Le fait d’avoir besoin de se confesser n’est pas une nouveauté. En tout cas, pas pour moi.
En revanche, confesser une ballade de quoi ? 35, non, 38 minutes cet après-midi, représente une certaine difficulté. Je me laisse fliquer par Google depuis déjà quelques mois. Mes trajets quotidiens sont enregistrés quelque part, dans une ferme à data qui détruit l’atmosphère, que sais-je.
Voilà. Enfin, c’est une version édulcorée. Cette fois-ci c’est moi qui me suis retrouvé à essayer de brandir un sac pour faire comme si je faisais vraiment des courses, là où j’étais. Enfin, j’en faisais, un peu. C’est tuant qu’il n’y ait pas même une polémique dans l’affaire, pas une cause à rallier ou à détruire.
21.03 Hoje resolvi não fazer yoga. Tenho que fazer faxina e sei que essa tarefa já vai tomar tempo e energia. Na verdade estou me sentindo cansada. E com dor de garganta, sem pique para atividades muito físicas. Não sei se me forço (esforço), ou se deixo estar e fico o dia na cama. Dúvidas da quarentena…
No fim Não FIZ FAXINA
Dormi a tarde
Tenho comida para ficar até quarta-feira ou quinta-feira sem sair de casa.
Avec le bon petit soleil ce matin, je me suis bien motivée en me disant : tu vas te laisser le moment de relaxation, comme ce couple d’en face.
“Yaprak sarmasi” est une recette que l’on fait quand on a l’impression d’avoir beaucoup de temps. Cela nous arrive plutôt en été et le premier jour de confinement.
“Kurabiye” (sablé), jusque là je n’en ai jamais fait parce que ça prends un temps fou de tout préparer. Mais nous avons un temps fou n’est-ce pas ?
“Quiche” : prends un certain temps quand même.
Après avoir passé trois jours d’affilée à faire les recettes les plus laborieuses et en appelant les amis, ce jour là je vais travailler. Je me sens calme comparé au premier jour face à des attaques d’informations venant de groupes de mail / WhatsApp. Néanmoins, je suis obsédée par les expressions que les gens emploient pour exprimer cette bizarrerie.
« Crise inédite »
« Dystopie que nous vivons »
« Cette expérience de confinement »
Bref. Le mot « confinement » risque de me dégoutter bientôt car on va l’entendre plus longtemps que je croyais. Les rumeurs disent que ce mode de vie durera jusqu’à l’été, voire fin d’été.
Je me concentre donc sur ce couple qui prend les choses avec légèreté mais 1m de distance (voire 2).
Devant la fenêtre un bus vide n°20 passe. Dans la journée on pouvait y voir, parfois, quelques rares passagers. En dehors de l’agitation habituelle du vendredi soir, tout est comme à l’accoutumée dans le quartier, depuis la fenêtre. Peut-être plus de lumières allumées dans la tour d’en face ? Je veux des preuves de l’existence de cette raison qui me force à demeurer. Non pas parce que je voudrais sortir mais parce qu’il a toujours été normal d’en avoir la possibilité. Est-ce la définition de la privation de liberté ?
Pardon, je ne veux pas transformer la situation en prétexte à philosophie (pas chère), je m’interroge, seulement. Je suis surpris et il me semble qu’on le serait à moins. Et puis je cherche une occupation intellectuelle pour ne pas revenir sur les obscénités d’écrivains en vogue dans Le Monde.
Hoje fui ao supermercado e foi horrível. Fiquei mal. Tive medo e talvez até um pouco de pânico. Sinto que estou mais segura em casa – que horror.
Sigo fazendo meu yoga diário, isso me ajuda a dar uma rotina e permite que não tenha a sensação de estar doente. Agora qualquer tosse me preocupa. De mais. Fico tirando minha temperatura, porque estou com um pouco de dor de cabeça e garganta. Sei que não deve ser anda (fico me repetindo isso), mas como tenho tendências hipocondríacas e passei a tarde assistindo ao jornal…
Lembrete para amanhã: focar na ficção. Entupir-se de ficção.
Evimizin tam karsısındaki normalde bir pencerenin bile açılmadığı bu cephede, karantina günleri başladığından beri telefonla konuşmak icin çıkanlar, balkonda kahve içenler, en üst kattan sokaktan geçenleri dakikalarca seyreden, sonra bizim daireye de bir bakış atıp içeri giren “komşularımız” demekte tereddüt ettigim insanlar eksik olmuyor.
Fransa’da halk ayni Italya’daki gibi akşamın belli bir saatinde (burda 20.00) pencerelerden ve balkonlardan çıkıp ıslıkla, alkışla, tencere çanakla ses çıkarıyor. Gezi eylemleri sırasında ilk kez benim de katıldığım bu eyleme şu anda baya kayıtsız kalıyorum. Ne biçim bir komşuluk, sadece eve tıkalı kaldığımız zamanda aktive oluyormuş gibi …
Hier et aujourd’hui encore, les sms, les messages whatsapp, le mail de l’ENT, discord et quelques mails, sans compter les coups de fil aux parents d’élèves…
“Bientôt les êtres humains
S’enfuiront hors du monde
Alors s’établira
Le dialogue des machines
Et l’informationnel remplira
Triomphant
Le cadavre vidé
De la structure divine”
Michel Houellebecq, Présence humaine, Flammarion, 2000.
Dia 19.03. Agora já são quase 22h e meu relógio passou despercebido.
Número de aulas preparadas: 0
A boa notícia é que meu ânimo melhorou ao longo do dia. Consegui focar em projetos que quero levar a cabo, e para os quais sempre sobrou pouco tempo. Comecei a ler um romance que parece fantástico, “A nossa alegria chegou”, de Alexandra LucasCoelho, que foi um presente de natal que ganhei do Marcos. A narrativa é cheia de calor e cores. E sexo. Penso que é exatamente desse tipo de narrativa que preciso no momento. A areia quente, o mar, a rede, a maresia e um belo sexo suado. SOCORRO
Hoje são 14:50h e eu já tive duas (ou mais) crises de choro. Fico pensando no que vai acontecer com a população pobre no Brasil. A quantidade de desempregado e a falta de governo deste governos desgovernado. Estamos em um avião em rota de colisão e o piloto é um demente, assassino e fascista. Não consigo me concentrar em nada. Na teoria deveria dar aula online na semana que vem. Mas prepara uma aula sobre Diderot e o Drama Burguês a essa altura, parece-me algo quase insensato. Fico também pensando em como seria ministrar uma aula sem ver os alunos, sem poder conversar com eles, etc. E aí fico chateada por eles que terão um semestre terrível. (Sei que nada disso é um GRANDE problema, mas neste momento emergem esses pensamentos simultaneamente no meu cérebro e não me permitem pensar com lucidez.) Eu me sinto sem reação, totalmente congelada, nesta suspensão de vida, com o mundo virtual que acaba invadindo cada segundo do meu dia, cada milímetro do meu pensamento, casa decibel do meu ouvido.
Eu começo este diário olhando para o branco do meu calendário. Até poucos dias estava empolgada e aflita com todo o trabalho que teria neste próximo mês. Ensaios, leituras, aulas, performances, tudo parecia muito, tanto, mas também era uma sensação boa de início de ano promissor. Há anos estou desejando um calendário assim, cheio de datas ocupadas por trabalho.
Agora tudo está em suspenso. Sem ao menos sabermos SE e QUANDO voltamos a nos matar de trabalhar, gastar, poluir. A sensação é que o vírus nos obriga a olhar para nós mesmos. “O que estamos fazendo? O que de fato queremos e precisamos para viver?” A notícia de que talvez esta seja uma situação que pode durar meses e meses me tirou o chão. O que será de mim se não houver um outro aqui? Até quando poderia aguentar sem u toque? Se Sartre acha que o inferno é o outro, eu peno que o contrário não é verdadeiro: com certeza o meu céu não está em mim.
J’ai enfin pris l’initiative de me balader ce deuxième jour de confinement. On n’a pas le droit d’être loin de chez soi sans motif. Tant mieux, de toute façon ce n’est pas mon habitude de marcher toute seule pendant longtemps.
En faisant le tour du pâté de maison j’ai senti une liberté de marche venant du fait qu’il n’y ait personne à part moi. 200 m après je vois deux jeunes dames discuter avec au moins 2 mètre de distance entre eux. Plus tard, deux vieilles l’une sur une trotoire l’autre en face se moquant de leur proximité. L’absence de foule me plait énormément. Plus je ne vois personne, plus augment mon envie de marcher.
Il n’y a rien à craindre comme dans un film d’horreur american genre “walking deads”. Ca me rassure que le confinement soit imposée à tout les citoyens sans discrimination. On pense notamment aux enfants et les personnes âges. Pas de classe sociale mais la fragilité physique est prise en compte.
Un sentiment d’être à la fois libre et égale avec tous les autres.
Paternel, le président de la République a demandé à tous les Français de rester chez eux. Pour le moment il use d’une autorité clémente. On sent qu’il pourrait rapidement dégainer des arrêtés plus radicaux. De toute façon, tout le monde attendait ce qu’il a dit. Depuis quelques jours, en France, on sait qu’il faut arrêter de penser que le virus a été bloqué par les frontières. Il est loin le temps où le nuage radioactif de Tchernobyl était contenu par les fortifications.
Sur l’île d’Arz, on est un peu déconnectés de tout, et je suivais de très très loin cette histoire de Coronavirus. Encore une chinoiserie, ça passera… Quel foin ils nous font pour une grippe ! Voilà ce que je pensais avant tout ça.
La saison allait commencer. Samedi prochain, les premiers stagiaires de l’année allaient arriver aux Glénans. Et j’allais recommencer le travail après 4 mois de trêve hivernale, avec un stage que je rêve d’encadrer ! La semaine dernière, j’en discutait encore avec ma chef. Puis ça a commencé à sentir le roussi. Elle nous a dit qu’elle ne pouvait pas nous faire un contrat pour la saison, que très probablement on aurait peu de boulot en mai juin, une période où nous accueillons beaucoup de scolaires, qui risquent tous d’annuler. Un premier contrat de 5 semaines donc. Bon, soit… Restons optimistes. Puis le lendemain : ce sera des contrats à la semaine. Puis le lendemain : plus de contrat du tout. La base ferme. Toutes les bases ferment. Rentrez chez vous et restez y. Lundi matin, avant midi qui marque la première heure du confinement, je vais chercher du compost à la base. J’ai fait un bac à plantes la semaine dernière, autant en profiter pour y mettre des choses. Ce sera des fraises ! Je suis partagée entre la déception de ne pas reprendre le boulot et la joie de penser que, en fait, les vacances continuent et qu’en plus, il fait beau ! Le soleil est là et je vais pouvoir continuer à créer mon jardin-paradis. Et c’est là que le grand bonheur se trouve et je mesure la chance que l’on a : on a un jardin et de quoi bricoler… Je pense à tout ceux qui n’ont pas cette chance, à tous mes amis parisiens dans leurs appartements, cette vie que j’ai fuit, sans aucuns regrets. Cette crise me le confirme. Je me sens privilégiée, mais j’ai peur de ne pas mesurer toute la gravité de la situation. Je choisis le stoïcisme. A quoi bon s’inquiéter de quelque chose qu’on ne peut contrôler ?
Evde cikma yasagi degil ama evde hapis ongordu baskan Macron 16 mart aksami saat 8’de yaptigi konusmada. France 2 kanalini internetten acmis bir yandan konusmayi dinleyip bir yandan yemek yerken dun aksam Lucas’nin ne iyi yapip da ugradigini ve sonra Elsa’nin da iyi ki bir merhaba demeye geldigini dusunuyorum.
Gece telefonumu uçak moduna alıp olası telefon uyarılarının beni uyandırmaması icin önlemimi alıyorum 16’si gecesi. Ve bu sabah onlarca mesaj birden düşüyor ekranıma. “Fransa’ya gelebildin mi Sevil ?“
Fransa ile turkiye arasındaki uçuşların hepsi 17 Nisan’a kadar iptal edildiğinden iki hafta boyunca Turkiye’de oldugumu bilenler soruyor. Arnaud’nun babamin ölümünden sonra yazdığı taziye mesajı beni çok duygulandırdığından o sabah ilk ona cevap veriyorum:
“İyiyim, Pazar Fransa’ya ucan son uçaklardan biri ile dondum. Aksama doğru bir metre mesafe bırakarak da olsa yürüyüş yapalım mi ?”
Arnaud : « Ca ne serait pas possible hélas, les mesures sont strictes ». (Maalesef imkansiz, önlemlere uymamak olmaz.)