são paulo – dia 40 – “Domingo e céu de anil”

Inacreditável pensar que já chegamos no dia 40. Quando tudo começou não sei se algum de nós já se projetava em confinamento pelos próximos 40 dias. Ao mesmo tempo nem me parece que passaram 40 dias. O tempo se estende numa sensação estranha de um único dia. Afinal, o que marca o tempo quando não se há a necessidade social de dividir seu dia em horas, minutos ou segundos?

Eu como quando tenho fome, durmo quando tenho sono, tomo banho quando tenho vontade. Assisto um ou dois ou três filmes de acordo com meu nível de atenção naquele dia. Muitas vezes me assusto ao olhar o relógio: mais tarde do que sinto ou mais cedo do que imaginava. Estou fora do tempo, do compasso, dançando de acordo com meu ritmo interno.

Ontem fui dormir às 3:30 da manhã, hoje acordei 11:30h. E nada disso me pareceu insensato. Ou cansativo. Fiquei até a madrugada cantando, filmando, dançando sozinha… ao som de Raul Seixas, o que me rendeu um bom humor que há tempos eu não sentia. É verdade que não posso deixar de lado o efeito do álcool, que tem uma boa parcela de “culpa” no bem estar desta quarentena.

Em S.O.S Raul canta:
“Hoje é domingo missa e praia , céu de anil
tem sangue no jornal
bandeiras na avenida Zil
Lá por detrás da triste linda Zona Sul
Vai tudo muito bem, formigas que trafegam sem porque
E das janelas desses quartos de pensão
Eu como vetor
Tranquilo, tento uma transmutação….
Oh Oh seu moço do Disco Voador me leve com você para onde você for
Oh Oh seu moço mas não me deixe aqui, enquanto eu sei que tem tanta estrela por aí
Andei rezando para totens e jesus
Jamais olhei pro céu
Meu disco voador além
Já fui macaco em domingos glaciais
Há plantas colossais, que eu não soube como utilizar
E nas menssagens que nos chegam sem parar
Ninguém pode notar, estão muito ocupados para pensar….
Oh Oh seu moço do Disco Voador me leve com você para onde você for
Oh Oh seu moço mas não me deixe aqui, enquanto eu sei que tem tanta estrela por aí…”

Hoje, aqui em São Paulo, é DOMINGO o CÉU é de um AZUL ANIL incrível, uma leve brisa fresca não deixa o dia ser quente demais, não há missa, nem praia, mas tem muito sangue no jornal. Esperançosos, no começo da tarde, que ainda trás otimismo, esses seres humanos todos das janelas dos prédios sonham com a sua transmutação. Algumas meninas cantam aqui do lado, um outro cozinha, as crianças riem e brincam. Cada um encontra a sua salvação, enquanto ela não cai das nuvens.

FreeConferenceCall.com

Tout le monde est particulièrement sensible, ces temps-ci, aux moyens de communication. Avant, on s’amusait, on s’essayait timidement aux vecteurs proposés sur Internet : leur nombre s’accumulait au rythme d’une curieuse redondance (apparente ?). Il était doucement accepté de se tenir à distance, d’arborer même parfois une ignorance de toutes ces imbécilités, gage de sérieux par ailleurs : le temps où l’on imprimait les mails, comme la manifestation d’un refus de faire confiance à l’écran en tant que support de lecture, n’était pas si loin. Cette ère est révolue.

Nous avons eu une heure de discussion, couplant l’appel téléphonique et WhatsApp desktop, pour parler du retour en classe le 11 mai : abandon d’un modèle d’enseignement à distance qui fonctionne tant bien que mal contre urgence d’un retour au collège pour des élèves perdus, voire en danger.

Les Français peints par eux-mêmes : une discussion en avril 2020 dans le 20e arrondissement de Paris.

Jesus est Vivant

Rue d’Annam,
19/04/2020, 20h47

Contenant peu d’étonnement mais pas mal de concentration au travail, le déroulement de chaque jour se ressemble depuis déjà plusieurs semaines en plusieurs points. Grâce à la fidélité aux routines quotidiennes, je m’en sors mieux avec la difficulté de rester à la maison.  

Malgré le printemps, il fait frais à l’intérieur de l’appartement, comparé au temps dehors. Il est devenu une habitude de sortir vers 16h, pour me réchauffer et lire sous le soleil. La Place des Fêtes est le coin plus proche, étant l’unique espace vaste, elle est toujours animée par les enfants et les parents. C’est le symbole le plus agréable de mon quartier proche, depuis la fermeture des marchés parisien.  

Les balades, comme les jours, se ressemblent aussi. Le nombre des rues inconnues dans la zone d’1km est presque zéro. Il faut faire un inventaire pour savoir quelles sont les rues qui n’ont pas encore été traversées au moins une fois. Bien qu’une heure par jour ne soit beaucoup, ces balades suffisent (je dois me raisonner) à me reconnecter à la vie métropolitaine, en observant les details visibles à tous. 

La seule chose que je n’aime pas dans ce quotidien est le moment entre 20h00-20h03 dans la journée.

numérique 01

Ils forment un couple, il a fêté ses 70 ans cette année, elle ne tardera pas à faire de même. Il s’appelle J, elle s’appelle A, un prénom que certains lui ont crié “pour qu’elle revienne” : d’autres mais pas J. m’a-t-elle dit un jour. En tout cas elle est toujours là. Ils sont nos patrons. Officiellement il est seul patron et elle est salariée, mais ça c’est sur le papier.
X et moi avons rendez-vous avec eux à 17h pour une réunion en visioconférence, un genre de réunion assez prisé en ce moment. Alice et moi avons téléchargé le logiciel qu’ils ont utilisé il y a quelque jour pour une autre réunion.
Il est 17h. On s’appelle par téléphone. A nous demande un rab de 15 minutes. Des papiers à remplir pour la banque. Vers 17h40 elle nous rappelle. X et moi avons déjà lancé la visioconférence et envoyé un lien sur le mail de la “patronne”. Elle ne comprends pas très bien comment se connecter à son mail depuis chez elle puis se rend compte qu’elle a oublié son mot de passe. Après une lutte acharnée de 20 minutes elle réussit à rejoindre cette boîte mail lointaine et clique sur le lien que nous lui avons envoyé. Elle est au téléphone avec X qui a activé le haut-parleur, j’entends à travers l’écran ; X tente de lui expliquer comment rejoindre sur la plateforme notre réunion mais A se retrouve dans une autre conversation, ancienne et périmée. Nous lançons un appel depuis la plate-forme mais elle ne parvient pas à l’intercepter.
Las, nous décidons d’effectuer la réunion de cette manière. X et moi de part et d’autre de nos écrans, et A et J dans le haut-parleur du téléphone de X.
Entre X et moi il y a un écran.
Entre X et A & J il y a un haut-parleur.
Entre A & J et moi il y’a un écran + un haut-parleur.
Et pourtant on arrive à communiquer.
On devrait essayer de faire de longues chaînes comme cela, voir jusqu’à combien d’intermédiaires on arrive encore à intercepter quelques ondes.
Par contre la réunion était plutôt pourrie.

Space Odyssey

Nous sommes 18, avec 14 participants et nous 4. Pas mal pour un séminaire mené à distance, qui est, en plus, à la fois théorique et pratique. A part mes collègues, je ne connais personne ici, présent. EM, L, CD et moi, activant notre vidéo, saluons les 3 qui sont déjà là et passons ensuite à l’introduction. Là, il n’y plus de vidéo et seul qui parle (EM) allume le son. Nous passons en mode « space odyssey » tous les 18.

Alors qui est là : deux L, les deux en violet (?!), deux M et pas plus grâce à ML et MP, plusieurs S…
L est assis à côté de M ? Ils / elles se connaissent ?Il y a un inconnu. Comment je vais
l’appeler si besoin ? Intéressant XH !

J’allume mon micro en appelant M et L à commencer leur exposé. Ma voix part dans le vide « Vous m’entendez ? »  M réagi « Oui, c’est bon ». Je vérifie une autre fois que ma caméra et le micro soit éteint. Le fromage sur les pennes s’est bien effondré. Je m’occupe le temps d’exposé en mangeant en même temps mes pennée. 5 minutes passent, L prend la parole. Elle a un accent lusophone.

J’ai déjà entendu cet accent à l’EHESS, elle doit avoir des cheveux bouclés, brune, grande ? non. Quel est son style, militante ? Elle suit des cours de français ? Oups le temps coule et je n’écoute rien du tout. Ça y est. Elle présent le résultat de l’enquête.

J’allume à nouveau mon micro « Merci de passer à la conclusion, les 10 minutes sont terminées ! »

Au cours du deuxième exposé, Thomas m’apporte un café.
Au cours du troisième, je me rappelle que je dois allumer mon Skype pour parler en privé avec mon équipe. « Sevil, attention XH n’a pas encore parlé et ils leur restent 2 min ». « Oui, mais peut-être c’est le deal ? ». J’allume mon micro « Excusez-moi, je vous rappelle… » On arrive enfin au quatrième binôme. Plus d’une heure et demi est passé, mon assiette de pennes à côté refroidie, moitié terminée. J’attends la pause qui arrive si lentement.

(… to be continued !)

São Paulo – dia 35

dia 21.04

feriado. Acordei com o barulho da furadeira do vizinho. Não me sinto muito bem – parece que estou expelindo um cálculo renal. A dor não é forte, mas tenho medo de ter que ir a um hospital. Por enquanto, tudo sob controle.

Faz tempos que não escrevo… E eu não sei a razão pela qual não tive mais o impulso de escrever. O fato de ter me acostumado à situação do confinamento? Ou simplesmente por não ter mais novas ideias/situações/ hábitos para relatar?

Mas nesses idas fiquei pensando – e me preocupando – com a flexibilidade do ser humano. É como se fôssemos capazes de nos acostumar a tudo. Cheguei até a me perguntar sore o que vai ocorrer quando sairmos desse confinamento. Haveria alguma “sequela”? Será que, de repente, teremos dificuldade em nos adaptar à vida fora deste confinamento? Como será estar em uma multidão depois disso? O que será do toque alheio? O que sentiremos quando tivermos que nos deslocar pela cidade? Horas a fio nos transportes…. ?

A maioria quer acreditar que assim que as coisas “voltarem ao normal”estaremos sedentos por tudo isso que perdemos… Mas talvez nosso corpo e nosso afeto tenha perdido o costume de receber o “outro”. Tenham-se desacostumado com coisas que antes eram habituais.

Teria algo de irremediável nisso tudo?

Dimanche

On se réveille à 8h30. Le petit-déjeuner ne doit pas être trop riche, parce qu’aucun effort particulier n’est à prévoir.
Ménage complet de l’appartement, dans le soleil. Je rince les grandes plantes, sous l’artificielle pluie tropicale de la douche. Nous nous sommes répartis les tâches.
Préparation du déjeuner, après le survol de quelques articles de presse ; inutiles.
Je me remémore la communication collective d’hier avec d’anciens collègues du lycée américain à Istanbul. Ils m’ont semblé inchangés, comme à l’abri du temps dans leur résidence, précaires aussi, à la merci des permanents bouleversements politiques et économiques, comme les majordomes d’un parvenu aux finances mal assurées.
Libre, je me plonge à nouveau dans la lecture d’un roman de Jules Verne, voyage en voiture à cheval, à dos de dromadaire du côté de Kertch.
J’ouvre un recueil de poésies de Houellebecq pour mettre la main sur un vers qui décrirait le dimanche. Or, il manque les prémices d’une époque, perceptibles ce dimanche.

Um CANTINHO

L., M. e B. estão na sala, lendo, fazendo siesta, ao telefone. Sinto uma necessidade imensa de me isolar. Fecho a porta e descubro um novo cantinho no quarto de 9m².

O quarto não é meu mas tem me recebido com muito calor durante o confinement. Penso o quanto gosto dele. Da estante de livros no nicho inclinado ; do poster Volver e da companhia da Pénelope ; da serigrafia Samba da Cassia ; das fotos da Derot e da Nicola, minhas anjas da quarentena ; da Marielle presente. Talvez o que mais me conforta é que toda tarde o sol entra direto alongando-se por toda a profundidade do quarto. Escrivaninha, cadeira, criado-mudo, cômoda, cama, chão. Ninguém fica isento entre umas 3 até umas 6 e pouquinha.

Desenrolo meu tapete de yoga entre a escrivaninha e a cama, caçando um pedaço de chão para receber o sol. Tiro a roupa, fecho os olhos, ponho um Caetano no celular e deixo um mar de lagrimas desaguar pelo meu rosto até encontrar meu pescoço. E permaneço, me perdendo no meu choro.

Confinamento : oportunidade de reinvenção, potência para criar ?

As vezes – muitas – a gente só quer mesmo é chorar profundamente.

* Ce dimanche de mélancolie, les mots me sont venus qu’en portugais.

Komşuluk // Cohabitation plus exigeante

En français après //

Bir aylık bir inzivanın sonunda bunun bir ay daha süreceğini öğrendiğine sevinenlerin içinde yer alıyorum. İnişli çıkışlı da olsa bu sürede keşfettiğim şeyleri beni normal hayatımdan alı koyan şeylerin miktarıyla karşılattırırsam ilk grubun getirisi daha yüksektir.

Uzatılan bir aylık süre küçük işletmeler tarafından aynı mutlulukla karşılanmadı belki. Tekil ölçekte nasıl karşılandığını bilmem imkânsız, ama gözlemlerime göre alt kattaki komşumuz olan Türk lokantası, iş yerinin kapalı kalmasına dayanamadı. Karısı ve oğluyla işlettiği lokantası pazar günleri dışında her gün sabah 8 ve aksam 11 arası iş görüyordu. Buraya taşındığımızdan beri ilk kez bir ay boyunca hissettiğimiz dinginliğin büyük ölçüde onların yokluğu ile ilgili olduğunu ancak onlar dönünce fark ettik. Maalesef bu dönüş, dengesi ince detaylarla tutturulmuş ayaklar üzerine kurulu, geçici konforun sarsılmasına yetti.

Sabah güneşini bir kaç saat boyunca misafir ettiğimiz mutfakta keyif süren gürültüsüz ve kokusuz hava yerini, et ve soğan kokulu, lokantanın havalandırma sesiyle karışmış yeni bir ambiyansa bıraktı. İyice azalan trafik sayesinde kuş sesleriyle dolan, iç düzenlemesi en yüksek verimli konfor sağlamak üzere kurulmuş salonu, lokantanın girişinde, motosikletinin üstünde telefonda ya da kendi aralarında bağıra bağıra konuşan gençlerin sesleri ve kebap kokusu dolduruyor.

Halbuki bu ayki planımız, avludaki minik boşluğu açık havada kalma ihtiyacımızı gidermek doğrultusunda değerlendirmekti. Bir yerde «yaşamak» nedir diye soruyorum kendi kendime.  Bunu anlamaya çalışırken komşumuzun da bunu anlaması için bir çözüm bulmak zorundayım. Aksi takdirde bu süreç çok yaşanmaz olacak.

//

Je fais partie de ceux qui sont heureux d’avoir appris qu’il faudra encore un mois après un mois de confinement. Si je compare ce que j’ai découvert au cours de cette période, bien que cela soit fluctuant, à la quantité de choses qui ont été retirées de ma vie normale, le premier groupe aura des rendements plus élevés.

Peut-être que la période prolongée d’un mois n’a pas été reçue avec un tel bonheur par les petites entreprises. Il m’est impossible de le savoir en détail mais, selon mes observations, le restaurateur turc, notre voisin du rez-de-chaussée, ne pouvait pas vivre avec son restaurant fermé, qu’il gère avec sa femme et son fils, travaillant tous les jours de 8 h à 23 h, sauf le dimanche. Nous avons réalisé que le calme que nous avons ressenti pour la première fois pendant un mois, depuis que nous avons déménagé ici, était en grande partie lié à leur absence. Car, dès leur retour, l’équilibre de confort, composé de détails fins, basé sur des acceptations éphémères est perturbé. Nous avons accueilli le soleil du matin pendant quelques heures, laissant l’endroit sans bruit et l’air sans parfum. Avec leur retour, s’est installée dans la cuisine une nouvelle ambiance au parfum de viande et d’oignon, mêlée au bruit de ventilation du restaurant. La pièce principale, qui est remplie de chants d’oiseaux grâce à la diminution du trafic et l’aménagement intérieur, a été mise en place pour offrir le plus d’efficacité et de confort, elle est désormais remplie des voix des jeunes qui parlent au téléphone, à l’entrée du restaurant.

Cependant, notre plan pour ce mois-ci était d’évaluer le petit espace dans la cour, afin de répondre à notre besoin de rester à l’extérieur. Qu’est-ce que «vivre» quelque part ? En essayant de comprendre cela, je dois trouver une solution pour que notre voisin le comprenne. Sinon, ce processus sera très peu probable.

rêve 02

Il y avait deux corps dans la salle de bains. Disposés dans la baignoire. Un homme et une femme, un couple je crois, la trentaine environ. Des corps habillés. Déjà morts probablement.
L’épreuve du cannibalisme semblait finalement arrivée. Mais il fallait d’abord préparer, découper, hacher la viande, avant de pouvoir consommer le repas.
C’était l’oncle JF qui s’occupait de la préparation. Lui qui faisait frire du lard sur la plage l’été quand j’étais gamin. Ile me répétait toujours que c’était la meilleure chose qui existait.
Je n’étais pas à l’aise avec l’idée d’aider Uncle Jeff à préparer l’ensemble, alors j’ai quitté la salle de bains. Quand j’y suis retourné, les deux corps avaient perdu leur tête, ces “têtes de lard”, une insulte que JF adorait proférer. Une vraie tête de lard. Les deux corps étaient enduits d’une sorte de pâte visqueuse et jaunâtre, probablement une moutarde de moyenne qualité. Pourtant Uncle Jeff aime les bons produits, mais garnir d’aussi grandes pièces avec une moutarde de haute qualité aurait sans doute coûté une fortune.
Jeanfrançançois, comme l’appelle sa petite sœur qui a du mal à prononcer les mots, se débat dans la baignoire. Il y en a partout. Même s’il a toujours aimé revêtir le tablier de cuisinier, s’affairer en cuisine, préparer de beaux rôtis, et user de couteaux et de broches, il n’avait jamais été un boucher à l’abattoir. C’est une autre histoire.

Un peu plus tard, je déguste un os. Je lui demande comment il a coupé tout cela. Le travail est bien réalisé. Il n’a pas utilisé de hachoir. Étonnant. Incroyable même. Il a seulement utilisé le couteau, sans forcer, en sciant les os seulement, sans jamais frapper. Le con, il a du foutre en l’air mes beaux couteaux, je les avais payé cher. Le fil doit être dans un sale état.
Après tout, ce n’est pas si grave. Mangeons. Je ronge le bout d’os, il est petit, et je me nourris de la moelle.

Merde. Uncle Jeff, est-ce qu’on est bien sûr que ces deux corps n’étaient pas infecté ? Comment avons-nous pu oublier de penser à cela ? Ce n’est pas sérieux du tout, par les temps qui courent. Je crache en vitesse le bout d’os coincé entre les dents. L’angoisse commence.

sabah

Bugün erken uyandım. iki gün sokağa çıkmak yasak. Neyseki önceden biliyorduk. O yüzden hazırlıklıyız, hafta sonu stoklarımızdan eminiz. Emin olmayanlar da ne kadar sıkıntılı geçeceğini biliyor en azından. Eczaneler ve fırınlar dışında her yer kapalı olacak.

Güzel bir sabah benim için, geçtiğimiz dört günden sonra. Dört gün önce çocukların şiddetli bir şekilde kaşındığını farketmemle başladı herşey. Aren o kadar kaşınıyordu ki kafa derisini sökmek istiyordu adeta. Normal olmadığını anlayıp saçlarını kontrol ettiğimde anladım ki bütün aile bitlenmiştik. Hepimizin kafasında bit vardı. Bitlere okuldaki öğrencilerden alışıktım ama evde olması beni çok endişelendirmişti. Nedense o anda ne yapmam gerektiğinden çok bu bitlerin nereden bulaşmış olabileceği kafamı kurcalıyordu. Ne saçmaymış. Nereden geldiyse geldi sonuçta bişeyler yapmam gerekiyordu.

İlk olarak bir bit şampuanı almayı akıl ettim. Ama ikinci gün pes ettim ve Aren’i saçını kesmeye ikna ettim. Sonra Arjenin saçını ve en nihayetinde kendi saçımı da terzi makasıyla hallettim.

Yeni saçlarımıza kısa sürede alıştık ama üç günlük bir operasyonun ilk ayağıydı bu. Karantinada unutulmayacak bir anı daha. Yorganlar, yastıklar, yatak örtüleri her şey yıkanıp kurutuldu. Son beş gün giyilen bütün elbiseler sıkı bir temizlikten geçildi. Bu işsiz güçsüz günlerde daha iyi bir uğraş olabilir mi?

Şimdi bu sabah güneşide balkonda iç rahatlığıyla kahvemi içiyorum diyemiyorum. Çünkü hala bu konudan bahsederken kafam kaşınıyor. Ama bunu paranoya yapmaya hiç niyetim yok. Sadece Arjen’in saçını keserken ağlayarak bana ‘parazitler ne kadar kötüymüş ‘ dediğini anımsıyorum. Galiba uzunca bir süre daha birbirimizi kontrol etmeye devam edeceğiz. Ayrıca benim saçımı da elden geçirmem lazım, çok estetik kesildiği söylenemez. Bunun için orijinal fikirlerim var elbette. Kimseyi görmediğim bu günlerde çok tarafsız olmaz ama kendi fikrimi önemsemekten başka seçenek yok galiba.

Séance de PSYCHANALYSE

Cette après-midi j’avais ma séance de psychanalyse par téléphone. J’ai décidé de faire l’appel téléphonique dehors, dans la rue, pour ne pas déranger L. qui bossait à l’appart.

Il fait beau. Je croise du monde mais je me sens complétement à l’aise dans mon divan-mobile. Pour un moment – 20 min de séance – j’oublie ce qu’on vit, je ne me rends pas compte que tout est fermé autour de moi et que les gens portent des masques. A la fin de la séance je m’excuse en lui demandant s’il n’y a pas eu trop de bruit. Elle me répond juste : tu m’appelles lundi quand tu seras dans la rue de nouveau, ok ?

Sans vouloir, je pense peut-être avoir créé une nouvelle méthode : s’analyser en marchant, en dérive, en mode flâneur.

Je continue quelques minutes ma balade sans but. Puis, je redescends à la vie « normale ». Je rentre dans deux supermarchés sans savoir quoi acheter. Enfin, je sors avec de bières.

Au retour je me souviens de la carte mentale de Sevil. Voilà donc ma petite carte d’aujourd’hui.

Home Trainer Vélo

Le principe, très simple, du Home Trainer est fondé sur le frottement des deux roues du vélo sur trois cylindres fixes. La roue arrière est maintenue en étau entre deux cylindres et la roue avant se pose sur le premier, resté seul.
Pour fabriquer un Home trainer il faut :
-des tasseaux ou lambourdes
-trois rouleaux à pâtisserie
-quatre équerre pour constituer le cadre.

Il suffit de scier le bois, de le percer, de pratiquer des trous au moyen d’une perceuse en maintenant fermement les pièces sur votre établi.
Il ne reste plus qu’à agencer le tout.*

*Veiller ensuite à placer le Home trainer sur votre balcon, votre terrasse ou tout simplement dans le jardin, devant le garage.

en pause

J’ai mal dormi, mon deuxième pain ne présente pas une histoire de réussite, la balade de quartier m’a aigri au lieu de me réconforter, la douceur de printemps m’a navré. Le tapis de yoga dont j’attends l’arrivé depuis deux semaines m’attends là où j’ai laissé avec son emballage. Un autre moment je peux tout expliquer afin de me concilier. Mais c’est different.

Je me sens si fragile sentimentalement que je crains d’un changement quel conque. Il voudrait mieux de rester dans ma boule que tenter des nouvelles interactions.

intérieur 04

Le balcon de la chambre n’est pas un balcon. Il s’agit d’une étroite terrasse qui échancre la toiture. Le zinc qui la recouvre n’est qu’une pliure de plus de celui qui forme la toiture. Orientation sud-ouest. Dès la fin de matinée le métal commence à s’échauffer, et il vous chauffe royalement le cul une fois l’après-midi entamée. Une technique consiste à utiliser un coussin pour se protéger le derrière fragile.
Seulement, le garde-corps est constitué d’un barreaudage en serrurerie ajouré. Pas d’ombre ou presque. Si l’on peut se protéger du métal, difficile de se protéger du soleil. Ça chauffe, on étouffe vite.
Alors aujourd’hui j’ai décidé d’étendre un vieux drap blanc qui ressemble presque à un chiffon autour de ce grade-corps, fabriquant une vraie muraille. Un nid. Une bannière presque. J’ai monté ma cabane. Le résultat est désuet mais charmant. Pas désagréable.
Je m’assieds, protégé de toutes chaleurs et me mets au travail.

La position est inconfortable. Il n’y a rien à faire, mal au cul, mal aux cuisses. Ce balcon ne semble pas vouloir de moi.