C’est une répétition d’hier en termes de symptômes du bonheur. Faut peut-être se rappeler que pendant que rien ne fonctionne comme d’habitude pourquoi se faire la pression sur ce que je n’arrive pas à faire. Normaliser la situation, ralentir le flux du temps… Je suis fatigué d’y penser. J’ai envie de me concentrer, de me contenter et non pas à me culpabiliser de ne penser qu’à moi.
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Sérénité à la maison, la crise du corona dehors
Réveil à 8h30.
Suite à un tout petit petit-déjeuner, à partir de 9h :
2h passées pour me mettre au travail, ensuite
1h de travail
Vers midi se manifeste la faim. Il nous faut des oignons frais pour faire à manger !
Il fait très beau et froid, comme hier.
On fait comme si Thomas et moi ne sortions pas ensemble. Mais avant de sortir il ne faudrait pas oublier les dérogations de sortie cochées pour « effectuer des achats de première nécessité » !
30 min de queue, avec un mètre de distance minimum, arrive le contrôle de police :
– « il faudrait rédiger une nouvelle attestation pour chaque sortie ». Parce que j’ai barré l’ancienne date. Il paraît qu’en Grèce, il suffit d’envoyer un sms à l’état pour les sorties.
1h et demi au total pour faire des courses à Monoprix (200m d’ici) initialement pour acheter des « chevilles en plastique » (un besoin aussi original que l’oignon frais). On a acheté de quoi tenir une semaine.
2h pour retrouver le même calme qu’hier, en faisant des activités procrastiniques (pas sûre de l’existence de ce mot, non).
1h de travail de plus et vers 17h, la déprime commence. Ni la lecture ni le café – croissant ne m’aident à réduire mes inquiétudes. Depuis le supermarché, tout va mal. J’essaye d’anticiper les conséquences du confinement prolongé jusqu’au 5 mai ! Un mois entier dans ce mode ! Comment occuper sa conscience pendant tout ce temps ?
J’allume l’imprimante et j’imprime mon attestation en cochant « activité physique individuelle » 19h10, 24/03/2020 (2ème semaine de confinement).
Monoprix
Nous sommes allés ce matin à l’hypermarché de la Place des fêtes, seul moyen de trouver des chevilles en plastique pour la tablette de la cuisine. L’appartement étant plutôt mal exposé, nous cherchons à ménager un poste de travail dans le coin de la cuisine qui est au sud : trois heures de soleil entre 9h30 et 12h30, c’est plutôt bon à prendre.
La queue, non pas “soviétique”, ni même “d’après-guerre”, est simplement contre nature, avec des distances de sécurité respectées.

Des clodos slaloment entre les clients. Des flics contrôlent la fraîcheur des attestations, qu’il faut présenter datées du jour. Une Parisienne, mère de famille branchée, gueule contre ses enfants : “on amène la corde à sauter, c’est pour que vous l’utilisiez, je la reprends pas”. Manière de dire à tout le monde : avec des enfants c’est le pire, j’ai droit à votre compassion.
Dans le magasin tout le monde est à touche-touche mais ça ne compte plus, on est dans le groupe des élus : ceux qui peuvent faire leurs courses.
souvenir 03
depuis que la crise a commencé je me rappelle souvent ces mouchoirs de poche en tissu. reliquat d’un vieux monde. les derniers adeptes vont devoir s’en défaire.
gamin, je voyais ma grand-mère qui rangeait le tissu, après en avoir fait une boule dans sa main, dans la poche de sa veste. elle utilisait des mouchoirs aux motifs quadrillés. des rouges. des bleus. mon père avait pris la même habitude. moi ça me dégoûtait et je refusais de les utiliser. la morve dégoulinait. dans la poche. je me demandais comment ils faisaient pour ne pas rencontrer ce liquide visqueux à chaque réouverture du mouchoir. ce tissu qui ressortait propre de la machine à laver, j’avais du mal à y croire.
Quand j’aurais la liberté d’aller à Bastille
Réveillée avec une drôle de question : Bastille était dans quelle ville ?
L’effet de vivre dans un espace réduit à 42 m2 à l’intérieur et 100m2 de périmètre à l’extérieur met Bastille aussi loin que Nantes.
Une journée productive, en terme de boulot, et calme au niveau de l’esprit.
9h du matin, devant mon écran, en ligne avec mes collègue jusqu’à 17h. Le bon coté de la vidéoconférence avec 4 personnes chargées d’animation fait que je prends mon thé et à manger sans problème, pendant que l’un des 4 s’occupe du travail. Presque méditatif. Car je regardais souvent le ciel bleu, comme dans une salle de classe.
Enorme progrès depuis une semaine, je ne me plains absolument pas. Ça m’angoisse presque. Mais pourquoi ne serais-je pas contente d’être sortie devant la maison pour passer un coup de fil sous le soleil, pour amener un verre de thé au sdf du coin, de rentrer à la maison avec une sérénité totale ?
J’ai fini par regarder un documentaire sur arte, Blondie, sans calculer le temps nécessaire pour finir. Vive Debby Harry vive la musique vive la vie !
São Paulo – dia 6
23.03
Resolvi colocar minhas reuniões online no meu grande calendário – que estava destinado a eventos importantes como cursos, apresentações e viagens – ….mas em tempos de quarentena, quem tem uma reunião virtual já é Rei. Estou conseguindo manter uma rotina:
- De manhã resolvo questões “burocráticas”, escrevo projetos, respondo emails.
- Tomo sol
- Perto do horário do almoço faço 40min. de Yoga
- Almoço
- Lavo louças
- Pela tarde leio livros referentes a trabalhos (tento seguir as leituras como se estivesse dando aula e desenvolvendo meus projetos)
- A noite: ficção!
zamansız
pazartesi, akşamüstü
Yeniden düşündüğüm şey zamansızlık. Dışarıda yaşarken yaptığımız öncelikli şey zamanı planlamak oluyordu. Dışarısı için zaman daha geniş ve daha fazla gelecek kapsıyor. Şimdi evi ve ev içinde geçen süreyi planlıyoruz. Haftaya katılacağımız bir parti değil bu ya da haziranda hangi deniz kasabasında tatil yapacağımızın planı değil. Sadece mutfağımızdaki malzemeler ne kadar yeterli ve bir daha ne zaman alışveriş yapmak için çıkmak zorunda kalabiliriz. Ya da bugün evin hangi köşesinde daha keyifli olurum acaba ?
Ben bugün kanepedeyim mesela. Daha sakinim geçen haftaya göre. ama daha neşeli değilim. Acaba giderek bir eylemsizlik haline mi gelecek evde yaşamak?
Souvenir 02
j’étais en classe de 3è et je commençais à prendre goût à la littérature. jusque-là je me refusais à toute lecture. ça m’emmerdait, tout simplement. je ne faisais aucun effort. la lecture c’était pour les cons.
devoir de français. rédiger une fiction. j’imagine le journal d’un condamné à mort. en attendant de se faire trancher la tête, celui-ci attend très patiemment dans sa cellule aux côtés de piles de bouquins, ses meilleurs amis nous dit-il. grâce à eux tout semble aller pour le mieux.
romantisme puéril.
gaminerie.
sale gosse.
« je m’occupe, je meuble le temps. »
Il est 22h40. J’entends la haute voix de la voisine de côté qui d’ailleurs ne parle jamais aussi bruyamment. Elle est la seule à parler, au téléphone sans doute.
J’ai entendu personne d’autre que nous aujourd’hui dans l’immeuble et la rue de Belleville était particulièrement vide. Un papa portant son jeune fils sur son vélo faisait des tours sur la route, comme à la campagne.
Aujourd’hui, c’était un dimanche, le jour où habituellement je passe spontanément en mode manuel. Aller au marché et puis rempoter les plantes, nettoyer les bords de la fenêtre pour semer les herbes et les tomates bientôt, nettoyer l’appartement, ranger, fouiller les photos imprimées, décorer mon bureau et l’appartement, ranger la cuisine et prendre un bon déjeuner de dimanche.
Enfin danser dans les toilettes pendant 4-5 chansons m’a injecté un bon quantité de bonheur.
J’ai oublié la réalité, la réalité est là ce que je vis, je me dis.
Vers 20h j’étais prête à lire les mail sérieux (venant du travail). Je me rappelle de l’actualité : 7e jour de confinement.
Dans ma boite mail un article, sur le fait d’attendre, m’aide à identifier ce que j’ai fait depuis : « je m’occupe, je meuble le temps. »
7.gün

Evde geçirdiğim günler gibi bir gündü. Sabah dokuzda uyanıp gün içerisinde, sadece birşeyler okumak ve sigara içmek için oturduğum günlerden. Mesela bu yazıyı yazacağım için saydım evin içinde kaç gündür kapalı kaldığımızı.
Aslında iki defa evin arka sokağındaki sahil parkına gittik. Ama her döndüğümüzde pişman oldum ve anladım ki dışarı çıkmak beni daha tedirgin ve paranoyak yapıyor.
Bugün Aren ‘hadi dışarı çıkalım hava çok güzel’ dedi. 3 yaşında ve anlatmak zor geldi. Yapmadığım bir şey ama neden çıkamayacağımız cevabını geçiştirdim. Çıkmak yerine dans ettik.
Bugün okulların bizi modern hayata ne kadar bağladıklarını düşündüm. Ve karnabahar pişirsem çocukalar yer mi? diye.
Aslında evde hayat o kadar da kötü değil ama herşeyin giderek daha kötü hale gelmesi ve bunu için yapabileceğin en iyi şeyin evde oturmak olması can sıkıcı. Bir sürü soru geliyor aklıma zor durumda olacak insanlar ve uzantıları… bunları düşünmeye başladığımda işin içinden çıkamıyorum ve hemen evde yapacak bişeyler arıyorum. Bugün temizlik yaptım mesela. Bir de dolap kapağını tamir ettim. Sonra eski yoğurt kaplarına mutfakta yeşillenmiş sarımsakları ektim. balkonu temizledik Koray’la, çocuklar çıkıp kendilerini dışarda hissetsin diye 🙂
yarın için plan yapmaya başladım. çünkü eldeki aktiviteler bitmek üzere ve planlı davranmak lazım. çocuklar çok acımasız olabiliyorlar.
Karnabahar güzel oldu. Aren çok beğendi, Arjen tadına bakmadı. Yarın uzaktan eğitim başlıyor. heyecanlıyım. hep Arjen’i (11) okulda merak ederdim. ha ha biliyorum aynı değil ama iki saat de olsa biraz sakin kalabileceğiz.
not: fotoğrafı tam bir hafta önce istanbula dönerken uçaktan çekmiştim.
Patience and Presence.
It is my first post and I apologise for waxing philosophical. It seems the only way to start. I promise to be funny and ironic with stories from the German front, but today is a bit more quiet.
I admit. It’s hard not to feel an overwhelming sense of relief to have the time to find one’s own rhythm without the pressure of imposed structures. To feel the natural flow of the day. To cook when hungry, and to sleep when tired. I feel my body’s need to move, and I submit. I feel my mind’s need to escape, and I read. I feel the urge to create, and I paint.
Finally.

São Paulo – dia 05
22.03
Tirei fotos para registrar os detalhes da vida em quarentena e fiz faxina no apartamento! Alívio.
Hoje já me sinto melhor, mais disposta. Talvez porque tenha me refugiado na ficção o dia inteiro.





Souvenir 01
gamin, j’ai été hanté durant plusieurs années par le souvenir d’un feuilleton vu à la télé chez mes grand-parents pendant les vacances. un enfant se réveillait un matin et le monde avait disparu. il avait été projeté, seul, dans un autre temps, décalé de quelques minutes. il y était seul. tout était désert. il arrivait à communiquer avec sa famille, restée dans le monde originel, à travers une brique de lait, écran faisant la liaison entre les deux mondes.
longtemps j’ai obligé ma mère et les autres à prononcer bien clairement les mots “à demain” avant de me coucher afin d’être sûr que je ne me réveillerai pas seul.
si cette angoisse enfantine a fini par disparaître, il m’arrive parfois, en ce moment, d’avoir l’impression que mes écrans skype, zoom et autres, sont le miroir de cette brique de lait.
Ankara yine ankara.
1. İşe devam, evden çalışma yok ve olmayacak.
2. Her yer kapalı evde oturuyoruz ama burası zaten ankara hayatımızda bir değişiklik yaratmıyor.


Besoin de faire une balade avec quelqu’un qui vient d’une autre planet
Je ne suis ni sorti ni reste debout aujourd’hui. Psychologiquement ou/et réellement je suis malade depuis lundi. J’ai passé quasiment toute la journée au lit en lisant mon roman et dormant bien sûr. Depuis le premier jour de confinement, envie d’acheter des « choses » me revient régulièrement.
Le premier jour c’était un tapis de yoga pour pratiquer yoga comme c’est ce qu’on fait le mieux seul dans un petit espace. Je voulais aussi acheter des tréteaux pour rallonger mon bureau où j’aurais passer longtemps. Décathlon est fermé ainsi que toute sorte de monsieur bricolage. Et si je fabrique ? Pas de bois à couper, d’ailleurs pas de machine pour faire des trous.
Deuxième jour une paire de baskets m’a était indispensable pour pouvoir courir en ville. L’idée que je reporte depuis au moins 15 ans, m’a paru très sexy. Hélas aucune boutique dans la périmètre de ma maison (un appartement ! ) la vend. Tant pis, la paire que j’avais depuis au moins 7 ans pourrait m’être utile pour les rares balades que j’exerces autour de chez moi.
Je liste brièvement mes autres besoins (urgent): t-shirt, pull (orange), des chaises très confortable, une table haute, d’autres livres (comme si j’en ai tout lu), le produit de cheveux, un batteur…
Un sentiment toujours ambiguë m’entoure: qui ne m’empêche de sortir chez moi ? Est-ce une obligation ou une exemption ?
J’ai besoin de faire une balade avec quelqu’un qui vient d’une autre planet pour parler de ma frustration de ces jours-là.