Archives de catégorie : Mars 2020

extérieur 01

ce matin j’ai traversé un petit bout de ville à vélo pour aller donner mon sang. je me suis éloigné de 4 kms de mon domicile. soit 4 fois la distance autorisée pour courir ou faire ses courses.

un long voyage à travers des avenues et boulevards (presque) déserts. les feux fonctionnent encore. ils n’ont pas été confinés.

sur le chemin du retour je me suis offert le luxe de faire mes courses dans un supermarché hors de mon quartier.

haykırış

iki gün önce attığım başlık bu. Oturup yazamadım hiç. Çocuklar ufak çaplı bir kriz geçirdi. En son Aren ‘artık dışarı çıkmak istiyorum’ diye haykırdığında pes ettim. Dün zamanımın neredeyse tamamını onunla geçirdim. görünüşte pek tatmin olmamış gibiydi. sonra biraz olsun eğlenmeye ve daha istekli resim yapmaya başladı. anladım ki benim de dikkatim dağınıktı ve bütün gün hiç birşey yapmamama rağmen onu dinlemek için hiç çaba harcamamıştım. uzun uzun saçmalasa da bir süre sohbet ettik ve anlattıklarını dinledim. zamanla daha anlamlı diyaloglar kurmaya başladık. sanırım tek istediği onaylanmak. belki de bu yüzden bugün daha sakindiler.

sonra oturup bazı kararlar aldım.

ilk önce zamanın yavaş akmasına karşı direnmemeye ve daha çok odaklanmaya çalışacağım.

Çocuklarla tıpkı eskiden yaptığım gibi yani okulda oldukları zamanlar gibi gün içinde belirli bir zaman dilimi ortaklaşacağım. Her an onlarla birlikte olmanın ve onlar için endişe duymanın gerginliğinden kurtulmak istiyorum. anladım ki bu düşünce benim de dikkatimi dağıtıyor ve onlarla güzel zaman geçirmemi engelliyor.onların giderek öğretmeni olmak istemiyorum. Evin içinde bile olsak bağımsız zaman geçirmelerini istiyorum.

daha az kural ve daha çok fikir alışverişi. kural koymak ardından kuralların işleyişini takip etmeyi gerektiriyor ve bu çok yorucu bir iş. üstelik hiç takdir görmüyor. (bunu nasıl uygulayacağım konusunda net değilim hala 🙂

Sosyal medyaya daha az bakacağım. Çünkü şu an bana en az iyi gelecek şey tanımadığım insanların özel hayatlarıyla harmanlanmış korona haberleri.

Eskiden işten geldiğimde yaptığım gibi bana yeterli geldiğini düşündüğüm kadar odamda hiç birşey yapmadan oturacağım. (kendimce bir meditasyon)

Her gün yeni kararlar almaya enerjim var ve bu kararların sonuçlarını görecek kadar zamanım.

Nuisances

Il est déjà temps de faire un recueil des changements impliqués depuis huit jours. À Paris, ils sont certainement flagrants pour bon nombre de personnes, n’empêche, il faut les noter pour ne pas les oublier. Ce sont avant tout des nuisances en moins.

  1. La cheminée du Döner, habituellement allumée de 8h à 23h six jours sur sept : ronflement qui nous oblige à fermer une porte.
  2. Les odeurs permanentes de viande en décongélation dans les escaliers.
  3. La porte qui claque à l’entrée du bâtiment.
  4. La poubelle toujours pleine de cartons et de détritus venant du même restaurant.
  5. Les vibrations des machines à laver et des sèche-linge.
  6. Les odeurs de cuisine du restaurant asiatique.
  7. L’absence d’éclats de voix provenant du bar à chicha d’en-face à 2h du matin, jusqu’à 2h30. Il est désormais possible de dormir sans boules Quies.
  8. La circulation automobile plus que réduite. Non, l’honnêteté commande d’écrire : LA CIRCULATION AUTOMOBILE RÉDUITE.

Il en faudrait moins à n’importe qui pour conclure de cette liste que son auteur déteste la ville, les commerces, la cuisine orientale, la voiture. Profitez-en, il est toujours si agréable de trouver son prochain plus étriqué et pénible que soi.
Pourtant il s’agit d’autre chose : je parle de mille concessions que l’on fait parce qu’on doit les faire.

Nul bruit à l’horizon, nul cris dans les nuages ;
La journée s’organise en groupes d’habitudes

Michel Houellebecq, Le Sens du combat, “Séjour-club”, 1996

Cuisine

Le confinement est prolongé jusqu’à 5 may, au moins. Entre les vagues d’inquiétudes, j’était partiellement et mal connecté à mon cerveau. 

Le mercredi est un demi dimanche, le jour de faire des petits travaux dans l’apparement. Afin d’améliorer la vie dans la cuisine, on s’est activé. Mais j’ai laissé Thomas seul de s’activer pour que je me déprime au lit tranquillement. 

Pendant ce moment j’ai reçu un appel sympa d’Ömer, ensuite duquel je me suis chabormillé (eh oui, c’est un nouveau mot qui désigne l’état d’esprit face à 25 mails-certains non lu repoussé-tous contenant des liens a cliquer sinon proposition des articles et les ouvrages a lire, alors que tu es sur la même page depuis début de travail, et on ne parle pas de WhatsApp), toujours dans mon lit. 

Pas besoin de dire qu’à propos de travail de thèse je n’ai rien foutu. Je suis sortie pour faire une balade, mais les rues m’ont parue comme mon état d’esprit glauque. Au retour j’ai reçu la carte montrant heure par heure le nombre de morts de Corona dans le monde.  

Heureusement on avait un apéro skype avec Hugo et ensuite un autre appelle cool avec Ophir. Et enfin j’ai enchaine ma soirée avec un long-cool appel téléphonique avec Elvan. Comme si on était ensemble. 

On dirait que ma vie social-virtuel est bien amélioré. 

Antakya usülü süslemeli humus

corona mask

C’est une répétition d’hier en termes de symptômes du bonheur. Faut peut-être se rappeler que pendant que rien ne fonctionne comme d’habitude pourquoi se faire la pression sur ce que je n’arrive pas à faire. Normaliser la situation, ralentir le flux du temps… Je suis fatigué d’y penser. J’ai envie de me concentrer, de me contenter et non pas à me culpabiliser de ne penser qu’à moi.

Sérénité à la maison, la crise du corona dehors

Réveil à 8h30.
Suite à un tout petit petit-déjeuner, à partir de 9h :

2h passées pour me mettre au travail, ensuite 
1h de travail 
Vers midi se manifeste la faim. Il nous faut des oignons frais pour faire à manger ! 
Il fait très beau et froid, comme hier. 

On fait comme si Thomas et moi ne sortions pas ensemble. Mais avant de sortir il ne faudrait pas oublier les dérogations de sortie cochées pour « effectuer des achats de première nécessité »   ! 

30 min de queue, avec un mètre de distance minimum, arrive le contrôle de police :
– « il faudrait rédiger une nouvelle attestation pour chaque sortie ». Parce que j’ai barré l’ancienne date. Il paraît qu’en Grèce, il suffit d’envoyer un sms à l’état pour les sorties.

1h et demi au total pour faire des courses à Monoprix (200m d’ici) initialement pour acheter des « chevilles en plastique » (un besoin aussi original que l’oignon frais). On a acheté de quoi tenir une semaine.

2h pour retrouver le même calme qu’hier, en faisant des activités procrastiniques (pas sûre de l’existence de ce mot, non).

1h de travail de plus et vers 17h, la déprime commence. Ni la lecture ni le café – croissant ne m’aident à réduire mes inquiétudes. Depuis le supermarché, tout va mal. J’essaye d’anticiper les conséquences du confinement prolongé jusqu’au 5 mai ! Un mois entier dans ce mode ! Comment occuper sa conscience pendant tout ce temps ?

J’allume l’imprimante et j’imprime mon attestation en cochant « activité physique individuelle » 19h10, 24/03/2020 (2ème semaine de confinement). 

Monoprix

Nous sommes allés ce matin à l’hypermarché de la Place des fêtes, seul moyen de trouver des chevilles en plastique pour la tablette de la cuisine. L’appartement étant plutôt mal exposé, nous cherchons à ménager un poste de travail dans le coin de la cuisine qui est au sud : trois heures de soleil entre 9h30 et 12h30, c’est plutôt bon à prendre.

La queue, non pas “soviétique”, ni même “d’après-guerre”, est simplement contre nature, avec des distances de sécurité respectées.

Des clodos slaloment entre les clients. Des flics contrôlent la fraîcheur des attestations, qu’il faut présenter datées du jour. Une Parisienne, mère de famille branchée, gueule contre ses enfants : “on amène la corde à sauter, c’est pour que vous l’utilisiez, je la reprends pas”. Manière de dire à tout le monde : avec des enfants c’est le pire, j’ai droit à votre compassion.

Dans le magasin tout le monde est à touche-touche mais ça ne compte plus, on est dans le groupe des élus : ceux qui peuvent faire leurs courses.

souvenir 03

depuis que la crise a commencé je me rappelle souvent ces mouchoirs de poche en tissu. reliquat d’un vieux monde. les derniers adeptes vont devoir s’en défaire.

gamin, je voyais ma grand-mère qui rangeait le tissu, après en avoir fait une boule dans sa main, dans la poche de sa veste. elle utilisait des mouchoirs aux motifs quadrillés. des rouges. des bleus. mon père avait pris la même habitude. moi ça me dégoûtait et je refusais de les utiliser. la morve dégoulinait. dans la poche. je me demandais comment ils faisaient pour ne pas rencontrer ce liquide visqueux à chaque réouverture du mouchoir. ce tissu qui ressortait propre de la machine à laver, j’avais du mal à y croire.

Quand j’aurais la liberté d’aller à Bastille

Réveillée avec une drôle de question : Bastille était dans quelle ville ? 

L’effet de vivre dans un espace réduit à 42 m2 à l’intérieur et 100m2 de périmètre à l’extérieur met Bastille aussi loin que Nantes. 

Une journée productive, en terme de boulot, et calme au niveau de l’esprit. 

9h du matin, devant mon écran, en ligne avec mes collègue jusqu’à 17h. Le bon coté de la vidéoconférence avec 4 personnes chargées d’animation fait que je prends mon thé et à manger sans problème, pendant que l’un des 4 s’occupe du travail. Presque méditatif. Car je regardais souvent le ciel bleu, comme dans une salle de classe. 

Enorme progrès depuis une semaine, je ne me plains absolument pas. Ça m’angoisse presque. Mais pourquoi ne serais-je pas contente d’être sortie devant la maison pour passer un coup de fil sous le soleil, pour amener un verre de thé au sdf du coin, de rentrer à la maison avec une sérénité totale ? 

J’ai fini par regarder un documentaire sur arte, Blondie, sans calculer le temps nécessaire pour finir. Vive Debby Harry vive la musique vive la vie ! 

São Paulo – dia 6

23.03

Resolvi colocar minhas reuniões online no meu grande calendário – que estava destinado a eventos importantes como cursos, apresentações e viagens – ….mas em tempos de quarentena, quem tem uma reunião virtual já é Rei. Estou conseguindo manter uma rotina:

  • De manhã resolvo questões “burocráticas”, escrevo projetos, respondo emails.
  • Tomo sol
  • Perto do horário do almoço faço 40min. de Yoga
  • Almoço
  • Lavo louças
  • Pela tarde leio livros referentes a trabalhos (tento seguir as leituras como se estivesse dando aula e desenvolvendo meus projetos)
  • A noite: ficção!

zamansız

pazartesi, akşamüstü

Yeniden düşündüğüm şey zamansızlık. Dışarıda yaşarken yaptığımız öncelikli şey zamanı planlamak oluyordu. Dışarısı için zaman daha geniş ve daha fazla gelecek kapsıyor. Şimdi evi ve ev içinde geçen süreyi planlıyoruz. Haftaya katılacağımız bir parti değil bu ya da haziranda hangi deniz kasabasında tatil yapacağımızın planı değil. Sadece mutfağımızdaki malzemeler ne kadar yeterli ve bir daha ne zaman alışveriş yapmak için çıkmak zorunda kalabiliriz. Ya da bugün evin hangi köşesinde daha keyifli olurum acaba ?

Ben bugün kanepedeyim mesela. Daha sakinim geçen haftaya göre. ama daha neşeli değilim. Acaba giderek bir eylemsizlik haline mi gelecek evde yaşamak?