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Première gueule de bois de confinement

Depuis le confinement, on parle plus souvent avec des amis pour prendre/donner des nouvelles en détail. Comme dans plusieurs domaines, on s’est beaucoup amélioré en video-chat, en faisant en sorte de moins subir l’effet d’isolement venant du confinement. Ce n’était pas notre premier vidéo-chat hier soir évidement. Mais, pour  la premiere fois, j’ai senti le plaisir d’échanger avec des amis de longue date, à travers un écran, sans porter attention à ce medium d’échange, sans compter le nombre de bières ouvertes durant ce moment. Un signe d’acceptation de la normalité de ce mode de vie ? Ou tout simplement la volonté de quitter toute actualité pour s’écouter plus, sans compter le temps passé ? 

Recurrences // Tekrarlar

4 choses que je vois de manière récurrente lors d’une balade dans le quartier : la queue, les crottes de chien, les affiches de solidarité, les arbres en fleur. Dans le cas où le deuxième élément augmente de façon excessive, je ne peux pas observer et dois regarder mes pas

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Yürüyüş yaparken karşıma sürekli çıkan 4 şey: bekleme sırası, köpek kakası, sağlıkçılarla dayanışma afişleri, yeşermiş ağaçlar. İkincinin miktarının artması durumunda bastığım yere bakmaktan gözlem yapamayacağım…

Pour une retraite universelle pour la terre

Rien ne m’importe plus que le soleil qui chauffe et éclaire progressivement depuis ce matin. 

Un plaisir très ancien pour moi est de se réjouir de l’arrivée du printemps, même confiné. Justement, je crois que c’est très bien qu’on laisse la nature récupérer, se reposer de nos impacts pendant cette période. on n’a pas forcément besoin d’aller dans la nature pour y penser. Les journaux écrivent que « les humains observent plus la nature en confinement », et un responsable de parc naturel nous met en garde contre la forte volonté d’aller dans la nature après le confinement. Ce serait vraiment horrible de voir une invasion dans les parcs et dans la nature tout en gardant les mêmes habitudes : musique tonitruante, ignorance de la faune et de la flore, jeter les déchets par terre etc. Marre de voir la nature comme le fond d’écran de l’activité humaine.  

Tout ça me porte à une réflexion nouvelle sur la fragilité et la naïveté de la nature. Je l’imagine, comme la victime de la force des méchants à qui on voudrait apporter son soutien dans un film.  Malheureusement, un écran nous sépare. Je ne veux pas, et je ne peux pas envisager, un retour à la « normale » sans changer les règles de l’usage de la vie à l’extérieur. 

Alors je rêve d’une fête universelle pour bien marquer l’impact de cet épidémie et l’importance de l’équilibre naturel : désormais, chaque année partout dans le monde, nous allons rester chez nous strictement pendant un mois pour laisser la Terre et ses habitants non humain, se reposer afin qu’ils reprennent de la force. Puis, fin de confinement annuel, nous irons à la nature en faisant la queue pour voir son harmonie. Pour l’avenir de la ville je n’ai pas encore réfléchi. 
Ps: La photo @ le Crotoy, 10/2019

Sahiplenme // S’approprier

version française après le // plus bas

Evde benden küçük 2 kardeşimle yalnızdık. 11-12 yaşında olmalıyım. Annem ve babamınla birlikte diğer iki ablamın nerde oldugunu hatırlamıyorum. İnanılmaz bir heyecanla yeni ve genişlemiş özgürlük alanıma alıcı gözüyle bakıyordum. Annemin otoritesinin bir süreliğine olmadıgı evdeki yeni otorite bendim. Özgürlüğü çok net hissettiğim ilk anlardan biriydi. İstediğim her şeyi istediğim her yerde yapabilirdim. 

Bütün yemekleri mutfakta yemek ve mutfak aletleriyle sadece yemek yapmak, banyoda duş almak, yatak odasında uyumak ve salonda akşamları oturmak gibi, şeylerin bulundukları mekanın içine işlemiş katı değişmeyen rollerine taktığım bir dönemdi.

İlk iş kardeşlerime birlikte hazırladığımız ilk öğle yemeğini, bütün odaların kapılarının toplandığı girişte yemeyi önermek oldu. Mutfaktaki yemek masasını portmantonun o alanı süsleyen tek mobilya olduğu, aşağı yukarı 8 metrekarelik girişte normalde sadece geçmek için kullandığımız bu alana yerleştirip yemek fena mı olurdu ? Kabul ederlerse yaşayacağım mutluluğu ve heyecanı görmüş olacaklar ki hadi bir deneyelim dediler. Peynirli makarnayı salon ve yatak odasından süzülen güneş ışığının aydınlattığı masada yerken bunu anneme anlatmamaya karar verdik, muhtemelen saçma bulacaktı.

Planlama literatüründe, bir mekana müdahale etmek, onu değiştirip kendi ihtiyaç ve estetik zevkiyle yoğurarak dönüştürmek o mekanı sahiplenmek, onu « yaşama » nın yollarından biri olarak kabul edilir. Şu karantina günlerinde yaşadığım yere yaptığım müdaheleleri düşünüyorum da bu anı onların anasıdır. 

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Nous étions seules à la maison avec mes 2 jeunes sœurs. Je devais avoir 11-12 ans. Je ne me souviens pas où étaient mes deux sœurs aînées et mes parents. Je regardais mon nouvel espace de liberté élargi avec une excitation incroyable. Pendant l’absence de ma mère, j’étais la nouvelle autorité dans la maison, pour un temps limité. Ce fut l’un des premiers moments où j’ai ressenti très clairement la liberté. Je pouvais faire tout ce que je voulais, dans n’importe quel lieu. C’était une période où j’étais préoccupée par une série de rituels ancré aux lieux et aux objets. Tous les repas dans la cuisine, cuisiner avec des appareils de cuisine, la salle de bain pour prendre une douche, la chambre pour dormir, le salon pour se reposer. Bref, il y avait des endroits où se trouvaient les choses, dans leurs rôles immuables et cela me dérangeait.
Le premier travail consistait à proposer à mes sœurs de prendre le premier déjeuner que nous avions préparé ensemble, dans l’entrée où toutes les portes des chambres étaient rassemblées. Serait-il correct de placer la table à manger de la cuisine dans ces 8 m2 que nous utilisons normalement uniquement pour passer ? Si elles acceptaient, elles verraient le bonheur et l’excitation que je vivrais, alors elles ont dit “essayons”. Nous avons décidé de ne pas en parler à ma mère en mangeant les pâtes au fromage, sur la table éclairée par la lumière du soleil glissant du salon et de la chambre ; elle trouverait probablement cela ridicule.
Dans la littérature de l’urbanisme, intervenir sur un espace, le changer et le pétrir avec ses propres besoins et goûts esthétiques est considéré comme l’un des moyens d’habiter cet espace.
Je pense aux interventions que j’ai faites chez moi pendant les jours de confinement, ce souvenir doit en être la base.

doğumgünü

dün benim doğum günümdü. yaşımı pek hatırlamak istemesem de günümün iyi geçirmeye yetecek sebebim vardı. Yani güne öyle başlamıştım.

Arabayla bir tur atmaya ve istanbulun boş halini kamerayla kaydetmeye niyetliydik. Sokakların bomboş olacağını düşünerek çıkmıştık ama durum hiç de öyle değildi. Çalışmak zorunda olan insanlar vardı dükkanlarda, şantiyelerde, sokaklarda. yeri gelince dünya bizi kıskanıyor diye naralar atan hükümet ihtiyacı olduğu zamanda halkını yalnız bırakmıştı. Bu herkeste ciddi bir moral bozukluğu yaratıyor ve artık twiter okumadan ya da son haberlere bakmadan bir saat geçiremiyorum.

sosyal devlet güvencesi yerine insanlara layık görülen sadaka gibi bir nakit yardımı ve postahane önünde itiş kakış yüzlerce insan bu yardımı almak için kuyruğa girmiş. Heryerde #evdekaltürkiye diye tavsiyeler veren afişler var ama insanların nasıl olup da para olmadan evde kalacağı konusunda hiçbir gündem yok. Ortada dilenci yerine koyulan insanlar var sadece. Ölen insan sayısı artıyor ve ben evde kalma lüksüne sahip olduğu için kendinden utanan azınlık içindeyim.

Haberler hiç iç açıcı değil. Günümü iyi geçirmeye yetecek sebebim yok.

Se laisser habiter par cette période

Chaque jour ressemble au précédent dans la forme mais pas dans le fond

Dans cette 3eme semaine de confinement, j’ai décidé d’aimer mes « nouvelles » habitudes ancrées à la nature des objets, à leur place, aux coins réorganisés pour être y vivre longtemps, sinon changés en fonction du mouvement du soleil. 

Je réfléchi davantage à l’amélioration des lieux en terme d’usage pratique et mental. 

Les « devant fenêtre » portent, depuis 3 semaines, une importance non négligeable. Les chaises complètent le confort de ces nouvelles installations modulables. Chaque nouvel élément ajouté dans ces coins apporte à l’harmonie d’ensemble plus de confort et de sens. 

Je réfléchi également à la forme d’expression de mon « journal de confinement » de manière à ce qu’elle continue de me nourrir intellectuellement et qu’elle me rappelle à quel point cette période pourrait être féconde.
Je voudrais qu’ici tout le monde s’exprime à sa manière, en prenant la liberté la plus complète sans juger la perception de l’autre. 

la cabane

Ce matin, le balcon. 

L’ailleurs est ici. 

La giroflée, venue de Noirmoutier, m’emmène au bord de la mer. Outre son odeur douce et épicées, je sens les feuilles de cupressus sur le sable humide. Elle me rappelle l’enfance, les vacances de printemps, les grandes ballades et un autre confinement, celui de ma cabane. Dans ce petit endroit, isolé du monde, je pouvais inventer mon univers.

manque

Entre Thessalonique et Kavala, été 2019

Il me manque d’être ailleurs, de voir des ciels différents, de sentir ce qui fait me fait sentir un nouveau lieu. L’énergie qu’il me faut pour détailler et préciser mes pensées est beaucoup.

Sortie aujourd’hui à 15h15.
Passer par la maison à 16h pour chercher une stylo qui sert à remplacer les 5 avec les 6 sur l’attestation.

Souleveur des problèmes

On a passé à l’heure d’été aujourd’hui en France. Il fait froid et le soleil ne nous éclaire plus comme il faisait jusqu’au hier. 

Un dimanche, qui a commencé avec quelques petits missions manuel suite à un bon petit déjeuner. J’ai poncé et huilé quelques planches dans la court. Le mode de bricolage qui sauve. 

Planche de droite huilée, celle de gauche pas encore huilée.

Le reste de la journée jusqu’à 15h était occupé par la lecture des infos sur le virus. Oui, je me suis sentie prête à me confronter à l’actualité à la fin de la 2eme semaine de la « crise sanitaire ». Un seul article que je lis jusqu’au bout sur l’Afrique où la propagation du virus est moins précipité (en ce moment) comparé à l’Europe. Mais, ils ont d’autres problèmes, qui les empêcherais de passer en mode de confinement totale: on doit sortir pour gagner sa vie. Rester à la maison voudrais dire pour la plupart mourir de la faim. Les hôpitaux en Afrique, au centre notamment, ne sont pas équipés du tout. J’ai lu « 50 respiratoires » ce qu’il y a à l’hôpital public d’une ville de 12 million (Kinshasa).

Dans une vidéo, un médecin turc parle de la grandeur des chiffres de covid positifs dans le pays, par une accélération de propagation presque comme en Italie. Mon beau frère envoi une video de la mer de leur maison secondaire parlant de l’ indisponibilité de rester chez eux avec une fille de 4 ans.

Je ne suis pas sortie du tout finalement. Le quartier de 1km de mon domicile ne me parle pas beaucoup ce dimanche gris et froid. Le travail de thèse m’occupe bien ainsi que l’immeuble d’en face.

numbers

exponential growth over 7 days demonstrated with coffee beans

505,375, 58,247, 37,575, 123,898

Every day I am looking at numbers and trying to make meaning of them. I look at different maps, graphics, desperate to comprehend the full meaning. Sometimes I find them comforting. They make me feel like I am in control. 

Germany is still below Iran. Well that’s good,” I say to myself. “Our death rates are still pretty low. What about France? How are they doing? Infection rates are lower. Good for France. What about those little countries? Greece only has about 100. They are okay.” 

It’s as if I am observing a sports match and analysing teams. I don’t even watch sports.

Then the numbers become too much. I get overwhelmed. I can’t comprehend the factors; exponential rates of growth. The control is lost.