BERRI (rue de)

VIIIe Arrondissement. Commence 92 av. des Champs-Elysées ; finit 163 bd Haussmann.

Cette rue comporte, entre l’avenue des Champs-Elysées et la rue du Faubourg-Saint-Honoré, une section ancienne qui a été prolongée, en 1864, jusqu’au boulevard Haussmann. Cette section ancienne fut d’abord une ruelle appelée, à partir de 1670, de Chaillot et, aussi, de l’Oratoire, car elle longeait le jardin que les Oratoires possédaient au Roule. Elle fut bâtie et élargie en 1778 sur les terrains (l’ancienne pépinière) que possédait alors le comte d’Artois (cf. r. d’Artois), d’où son nom de Neuve-de-Berri en l’honneur de l’un des deux fils de ce prince, celui de Louvel devait assassiner en 1820. On l’appela, en 1849, de la Fraternité et, en 1852, de nouveau Berri.

N°1. – Emplacement, pendant la Révolution, d’une maison qui appartenait à Jean-François Santerre, dit de La Fontinelle, frère du brasseur commandant la garde nationale ; il y avait lui-même installé une brasserie. Il fit faillite en 1803 ; sa maison et sa brasserie furent vendues en 1806. Une ménagerie foraine occupait leur place en 1855.

N°2. – Emplacement, en retrait sur l’avenue, de l’hôtel de Langeac qui, avec son jardin et ses dépendances, s’étendait jusqu’à la rue de Ponthieu. Il avait été construit, en 1775-1780, par Chagrin, pour la comtesse de Langeac, née Sabatin, qu’avait protégée le ministre de Louis XV, le comte de Saint-Florentin, duc de La Vrillière. Le comte d’Artois en prit possession après la comtesse de Langeac et y installa l’actrice Louise Contat. Cet hôtel, saisi en 1785, fut loué, de 1785 à 1789, à Thomas Jefferson lorsqu’il vint à Paris comme ambassadeur des Etats-Unis (inscription). L’hôtel, vendu en 1793, fut démoli en 1842 et remplacé par l’hôtel Debelleyme-Trévise où habita le prince Jérôme, hôtel qui fut démoli à son tour en 1898.

N°12. – Emplacement, en 1820, d’une chapelle russe que remplaça, en 1881, l’église russe de la rue Daru.

N°20. – Hôtel construit, en 1781, pour Mme de Montesson, épouse morganique, depuis 1773, du duc Louis-Philippe d’Orléans, dit le Gros ; sa nièce, la comtesse de Genlis, l’habita et, plus tard, la maréchale Gérard, puis la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, qui, après un bref séjour au n°24, y resta de 1871 jusqu’à sa mort en 1904, à 83 ans. Légation de Belgique de 1905 à 1936.

Hôtel remanié ; stucs de son vestibule.

N°21. – En 1849, une scission dans l’église nationale protestante entraîna la fondation de l’Eglise réformée évangélique. Cette Eglise célébra son culte dans trois chapelles dont une, située ici, dite chapelle américaine Saint-Honoré, fut bâtie en commun par des Américains de diverses sectes. Les deux autres furent édifiées, l’une dans le passage des Petites-Ecuries (transférée, en 1853, rue de Chabrol et, en 1862, rue des Petits-Hôtels) et l’autre, aux Ternes.

N°29. – Emplacement de l’hôtel du marquis de Casa-Riera qui y reçut la reine Isabelle lorsqu’elle quitta l’Espagne. Hôtel démoli en 1910 ; son parc s’étendait jusqu’aux rues d’Artois et Washington.

N°30. – Ex-hôtel de la marquise de Chaponay, née Schneider.