Archives de catégorie : texte

Recurrences // Tekrarlar

4 choses que je vois de manière récurrente lors d’une balade dans le quartier : la queue, les crottes de chien, les affiches de solidarité, les arbres en fleur. Dans le cas où le deuxième élément augmente de façon excessive, je ne peux pas observer et dois regarder mes pas

//

Yürüyüş yaparken karşıma sürekli çıkan 4 şey: bekleme sırası, köpek kakası, sağlıkçılarla dayanışma afişleri, yeşermiş ağaçlar. İkincinin miktarının artması durumunda bastığım yere bakmaktan gözlem yapamayacağım…

São paulo – dia 18

04.04

Eu queria congelar a tarde nesta sensação clara e fresca de um sábado de férias. Aquele cheiro de quem acabou de sair da água. O corpo úmido e frio, sob o sol. A cerveja gelada no copo, ao lado, sentada em uma cadeira de praia, o céu azul e os sons dignos de um dia em uma cidade litorânea, no verão.

Mas logo me lembro de que estamos confinados em uma quarentena sem fim , e meu ânimo, revigorado, volta a entrar em um silêncio de incertezas.

Pour une retraite universelle pour la terre

Rien ne m’importe plus que le soleil qui chauffe et éclaire progressivement depuis ce matin. 

Un plaisir très ancien pour moi est de se réjouir de l’arrivée du printemps, même confiné. Justement, je crois que c’est très bien qu’on laisse la nature récupérer, se reposer de nos impacts pendant cette période. on n’a pas forcément besoin d’aller dans la nature pour y penser. Les journaux écrivent que « les humains observent plus la nature en confinement », et un responsable de parc naturel nous met en garde contre la forte volonté d’aller dans la nature après le confinement. Ce serait vraiment horrible de voir une invasion dans les parcs et dans la nature tout en gardant les mêmes habitudes : musique tonitruante, ignorance de la faune et de la flore, jeter les déchets par terre etc. Marre de voir la nature comme le fond d’écran de l’activité humaine.  

Tout ça me porte à une réflexion nouvelle sur la fragilité et la naïveté de la nature. Je l’imagine, comme la victime de la force des méchants à qui on voudrait apporter son soutien dans un film.  Malheureusement, un écran nous sépare. Je ne veux pas, et je ne peux pas envisager, un retour à la « normale » sans changer les règles de l’usage de la vie à l’extérieur. 

Alors je rêve d’une fête universelle pour bien marquer l’impact de cet épidémie et l’importance de l’équilibre naturel : désormais, chaque année partout dans le monde, nous allons rester chez nous strictement pendant un mois pour laisser la Terre et ses habitants non humain, se reposer afin qu’ils reprennent de la force. Puis, fin de confinement annuel, nous irons à la nature en faisant la queue pour voir son harmonie. Pour l’avenir de la ville je n’ai pas encore réfléchi. 
Ps: La photo @ le Crotoy, 10/2019

neye ihtiyacımız var?

Bu sorunun cevabını bilmiyorum. Ama karışık olmasa gerek. Ya da değişken olmalı. Sokakta ya da işte geçen zamanda da aynı işliyor süreç oysa tek fark düşünmeye zamanımız yok.

Şimdi evdeyiz. Peki düşünmek istiyor muyuz? Aslına bakarsanız ben düşünmek istemiyorum. Neye ihtiyaç duyduğum sorusu bana nelerden uzak kaldığım bilgisini hatırlatıyor. Böyle bir anksiyete şu an için gereksiz.

Kendimde oluşturduğum dengeyi defalarca bozup yeniden kurdum.
Üç haftanın sonunda neredeyse her sabah yeniden kurduğum bir denge var artık. Ona tek kullanımlık denge diyorum. Virüsten koruyucu ekipman gibi her kullanımdan sonra imha edilen tıbbi atık.

Kuruduğum dengenin temelinde ‘neye ihtiyacım var? sorusu yatıyor.

Bugün diyorum, bir bardak kahve ve vivaldi… Şaka bir yana dengem her bozulduğunda yeniden kurmak için çıkıp kendime dışardan bakmam gerekiyor. Yorucu olan aslında bu. kendimden sıkılmamak için uğraşmak.

Sahiplenme // S’approprier

version française après le // plus bas

Evde benden küçük 2 kardeşimle yalnızdık. 11-12 yaşında olmalıyım. Annem ve babamınla birlikte diğer iki ablamın nerde oldugunu hatırlamıyorum. İnanılmaz bir heyecanla yeni ve genişlemiş özgürlük alanıma alıcı gözüyle bakıyordum. Annemin otoritesinin bir süreliğine olmadıgı evdeki yeni otorite bendim. Özgürlüğü çok net hissettiğim ilk anlardan biriydi. İstediğim her şeyi istediğim her yerde yapabilirdim. 

Bütün yemekleri mutfakta yemek ve mutfak aletleriyle sadece yemek yapmak, banyoda duş almak, yatak odasında uyumak ve salonda akşamları oturmak gibi, şeylerin bulundukları mekanın içine işlemiş katı değişmeyen rollerine taktığım bir dönemdi.

İlk iş kardeşlerime birlikte hazırladığımız ilk öğle yemeğini, bütün odaların kapılarının toplandığı girişte yemeyi önermek oldu. Mutfaktaki yemek masasını portmantonun o alanı süsleyen tek mobilya olduğu, aşağı yukarı 8 metrekarelik girişte normalde sadece geçmek için kullandığımız bu alana yerleştirip yemek fena mı olurdu ? Kabul ederlerse yaşayacağım mutluluğu ve heyecanı görmüş olacaklar ki hadi bir deneyelim dediler. Peynirli makarnayı salon ve yatak odasından süzülen güneş ışığının aydınlattığı masada yerken bunu anneme anlatmamaya karar verdik, muhtemelen saçma bulacaktı.

Planlama literatüründe, bir mekana müdahale etmek, onu değiştirip kendi ihtiyaç ve estetik zevkiyle yoğurarak dönüştürmek o mekanı sahiplenmek, onu « yaşama » nın yollarından biri olarak kabul edilir. Şu karantina günlerinde yaşadığım yere yaptığım müdaheleleri düşünüyorum da bu anı onların anasıdır. 

//

Nous étions seules à la maison avec mes 2 jeunes sœurs. Je devais avoir 11-12 ans. Je ne me souviens pas où étaient mes deux sœurs aînées et mes parents. Je regardais mon nouvel espace de liberté élargi avec une excitation incroyable. Pendant l’absence de ma mère, j’étais la nouvelle autorité dans la maison, pour un temps limité. Ce fut l’un des premiers moments où j’ai ressenti très clairement la liberté. Je pouvais faire tout ce que je voulais, dans n’importe quel lieu. C’était une période où j’étais préoccupée par une série de rituels ancré aux lieux et aux objets. Tous les repas dans la cuisine, cuisiner avec des appareils de cuisine, la salle de bain pour prendre une douche, la chambre pour dormir, le salon pour se reposer. Bref, il y avait des endroits où se trouvaient les choses, dans leurs rôles immuables et cela me dérangeait.
Le premier travail consistait à proposer à mes sœurs de prendre le premier déjeuner que nous avions préparé ensemble, dans l’entrée où toutes les portes des chambres étaient rassemblées. Serait-il correct de placer la table à manger de la cuisine dans ces 8 m2 que nous utilisons normalement uniquement pour passer ? Si elles acceptaient, elles verraient le bonheur et l’excitation que je vivrais, alors elles ont dit “essayons”. Nous avons décidé de ne pas en parler à ma mère en mangeant les pâtes au fromage, sur la table éclairée par la lumière du soleil glissant du salon et de la chambre ; elle trouverait probablement cela ridicule.
Dans la littérature de l’urbanisme, intervenir sur un espace, le changer et le pétrir avec ses propres besoins et goûts esthétiques est considéré comme l’un des moyens d’habiter cet espace.
Je pense aux interventions que j’ai faites chez moi pendant les jours de confinement, ce souvenir doit en être la base.

intérieur 02

plongée dans les entrailles de l’immeuble. un corps que l’on découvre, on on apprend chaque jour à se connaître. la perception est nouvelle.

le samedi matin sous le plancher il semble y avoir une chorale dont l’existence m’était jusqu’ici inconnue. des cris qui viennent des profondeurs de la cage d’escalier et résonnent jusque dans la chambre. des foulées d’un joggueur qui confond désormais l’escalier avec une piste verticale de course. des chasses d’eau qui rugissent. des soupirs infinis. des coups secs répétés, tard le soir, chaque soir : violence conjugale ou ébats sexuels ? une perceuse qui tourne en plein après-midi. l’irruption de bruits venant d’appartements de l’immeuble mitoyen.

le silence n’existe pas. si les rues sont désertes, elles nous révèlent que l’immeuble ne l’est pas. tant mieux. c’est qu’ils ne sont pas partis à la campagne.

Se laisser habiter par cette période

Chaque jour ressemble au précédent dans la forme mais pas dans le fond

Dans cette 3eme semaine de confinement, j’ai décidé d’aimer mes « nouvelles » habitudes ancrées à la nature des objets, à leur place, aux coins réorganisés pour être y vivre longtemps, sinon changés en fonction du mouvement du soleil. 

Je réfléchi davantage à l’amélioration des lieux en terme d’usage pratique et mental. 

Les « devant fenêtre » portent, depuis 3 semaines, une importance non négligeable. Les chaises complètent le confort de ces nouvelles installations modulables. Chaque nouvel élément ajouté dans ces coins apporte à l’harmonie d’ensemble plus de confort et de sens. 

Je réfléchi également à la forme d’expression de mon « journal de confinement » de manière à ce qu’elle continue de me nourrir intellectuellement et qu’elle me rappelle à quel point cette période pourrait être féconde.
Je voudrais qu’ici tout le monde s’exprime à sa manière, en prenant la liberté la plus complète sans juger la perception de l’autre. 

La leçon

De ma fenêtre, je vois encore le même type. Cette fois-ci, il est sur son vélo. L’autre jour, il marchait avec une femme. Hier, je l’ai croisé rue Pixérécourt. Il est clair qu’il abuse.

Comme le primeur improvisé. Comme ma cousine, qui se plaint de ne pas pouvoir sortir, alors qu’elle habite seule dans 100 m2. Comme les élèves, qui prétendent ne pas avoir reçu les consignes ou ne pas arriver à se connecter.

C’est moi qui vit le mieux. J’ai compris la situation, j’en ai perçu les subtilités internationales. Je suis au courant des implications socio-économiques de cette crise-sans-précédent. Je fais preuve, au quotidien, d’un équilibre parfaitement dosé de courage, de sérénité, de dignité mais aussi de révolte ; parce qu’on ne saurait accepter l’entrave, mais parce que j’ai compris à quel point elle nous révélait.

D’ailleurs, nul besoin pour moi d’en faire la démonstration. Il me suffit de convoquer le moindre argument d’autorité. Il me suffit de puiser dans l’immensité des références qui peuplent mon esprit pour faire face et pour analyser.

São paulo – dia 15

01.04

Está difícil escolher leituras. Agora que terminei minhas leituras anteriores estou com dificuldade em começar outras. Soma-se à dificuldade de escolher, a dificuldade de me concentrar. Abri alguns livros, tentei levar algumas frases. Nada vingou.

E, então, um pouco aleatoriamente e intuitivamente, decidi reler o meu livro preferido do final da adolescência: “Uma aprendizagem ou O livro dos prazeres”. E me deparei com um trecho magnífico, que fez meu corpo estremecer:

“É tão vasta a noite na montanha. Tão despovoada. A noite espanhola tem o perfume e o eco duro do sapateado da dança, a italiana tem o mar cálido mesmo se ausente. Mas a noite de Berna tem o silêncio.
Tenta-se em vão ler para não ouvi-lo, pensar depressa para disfarçá-lo, inventar um programa, frágil ponte que mas nos liga ao subitamente improvável dia de amanhã. Como ultrapassar essa paz que nos espreita. Montanhas tão altas que o desespero tem pudor. Os ouvidos se afinam, a cabeça se inclina, o corpo todo escuta: nenhum rumor. Nenhum galo possível. Como estar ao alcance dessa profunda meditação do silêncio? Desse silêncio sem lembranças de palavras. Se és morte, como te abençoar?
É um silêncio que não dorme (…) Ele é vazio e sem promessa. (…)
Pode-se tentar enganá-lo também. Deixa-se como por acaso livro da cabeceira cair no chão. Mas – horror – o livro cai dentro do silêncio e se perde na muda e parada voragem deste. E se um pássaro enlouquecido cantasse? Esperança inútil. O canto apenas atravessaria como uma leve flauta o silêncio. O que mais se parecia, no domínio do som, com o silêncio, era uma flauta. (…)
Depois nunca mais se esquece. Inútil fugir até para outra cidade. Pois quando menos se espera pode-se reconhecê-lo – de repente. Ao atravessar a rua no meio das buzinas dos carros. Entre uma gargalhada fantasmagórica e outra. Depois de uma palavra dita. Às vezes no próprio coração da palavra se reconhece o Silêncio. Os ouvidos se assombram, o olhar se esgazeia – ei-lo.”
(In: “Uma aprendizagem ou O livro dos prazeres, de Clarice Lispector)

la cabane

Ce matin, le balcon. 

L’ailleurs est ici. 

La giroflée, venue de Noirmoutier, m’emmène au bord de la mer. Outre son odeur douce et épicées, je sens les feuilles de cupressus sur le sable humide. Elle me rappelle l’enfance, les vacances de printemps, les grandes ballades et un autre confinement, celui de ma cabane. Dans ce petit endroit, isolé du monde, je pouvais inventer mon univers.

São paulo – dia 14

31.03

Não sei como o tempo passou, mas ele passou. Este último final de semana foi duro. Diversas crises de choro, com a certeza de que eu estava doente, infectada…

Hoje passei o dia faxinando. Queimei o dedo e percebi que o confinamento poderia ser pior, caso não tomasse cuidado – a casa é cheia de armadilhas. Passei o dia ruminando tudo isso. Não tive vontade nem energia para trabalhar. Não consegui ser disciplinada com a rotina. Quase não entrei em redes sociais.

Foi um estranho silêncio esta terça-feira. Não sabia o que queria fazer: ler um livro, escrever, assistir algo, trabalhar? O que significa trabalhar nesta situação?

Não conseguia nomear meu desejo, e passei a tarde sem rumo ou destino. Derivando na casa como um corpo leve, que se move sem qualquer motivo aparente, apenas com o corpo do vento. Me sentia transparente e vazia. Não consegui escrever a tarde toda.

Agora são 19h e me sentei finalmente em frente à mesa onde fica meu caderno. Tive coragem de abri-lo. A ponta do dedo indicador esquerdo ainda dói – da queimadura – uma enorme bolha protege o local queimado. A bolha é uma maneira do corpo de permitir que a pele se recomponha. Eu tento pensar se essa cicatriz, essa bolha, pode se tornar uma metáfora para algo. Mas não encontro figura de linguagem ou poesia no dia de hoje.

O meu mundo está mudo e surdo.

manque

Entre Thessalonique et Kavala, été 2019

Il me manque d’être ailleurs, de voir des ciels différents, de sentir ce qui fait me fait sentir un nouveau lieu. L’énergie qu’il me faut pour détailler et préciser mes pensées est beaucoup.

Sortie aujourd’hui à 15h15.
Passer par la maison à 16h pour chercher une stylo qui sert à remplacer les 5 avec les 6 sur l’attestation.