
Doux soleil rond,
lourd comme un melon.
Voilé d’un calme
et terrible augure.
Silent vacarme,
si paisible et pur.
Si lent vacarme,
si paisible épure.
Doux soleil rond,
lourd comme un melon.
Voilé d’un calme
et terrible augure.
Silent vacarme,
si paisible et pur.
Si lent vacarme,
si paisible épure.
J’écris en turc ou en français ?
Je me balade à pied ou à vélo ?
Les courses, une fois par semaine ou on cherche de la glace vite fait ?
Je vais lire les infos, non regarder un court métrage, non j’aimerais écouter des nouvelles chansons ! Je ne sais pas comment trouver, en tout cas je n’ai pas de patience.
Frustration de rester indécise devant si peu de choix comparé à la période normale, d’une part et d’autre part la culpabilisation d’être occupée que par soi-même et par les autres en leur demandant de faire “vraiment beaucoup attention” (surtout toi maman)…
Plus tard, je me trouve devant mon ordinateur qui m’est très insuffisant car il n’est qu’un ordinateur, qui me sert quand je sais déjà quoi faire.
On est sorti pour faire un balade avec Thomas. Juste après le métro Botzaris, le police devant le parc de Buttes Chaumont :
– Vous êtes à 1.1 km de chez vous. L’autre police, dame
– Rue du soleil, c’est pas très loin mais regardons la carte. Moi,
– On va vite tourner de toute façon vers la gauche pour rentrer. Lui
– et votre attestation ?
– Oups, j’ai du la faire tomber tout à l’heure, en regardant le soleil, mais voici (je sors de ma poche) celle d’hier, même heure. Vraiment !
– Je vous économise de 135 €, maintenant rentrez chez vous direct !
Aujourd’hui j’étais comme un militaire, discipliné, déterminé et content d’avoir retenu sa parole mot à mot. Résultat 0 stress.
J’ai eu une super session de balade dans le quartier, avec les vêtements dédiés à ce jour-là.
Ps : j’ai allumé mon téléphone à 14h et pas passé une seule minute dans ma boite mail avant d’être sûre d’être prête à digérer les nouvelles.
Le confinement est prolongé jusqu’à 5 may, au moins. Entre les vagues d’inquiétudes, j’était partiellement et mal connecté à mon cerveau.
Le mercredi est un demi dimanche, le jour de faire des petits travaux dans l’apparement. Afin d’améliorer la vie dans la cuisine, on s’est activé. Mais j’ai laissé Thomas seul de s’activer pour que je me déprime au lit tranquillement.
Pendant ce moment j’ai reçu un appel sympa d’Ömer, ensuite duquel je me suis chabormillé (eh oui, c’est un nouveau mot qui désigne l’état d’esprit face à 25 mails-certains non lu repoussé-tous contenant des liens a cliquer sinon proposition des articles et les ouvrages a lire, alors que tu es sur la même page depuis début de travail, et on ne parle pas de WhatsApp), toujours dans mon lit.
Pas besoin de dire qu’à propos de travail de thèse je n’ai rien foutu. Je suis sortie pour faire une balade, mais les rues m’ont parue comme mon état d’esprit glauque. Au retour j’ai reçu la carte montrant heure par heure le nombre de morts de Corona dans le monde.
Heureusement on avait un apéro skype avec Hugo et ensuite un autre appelle cool avec Ophir. Et enfin j’ai enchaine ma soirée avec un long-cool appel téléphonique avec Elvan. Comme si on était ensemble.
On dirait que ma vie social-virtuel est bien amélioré.
It is my first post and I apologise for waxing philosophical. It seems the only way to start. I promise to be funny and ironic with stories from the German front, but today is a bit more quiet.
I admit. It’s hard not to feel an overwhelming sense of relief to have the time to find one’s own rhythm without the pressure of imposed structures. To feel the natural flow of the day. To cook when hungry, and to sleep when tired. I feel my body’s need to move, and I submit. I feel my mind’s need to escape, and I read. I feel the urge to create, and I paint.
Finally.
22.03
Tirei fotos para registrar os detalhes da vida em quarentena e fiz faxina no apartamento! Alívio.
Hoje já me sinto melhor, mais disposta. Talvez porque tenha me refugiado na ficção o dia inteiro.
1. İşe devam, evden çalışma yok ve olmayacak.
2. Her yer kapalı evde oturuyoruz ama burası zaten ankara hayatımızda bir değişiklik yaratmıyor.
Avec le bon petit soleil ce matin, je me suis bien motivée en me disant : tu vas te laisser le moment de relaxation, comme ce couple d’en face.
Après avoir passé trois jours d’affilée à faire les recettes les plus laborieuses et en appelant les amis, ce jour là je vais travailler.
Je me sens calme comparé au premier jour face à des attaques d’informations venant de groupes de mail / WhatsApp. Néanmoins, je suis obsédée par les expressions que les gens emploient pour exprimer cette bizarrerie.
« Crise inédite »
« Dystopie que nous vivons »
« Cette expérience de confinement »
Bref. Le mot « confinement » risque de me dégoutter bientôt car on va l’entendre plus longtemps que je croyais. Les rumeurs disent que ce mode de vie durera jusqu’à l’été, voire fin d’été.
Je me concentre donc sur ce couple qui prend les choses avec légèreté mais 1m de distance (voire 2).
Dans notre tout premier dîner de chabat en confinement nous mangeons un Halla (le pain de chabat, un peux comme une brioche), cette fois dans la forme de coronavirus. Fait bien sûr par les mains de Briac XX
Evimizin tam karsısındaki normalde bir pencerenin bile açılmadığı bu cephede, karantina günleri başladığından beri telefonla konuşmak icin çıkanlar, balkonda kahve içenler, en üst kattan sokaktan geçenleri dakikalarca seyreden, sonra bizim daireye de bir bakış atıp içeri giren “komşularımız” demekte tereddüt ettigim insanlar eksik olmuyor.
Fransa’da halk ayni Italya’daki gibi akşamın belli bir saatinde (burda 20.00) pencerelerden ve balkonlardan çıkıp ıslıkla, alkışla, tencere çanakla ses çıkarıyor. Gezi eylemleri sırasında ilk kez benim de katıldığım bu eyleme şu anda baya kayıtsız kalıyorum. Ne biçim bir komşuluk, sadece eve tıkalı kaldığımız zamanda aktive oluyormuş gibi …
Hier et aujourd’hui encore, les sms, les messages whatsapp, le mail de l’ENT, discord et quelques mails, sans compter les coups de fil aux parents d’élèves…
“Bientôt les êtres humains
S’enfuiront hors du monde
Alors s’établira
Le dialogue des machines
Et l’informationnel remplira
Triomphant
Le cadavre vidé
De la structure divine”
Michel Houellebecq, Présence humaine, Flammarion, 2000.
Entre grand bonheur et petites culpabilités
Sur l’île d’Arz, on est un peu déconnectés de tout, et je suivais de très très loin cette histoire de Coronavirus. Encore une chinoiserie, ça passera… Quel foin ils nous font pour une grippe ! Voilà ce que je pensais avant tout ça.
La saison allait commencer. Samedi prochain, les premiers stagiaires de l’année allaient arriver aux Glénans. Et j’allais recommencer le travail après 4 mois de trêve hivernale, avec un stage que je rêve d’encadrer ! La semaine dernière, j’en discutait encore avec ma chef. Puis ça a commencé à sentir le roussi. Elle nous a dit qu’elle ne pouvait pas nous faire un contrat pour la saison, que très probablement on aurait peu de boulot en mai juin, une période où nous accueillons beaucoup de scolaires, qui risquent tous d’annuler. Un premier contrat de 5 semaines donc. Bon, soit… Restons optimistes. Puis le lendemain : ce sera des contrats à la semaine. Puis le lendemain : plus de contrat du tout. La base ferme. Toutes les bases ferment. Rentrez chez vous et restez y. Lundi matin, avant midi qui marque la première heure du confinement, je vais chercher du compost à la base. J’ai fait un bac à plantes la semaine dernière, autant en profiter pour y mettre des choses. Ce sera des fraises ! Je suis partagée entre la déception de ne pas reprendre le boulot et la joie de penser que, en fait, les vacances continuent et qu’en plus, il fait beau ! Le soleil est là et je vais pouvoir continuer à créer mon jardin-paradis. Et c’est là que le grand bonheur se trouve et je mesure la chance que l’on a : on a un jardin et de quoi bricoler… Je pense à tout ceux qui n’ont pas cette chance, à tous mes amis parisiens dans leurs appartements, cette vie que j’ai fuit, sans aucuns regrets. Cette crise me le confirme. Je me sens privilégiée, mais j’ai peur de ne pas mesurer toute la gravité de la situation. Je choisis le stoïcisme. A quoi bon s’inquiéter de quelque chose qu’on ne peut contrôler ?