Projet de numérisation du fonds cartographique du laboratoire de graphique

Projet de numérisation du fonds cartographique du laboratoire de graphique

Description du projet

Contexte

Le laboratoire de cartographie est né en 1954, sous l'impulsion de Jacques Bertin, au sein de la VIème section de l'École Pratique des Hautes Études. Il devient 20 ans plus tard le Laboratoire de graphique. Le laboratoire mène une recherche sur la visualisation d'informations et aide les chercheurs ayant des besoins de représentations multivariables d'informations spatiales. Les activités du laboratoire sont dédiées aussi à la création de cartes originales pour les publications des chercheurs de l’ÉHESS (ouvrages, cartes grand-format, thèses, photographies, etc.). Après le départ à la retraite de Jacques Bertin en 1985, les activités des membres du laboratoire sont peu à peu intégrées au service des publications de l’ÉHESS tandis que le laboratoire de graphique disparaît.

De 1999 à 2001, à la demande de Jacques Revel, un important travail d’inventaire des fonds du laboratoire de cartographie a eu lieu. La plus grande partie des archives a été versée aux Archives Nationales (archives de travail du laboratoire). Une partie des livres a été donnée à des centres de l’École. Les fonds restants de l’ancien laboratoire de cartographie sont actuellement stockés au 131 boulevard Saint-Michel dans une salle aménagée sous un escalier. Les documents sont conservés dans des meubles à plan couchés ou à pied et des armoires. Un recollement à l’aide des inventaires 1999-2001 a permis de retrouver une partie des documents inventoriés ; certaines collections, en revanche, ne sont plus localisées.

Le déménagement du 131 bd Saint-Michel (prévu dans un an environ) et de manière plus générale la conservation préventive de ces fonds oblige à prendre des décisions concernant leur utilisation et leur destination. Idéalement, il s’agirait de ménager le court et le long terme : de rendre disponible à un plus grand nombre, en fonction des besoins et des usages de la cartographie actuelle, ce qui peut l’être, et de conserver la mémoire et la trace non seulement des fonds mais aussi des formes de travail qui furent celles du laboratoire. À long terme, le projet du GED Condorcet pourrait permettre de réunir les fonds existants du laboratoire sur un seul site dans une visée à la fois opérationnelle et patrimoniale.

Actuellement se trouvent à Saint-Michel 4 types de fonds : des ouvrages reliés, des archives de travail, des cartes originales produites par le laboratoire de graphique pour les chercheurs de l’ÉHESS, des cartes et photographies aériennes acquises auprès d’autres institutions – 4 types de fonds auxquels il convient d’ajouter des archives électroniques (cf. infra) collectées auprès d’un ancien membre du laboratoire.

Les ouvrages (savoirs acquis)

De même que la cartothèque, la bibliothèque avait fait l’objet d’un inventaire en 2000. Une partie des ouvrages a été dispersée. Il reste actuellement environ 20 mètres linéaires. Tous les ouvrages présents ne présentent pas le même intérêt :

- des ouvrages de géographie anciennes (Géographie d’Elysée Reclus, …) et récents,

- des collections d’atlas, parfois rares, et qui complètent le fonds des cartes,

- des collections de revues, certaines courantes,

- de nombreux ouvrages et travaux reçus par le laboratoire qui avait participé à leur réalisation. Parmi ceux-ci : de nombreuses thèses et des ouvrages classiques, notamment des éditions de l’École.

Les archives de travail (savoirs produits)

Si l’essentiel des archives du laboratoire de cartographie a été versé aux Archives Nationales en 2001, restent les archives d’anciens membres du laboratoire (Françoise Vergnault, Jacques Bertrand, Aline Jelinski et, le plus important en volume, Alexandra Laclau). Parmi les archives de cette dernière, un ensemble majeur concerne les dossiers de travail pour la constitution des Atlas de la révolution française.

L’Atlas de la Révolution Française constitue un fonds particulièrement cohérent et bien identifié. La publication définitive regroupe 11 volumes thématiques publiés entre 1985 et 2000 aux éditions de l’ÉHESS. Il a réuni une vaste équipe d’historiens et plusieurs cartographes du Laboratoire de graphique de l’ÉHESS. Il articule sous la forme de cartes, de graphiques et de tableaux des données dispersées voire inédites. Le fonds conservé au 131 bld Saint-Michel concerne des archives et des notes de travail, l’autre partie constitue les documents, calques offset envoyés à l’imprimeur lorsque les atlas de la Révolution Française n’étaient pas encore produits avec des outils d’édition numérique (transition entre les numéros 7 et 8).

  • Les cartes présentes dans ces ouvrages font régulièrement l’objet de demandes de la part de chercheurs de l’ÉHESS ou extérieurs pour obtenir des versions des cartes publiées sous forme numérique, de bonne définition, voire géoréférencées.

 

Les fonds cartographiques :

Le fonds cartographique se décline en deux parties :

- les cartes acquises par le laboratoire de graphique;

- les cartes crées par le laboratoire de graphique;

 

Les cartes acquises par le laboratoire de graphique (savoirs acquis)

Ce fonds, demeuré intact, contient 2542 cartes de grand format, conservées à plat dans des meubles à plan et des cartes pliées conservées dans une armoire. L’intérêt de ce fonds réside en plusieurs points.

1/ Il s’agit d’un fonds de cartographie historique, les cartes étant datées pour le plus grand nombre entre la fin du XIXe siècle et les années 1960-1970. Elles permettent de travailler sur la dynamique des territoires et d’analyser pour certains, des transformations majeures.

2/ Les différentes aires culturelles de l’ÉHESS sont représentées. Le fonds est particulièrement riche pour la France (1186 cartes) et l’Afrique (652 cartes). Il contient aussi des cartes topographiques et thématiques pour l’Asie, l’Amérique du Nord et d’autres pays européens (cf. Graphique). De manière générale, hormis ce qui concerne le fonds France, l’accès à ces cartes reste difficile et elles font encore peu l’objet de numérisation et de mise en ligne systématique[1]. Permettre aux chercheurs de l’ÉHESS d’accéder au fonds existant constituerait un gain appréciable pour eux en temps et en démarche.

3/ Il s’agit de cartes à petite échelle (300 000 ou plus) mais il y a aussi des cartes à des échelles plus grandes (jusqu’au 5 000) notamment en ce qui concerne les cartes thématiques. Elles permettent une lecture fine des territoires.

4/ Ce fonds contient un grand nombre de cartes thématiques produites par des institutions et associations de cartographie (Société française de cartographie, INSEE, American geographical society of New York, Army map service, National geographic society, Service cartographique de l’ORSTOM, etc. ). Elles détaillent des éléments environnementaux[2], les réseaux[3], les données agricoles[4], la répartition spatiale[5], les divisions administratives (France 1956, Algérie 1959, Afrique équatoriale française 1957, URSS 1964, …), la population[6], les données ethnographiques[7], l’économie[8], etc. Quelques cartes concernent des plans de ville à grande échelle : Atlas de Londres en 1968 au 50 000e, villes d’Europe, évolution des processus d’urbanisation de 1905 à 1980 de villes japonaises. Ce fonds est particulièrement intéressant car il rassemble des cartes historiques difficiles voire impossibles d’accès car leurs producteurs n’ont pas de service de mise à disposition des archives ou ont disparu.

 

  • ce fonds présenterait l’intérêt de faciliter l’accès des chercheurs à l’information géographique présente dans d’autres institutions et de constituer une offre de service de la PSIG susceptible de créer une synergie entre les chercheurs de différents centres par l’élaboration de référentiels géo-historiques communs.

 

Les cartes produites par le laboratoire de graphique

Des cartes grand format sont conservées dans un meuble droit. Il s’agit principalement de cartes originales produites par le laboratoire de graphique pour des chercheurs. Certaines cartes ont fait l’objet de publications, d’autres sont restées inédites.

Plusieurs cartes concernent des propositions de projections à l’échelle Monde, Europe ou Arctique. Un grand nombre de cartes concerne des sujets historiques et ont été réalisées avec et pour des chercheurs (Leroy-Ladurie, Chombart de Lawe, …).

Le recollement avec l’inventaire réalisé en 1999-2001 indique que seules 77 cartes sont conservées sur les 272 cartes inventoriées.

 

  • ce fonds fait partie des données géo-historiques produites à l’ÉHESS et doit être valorisé en même temps que les archives de travail du laboratoire.

 

Les archives électroniques

Ce fonds numérique qui, stricto-sensu, ne se trouve pas à Saint-Michel, concerne essentiellement l’Atlas de la Révolution française. Il a été collecté et reconstitué grâce à un travail en commun effectué avec Alexandra Laclau depuis trois ans. Il comprend trois ensembles : des fonds de cartes, des données économiques, démographiques et sociales, des cartes définitives.