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carte mentale de confinement

Plus je lis (les infos) moins j’ai envie d’écrire sur mon petit quotidien bien qu’il soit rempli d’action. Mais le dernier article du blog (oui, j’assume l’auto-promo) m’a donné un coup de fouet et me voilà avec mes cartes mentales de confinement.

La première présente la perception du quartier proche de la maison depuis le début du confinement.

Quant à la deuxième, elle se concentre sur les axes que l’on peut emprunter pour la sortie d’une heure. Ils sont différenciés par des sentiments que chaque choix de direction révèle.

Le siphon

Extrait de mon journal : Ce matin j’ai débouché le lavabo de la salle de bain. Il n’était pas entièrement bouché, mais son écoulement ralentissait d’une façon inquiétante. Après la satisfaction de retirer le siphon et de le libérer de sa crasse accumulée, il a fallu connaître la détresse de le remonter en constatant que c’était pire encore. Je ne me suis pas démonté, j’ai rempli le lavabo et j’ai ventousé. L’eau jaillissait même par le trop plein. Tentant le tout pour le tout, j’ai obstrué ce drain secondaire de ma main gantée tout en continuant de manier la ventouse. Un choc s’est produit et l’eau s’est vivement écoulée. Sans trop y croire, j’ai vérifié la paroi extérieure du tuyau d’évacuation, elle était sèche : victoire.

Extrait de mon journal : Ce matin, pour ne plus penser à l’enfer que nous vivons au quotidien, à la croissance mortelle dans les hôpitaux et au fait que personne ne comprend rien à rien, j’ai décidé de déboucher le lavabo. Après un moment de réflexion, je me suis ravisé. Que signifiait une telle action alors “Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite” (Psaume, 91, VII). J’ai alors ouvert trois journaux différents, comparé des courbes, réfléchi encore, autant que l’agressivité de la situation me le permettait. Après un long moment, c’était plus fort que moi, je me suis trouvé avec le siphon dans une main et un tournevis dans l’autre. Quelques minutes plus tard, l’eau s’écoulait à nouveau.

logique gestionnaire

J’ai fait les derniers gestes pour le pain et mis la pâte dans le frigo. Il faut attendre demain matin pour le cuire. Un peu de Twitter pour suivre les infos et les réactions de gens que je suis. Et bammm la décision du gouvernement turc de couvre-feu total à appliquer dans 32 grand villes pendant le week-end du 11-12 avril. C’est-à-dire dans 2 heures pour l’heure de Turquie il faut être prêt à en passer 48 avec tout ce qu’il y a à disposition. J’appelle d’abord ma mère « y-a suffisamment chose pour le we ? » « oui, largement » dit-elle. Ensuite je demande au reste de la famille sur le groupe de WhatsApp. « Ca ira ». Mais les autres ? 32 grand villes équivalent, au moins, à la moitié de la population turque. Quelle logique gestionnaire pourrait justifier la prise d’une telle décision avant minuit au moment de la crise ? Une crise littéralement « globale ». La honte à l’égard des citoyens turcs qui ne sont pas respectés en tant qu’individu, en tant qu’être. Ils leur restent deux heures pour faire leur stock au prix de faire une bataille de queue, « imposé par le gouvernement ». La panique nous permet-elle de calculer la longueur de la distanciation sociale là ? Il est malin le gouvernement turc, plus que tout le monde. Enfermer les gens pendant deux jours suffirait à éviter la hausse de la propagation ! Vers minuit sur twitter la colere augmente !
« N’oublions pas ce soir, nommons le ! »

Je suis curieuse de ce que va raconter le graphique du « Corona virus en Turquie » dans 14 jours.

Déménagement

Le canapé qui était ici, contre le mur, présentant son flanc gauche à la fenêtre, demeure désormais à égale distance des deux fenêtres. Il fait face à la pièce et a opéré un quart de tour.

La cave à liqueurs a quitté l’abri de la bibliothèque pour venir se placer près de la table et devenir une desserte.

La table occupe la place laissée vacante par le canapé et se trouve perpendiculairement placée, contre la fenêtre la plus occidentale du salon. Elle bénéficie du maximum de lumière.

La bouture de misère a rejoint le dieffenbachia de la salle de bain et cette plante à feuilles bicolores dont j’ignore le nom. Le soleil de midi donne sur elles.

C’est, tout au moins, ce qu’on peut imaginer depuis le canapé.

Première gueule de bois de confinement

Depuis le confinement, on parle plus souvent avec des amis pour prendre/donner des nouvelles en détail. Comme dans plusieurs domaines, on s’est beaucoup amélioré en video-chat, en faisant en sorte de moins subir l’effet d’isolement venant du confinement. Ce n’était pas notre premier vidéo-chat hier soir évidement. Mais, pour  la premiere fois, j’ai senti le plaisir d’échanger avec des amis de longue date, à travers un écran, sans porter attention à ce medium d’échange, sans compter le nombre de bières ouvertes durant ce moment. Un signe d’acceptation de la normalité de ce mode de vie ? Ou tout simplement la volonté de quitter toute actualité pour s’écouter plus, sans compter le temps passé ? 

bugüne dair alıntı

‘ Zaman nehrin suları gibi akıp gidiyor. Tek bir ana tutunup onu yaşamaya çalışırsak dengemizi kaybedip alabora olur ve savunmasız kalırız. tıpkı bir bebek gibi. Kaldı ki bebek hayatta kalmayı başarabilir, biz ise boğulur gideriz. Bizim zihinlerimizin anlatmaya anlatışa gereksinimi vardır. Tutunmak için. Geçmiş artık geride kaldı. Gelecekte ise sımsıkı yakalayabileceğin hiçbir şey yok. Gelecek henüz koca bir hiçlik. Orada nasıl yaşanabilir ki? İşte bundan dolayı sahip olduğumuz tek şey geçmişte yaşanmışları ve şu an yaşanmakta olanları bize anlatan sözlerdir. Olmuşu ve olanı.’

Anlatış, Ursula K. Le Guin

cage d’escalier 01

Je descends chercher le journal dans la boîte aux lettres. Quelques marches avant d’arriver au rez-de-chaussée un rat, oui un rat, se balade, il monte les marches. Comme un voisin.
Il est plutôt charnu, et ses dimensions honnêtes, mais pas d’abus excessif. Cependant son pelage semble humide, il n’est ni peigné, ni brossé. Je n’ai pas vu ses yeux, et ne saurait dire s’ils étaient rouges vifs comme on aime les représenter. Il est seul. Il se balade, on dirait. Il n’est pas farouche non plus, et manque de rapidité. Fatigué ? Âgé ? Mélancolique ? Malade ?

Je lui fais comprendre qu’il se dirige dans la mauvaise direction. Son habitat n’est pas dans les étages, il n’est pas en train de faire du sport non plus, alors comme tout le monde il doit retourner dans ses appartements se confiner. Il aurait toutefois pu me rétorquer qu’il allait chercher là-haut des produits de première nécessité. Mais je n’ai vu aucune attestation.
Alors gentiment, pressé par mon pas, il se dirige vers chez lui et rejoins le local poubelle vers lequel il disparaît, la larme à l’oeil.

Recurrences // Tekrarlar

4 choses que je vois de manière récurrente lors d’une balade dans le quartier : la queue, les crottes de chien, les affiches de solidarité, les arbres en fleur. Dans le cas où le deuxième élément augmente de façon excessive, je ne peux pas observer et dois regarder mes pas

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Yürüyüş yaparken karşıma sürekli çıkan 4 şey: bekleme sırası, köpek kakası, sağlıkçılarla dayanışma afişleri, yeşermiş ağaçlar. İkincinin miktarının artması durumunda bastığım yere bakmaktan gözlem yapamayacağım…

São paulo – dia 18

04.04

Eu queria congelar a tarde nesta sensação clara e fresca de um sábado de férias. Aquele cheiro de quem acabou de sair da água. O corpo úmido e frio, sob o sol. A cerveja gelada no copo, ao lado, sentada em uma cadeira de praia, o céu azul e os sons dignos de um dia em uma cidade litorânea, no verão.

Mas logo me lembro de que estamos confinados em uma quarentena sem fim , e meu ânimo, revigorado, volta a entrar em um silêncio de incertezas.