Archives de catégorie : 17 mars 2020

Molle autorité présidentielle

Paris, le 17 mars 2020

Paternel, le président de la République a demandé à tous les Français de rester chez eux. Pour le moment il use d’une autorité clémente. On sent qu’il pourrait rapidement dégainer des arrêtés plus radicaux. De toute façon, tout le monde attendait ce qu’il a dit. Depuis quelques jours, en France, on sait qu’il faut arrêter de penser que le virus a été bloqué par les frontières. Il est loin le temps où le nuage radioactif de Tchernobyl était contenu par les fortifications.

Confinement sur l’île d’Arz, jour 1

Entre grand bonheur et petites culpabilités

Sur l’île d’Arz, on est un peu déconnectés de tout, et je suivais de très très loin cette histoire de Coronavirus. Encore une chinoiserie, ça passera… Quel foin ils nous font pour une grippe ! Voilà ce que je pensais avant tout ça. 

La saison allait commencer. Samedi prochain, les premiers stagiaires de l’année allaient arriver aux Glénans. Et j’allais recommencer le travail après 4 mois de trêve hivernale, avec un stage que je rêve d’encadrer ! La semaine dernière, j’en discutait encore avec ma chef. Puis ça a commencé à sentir le roussi. Elle nous a dit qu’elle ne pouvait pas nous faire un contrat pour la saison, que très probablement on aurait peu de boulot en mai juin, une période où nous accueillons beaucoup de scolaires, qui risquent tous d’annuler. Un premier contrat de 5 semaines donc. Bon, soit… Restons optimistes. Puis le lendemain : ce sera des contrats à la semaine. Puis le lendemain : plus de contrat du tout. La base ferme. Toutes les bases ferment. Rentrez chez vous et restez y. Lundi matin, avant midi qui marque la première heure du confinement, je vais chercher du compost à la base. J’ai fait un bac à plantes la semaine dernière, autant en profiter pour y mettre des choses. Ce sera des fraises ! Je suis partagée entre la déception de ne pas reprendre le boulot et la joie de penser que, en fait, les vacances continuent et qu’en plus, il fait beau ! Le soleil est là et je vais pouvoir continuer à créer mon jardin-paradis. Et c’est là que le grand bonheur se trouve et je mesure la chance que l’on a : on a un jardin et de quoi bricoler… Je pense à tout ceux qui n’ont pas cette chance, à tous mes amis parisiens dans leurs appartements, cette vie que j’ai fuit, sans aucuns regrets. Cette crise me le confirme. Je me sens privilégiée, mais j’ai peur de ne pas mesurer toute la gravité de la situation. Je choisis le stoïcisme. A quoi bon s’inquiéter de quelque chose qu’on ne peut contrôler ? 

Macron Halka Seslendi

Evde cikma yasagi degil ama evde hapis ongordu baskan Macron 16 mart aksami saat 8’de yaptigi konusmada. France 2 kanalini internetten acmis bir yandan konusmayi dinleyip bir yandan yemek yerken dun aksam Lucas’nin ne iyi yapip da ugradigini ve sonra Elsa’nin da iyi ki bir merhaba demeye geldigini dusunuyorum.

Gece telefonumu uçak moduna alıp olası telefon uyarılarının beni uyandırmaması icin önlemimi alıyorum 16’si gecesi. Ve bu sabah onlarca mesaj birden düşüyor ekranıma. “Fransa’ya gelebildin mi Sevil ?“

Fransa ile turkiye arasındaki uçuşların hepsi 17 Nisan’a kadar iptal edildiğinden iki hafta boyunca Turkiye’de oldugumu bilenler soruyor. Arnaud’nun babamin ölümünden sonra yazdığı taziye mesajı beni çok duygulandırdığından o sabah ilk ona cevap veriyorum:

“İyiyim, Pazar Fransa’ya ucan son uçaklardan biri ile dondum. Aksama doğru bir metre mesafe bırakarak da olsa yürüyüş yapalım mi ?”

Arnaud : « Ca ne serait pas possible hélas, les mesures sont strictes ». (Maalesef imkansiz, önlemlere uymamak olmaz.)