’importe plus que le soleil qui chauffe et éclaire progressivement depuis ce matin. 

Un plaisir très ancien pour moi est de se réjouir de l’arrivée du printemps, même confiné. Justement, je crois que c’est très bien qu’on laisse la nature récupérer, se reposer de nos impacts pendant cette période. on n’a pas forcément besoin d’aller dans la nature pour y penser. Les journaux écrivent que « les humains observent plus la nature en confinement », et un responsable de parc naturel nous met en garde contre la forte volonté d’aller dans la nature après le confinement. Ce serait vraiment horrible de voir une invasion dans les parcs et dans la nature tout en gardant les mêmes habitudes : musique tonitruante, ignorance de la faune et de la flore, jeter les déchets par terre etc. Marre de voir la nature comme le fond d’écran de l’activité humaine.  

Tout ça me porte à une réflexion nouvelle sur la fragilité et la naïveté de la nature. Je l’imagine, comme la victime de la force des méchants à qui on voudrait apporter son soutien dans un film.  Malheureusement, un écran nous sépare. Je ne veux pas, et je ne peux pas envisager, un retour à la « normale » sans changer les règles de l’usage de la vie à l’extérieur. 

Alors je rêve d’une fête universelle pour bien marquer l’impact de cet épidémie et l’importance de l’équilibre naturel : désormais, chaque année partout dans le monde, nous allons rester chez nous strictement pendant un mois pour laisser la Terre et ses habitants non humain, se reposer afin qu’ils reprennent de la force. Puis, fin de confinement annuel, nous irons à la nature en faisant la queue pour voir son harmonie. Pour l’avenir de la ville je n’ai pas encore réfléchi. 
Ps: La photo @ le Crotoy, 10/2019

neye ihtiyacımız var?

Bu sorunun cevabını bilmiyorum. Ama karışık olmasa gerek. Ya da değişken olmalı. Sokakta ya da işte geçen zamanda da aynı işliyor süreç oysa tek fark düşünmeye zamanımız yok.

Şimdi evdeyiz. Peki düşünmek istiyor muyuz? Aslına bakarsanız ben düşünmek istemiyorum. Neye ihtiyaç duyduğum sorusu bana nelerden uzak kaldığım bilgisini hatırlatıyor. Böyle bir anksiyete şu an için gereksiz.

Kendimde oluşturduğum dengeyi defalarca bozup yeniden kurdum.
Üç haftanın sonunda neredeyse her sabah yeniden kurduğum bir denge var artık. Ona tek kullanımlık denge diyorum. Virüsten koruyucu ekipman gibi her kullanımdan sonra imha edilen tıbbi atık.

Kuruduğum dengenin temelinde ‘neye ihtiyacım var? sorusu yatıyor.

Bugün diyorum, bir bardak kahve ve vivaldi… Şaka bir yana dengem her bozulduğunda yeniden kurmak için çıkıp kendime dışardan bakmam gerekiyor. Yorucu olan aslında bu. kendimden sıkılmamak için uğraşmak.

Sahiplenme // S’approprier

version française après le // plus bas

Evde benden küçük 2 kardeşimle yalnızdık. 11-12 yaşında olmalıyım. Annem ve babamınla birlikte diğer iki ablamın nerde oldugunu hatırlamıyorum. İnanılmaz bir heyecanla yeni ve genişlemiş özgürlük alanıma alıcı gözüyle bakıyordum. Annemin otoritesinin bir süreliğine olmadıgı evdeki yeni otorite bendim. Özgürlüğü çok net hissettiğim ilk anlardan biriydi. İstediğim her şeyi istediğim her yerde yapabilirdim. 

Bütün yemekleri mutfakta yemek ve mutfak aletleriyle sadece yemek yapmak, banyoda duş almak, yatak odasında uyumak ve salonda akşamları oturmak gibi, şeylerin bulundukları mekanın içine işlemiş katı değişmeyen rollerine taktığım bir dönemdi.

İlk iş kardeşlerime birlikte hazırladığımız ilk öğle yemeğini, bütün odaların kapılarının toplandığı girişte yemeyi önermek oldu. Mutfaktaki yemek masasını portmantonun o alanı süsleyen tek mobilya olduğu, aşağı yukarı 8 metrekarelik girişte normalde sadece geçmek için kullandığımız bu alana yerleştirip yemek fena mı olurdu ? Kabul ederlerse yaşayacağım mutluluğu ve heyecanı görmüş olacaklar ki hadi bir deneyelim dediler. Peynirli makarnayı salon ve yatak odasından süzülen güneş ışığının aydınlattığı masada yerken bunu anneme anlatmamaya karar verdik, muhtemelen saçma bulacaktı.

Planlama literatüründe, bir mekana müdahale etmek, onu değiştirip kendi ihtiyaç ve estetik zevkiyle yoğurarak dönüştürmek o mekanı sahiplenmek, onu « yaşama » nın yollarından biri olarak kabul edilir. Şu karantina günlerinde yaşadığım yere yaptığım müdaheleleri düşünüyorum da bu anı onların anasıdır. 

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Nous étions seules à la maison avec mes 2 jeunes sœurs. Je devais avoir 11-12 ans. Je ne me souviens pas où étaient mes deux sœurs aînées et mes parents. Je regardais mon nouvel espace de liberté élargi avec une excitation incroyable. Pendant l’absence de ma mère, j’étais la nouvelle autorité dans la maison, pour un temps limité. Ce fut l’un des premiers moments où j’ai ressenti très clairement la liberté. Je pouvais faire tout ce que je voulais, dans n’importe quel lieu. C’était une période où j’étais préoccupée par une série de rituels ancré aux lieux et aux objets. Tous les repas dans la cuisine, cuisiner avec des appareils de cuisine, la salle de bain pour prendre une douche, la chambre pour dormir, le salon pour se reposer. Bref, il y avait des endroits où se trouvaient les choses, dans leurs rôles immuables et cela me dérangeait.
Le premier travail consistait à proposer à mes sœurs de prendre le premier déjeuner que nous avions préparé ensemble, dans l’entrée où toutes les portes des chambres étaient rassemblées. Serait-il correct de placer la table à manger de la cuisine dans ces 8 m2 que nous utilisons normalement uniquement pour passer ? Si elles acceptaient, elles verraient le bonheur et l’excitation que je vivrais, alors elles ont dit “essayons”. Nous avons décidé de ne pas en parler à ma mère en mangeant les pâtes au fromage, sur la table éclairée par la lumière du soleil glissant du salon et de la chambre ; elle trouverait probablement cela ridicule.
Dans la littérature de l’urbanisme, intervenir sur un espace, le changer et le pétrir avec ses propres besoins et goûts esthétiques est considéré comme l’un des moyens d’habiter cet espace.
Je pense aux interventions que j’ai faites chez moi pendant les jours de confinement, ce souvenir doit en être la base.

doğumgünü

dün benim doğum günümdü. yaşımı pek hatırlamak istemesem de günümün iyi geçirmeye yetecek sebebim vardı. Yani güne öyle başlamıştım.

Arabayla bir tur atmaya ve istanbulun boş halini kamerayla kaydetmeye niyetliydik. Sokakların bomboş olacağını düşünerek çıkmıştık ama durum hiç de öyle değildi. Çalışmak zorunda olan insanlar vardı dükkanlarda, şantiyelerde, sokaklarda. yeri gelince dünya bizi kıskanıyor diye naralar atan hükümet ihtiyacı olduğu zamanda halkını yalnız bırakmıştı. Bu herkeste ciddi bir moral bozukluğu yaratıyor ve artık twiter okumadan ya da son haberlere bakmadan bir saat geçiremiyorum.

sosyal devlet güvencesi yerine insanlara layık görülen sadaka gibi bir nakit yardımı ve postahane önünde itiş kakış yüzlerce insan bu yardımı almak için kuyruğa girmiş. Heryerde #evdekaltürkiye diye tavsiyeler veren afişler var ama insanların nasıl olup da para olmadan evde kalacağı konusunda hiçbir gündem yok. Ortada dilenci yerine koyulan insanlar var sadece. Ölen insan sayısı artıyor ve ben evde kalma lüksüne sahip olduğu için kendinden utanan azınlık içindeyim.

Haberler hiç iç açıcı değil. Günümü iyi geçirmeye yetecek sebebim yok.