Projet de numérisation du fonds cartographique du laboratoire de graphique

Le fonds Bertin

Le fonds Bertin :

La sémiologie graphique et les études africaines.

Les laboratoires de l’EHESS disposent de fonds cartographiques, parfois importants, qui, à défaut d’être archivés et valorisés, risquent de disparaître. La construction d’une plate-forme dédiée aux systèmes d’information géographiques à l’EHESS, offre une opportunité de valoriser ces fonds et les champs de connaissance qui leurs sont associés.

Les cartes du laboratoire de cartographie créé en 1954 qui devient en 1974, Laboratoire de graphique (cf. historique sur le site de l'école : http://www.ehess.fr/archives/document.php?id=4572) rassemble un fonds de 2542 cartes comprenant un fonds sur l'Afrique assez important de 652 cartes associé au « fonds Bertin ». Ce fonds comprend des cartes thématiques (Déplacement des éleveurs, mises en valeur des sols, la géologie, limites administratives, etc.) et des cartes topographiques à des échelles petites et moyennes. Les cartes présentées sont pour certaines des acquisitions réalisées par l’ancien laboratoire auprès d’organisme de recherche (IFAN, Orstom, IRAT) tandis que d’autres sont le résultat de production du laboratoire. Elles datent des années 1930-70, ont une valeur historique et retracent, d’une certaine manière, l’émergence de la sémiologie graphique qui a influencé les travaux des géographes, anthropologues, historiens et linguistes « africanistes » dans les années comprises entre 1960 et 1980. Une série est composée des cartes produites à l’IFAN et à l’ORSTOM dans l’immédiate après-guerre et se compose principalement de cartes ethniques réalisées à la demande de Théodore Monod (alors directeur de l’IFAN) et de cartes réalisées par Paul Mercier. Un certain nombre de ces cartes, produites dans les années cinquante, préfigurent le second ensemble constitué des cartes utilisées et produites pour l’atlas des systèmes agraires et dont Gilles Sautter fut l’un des principaux instigateurs à l’EPHE. Ces deux premières séries peuvent aisément faire l’objet d’un travail de documentation et d’appareillage critique. Une série de cartes liées à l’IRAT est plus axée sur des projets de développement mis en œuvre en Afrique de l’EST. Le fonds contient enfin un ensemble de cartes très riches, produites dans le monde anglophone, en particulier sur la Rhodésie, qui donnerait une valeur ajoutée à la plate-forme. Ce fonds a non seulement, une valeur historique pour les études africaines réalisées au tournant des années cinquante à la sixième section de l’EPHE et à l’EHESS, mais aussi pour l’histoire de la cartographie contemporaine (pour peu que l’on regarde la sémiologie graphique comme l’ancêtre des systèmes d’information géographiques).

Il constitue un fonds qui, une fois numérisé, pourra alimenter un volet africain sur les systèmes d’information géographiques dans la plate-forme SIG. Dans le cadre des travaux de la plate-forme, il s’agit de mettre en place un groupe de travail lié aux études africaines qui puissent œuvrer à la valorisation de ce fonds, en produisant un appareillage critique utile préalable à la numérisation du fonds et à sa mise en ligne. Ce groupe de travail pourra s’appuyer sur des collègues menant leurs recherches en Afrique dans les laboratoires de l’EHESS (Institut des mondes, IIAC ; etc.). Dans ce cadre, il s’agirait aussi de présenter les résultats des recherches menées autour de ce fonds dans le cadre d’une communication portant sur « Les études africaines vues à travers l’histoire de la sémiologie graphique » dans le cadre de l’anniversaire de l’EHESS.

Benoit Hazard, CR1 CNRS, IIAC UMR 81 77