Vichy, mardi 21 septembre 1915 : 11 heures du matin
Cher Maurice,
Pendant que j'ai la main à la plume, je vais te griffonner quelques lignes, je viens de mettre "mon cahier" au courant et comme il est à moitié plein, je pense à te demander si ce serait nécessaire de t'en envoyer un autre afin que tu ais toujours du papier sous la main. Tu me diras ça dans Ici lettre qui suivra celle-ci. Voilà 8 jours que mon colis est parti aussi j'espère qu'il est arrivé, le temps s'est tellement bien réchauffé par ici
que c'est peut être un peu tôt d'avoir le passe-montagne et les gants et cela va peut être t'embarrasser un peu, toutefois, la nuit cela te conviendra parfois je crois. Puis ce beau temps ne durera plus guère. Et quand on veille dans une tranchée ou qu'on dort sur la terre ou presque, la chaleur n'est pas grande dans les nuits de septembre. J'attends une autre commande pour faire une nouvelle expédition.
J'oublie toujours de te dire que le commandant Lafoy est encore à Vichy et que nous le rencontrons assez souvent, il demande chaque fois ce que tu deviens et s'intéresse de ce que tu écris. Il t'envoie le bonjour à chaque occasion. Il pense aller à Châlons en octobre, mais je ne sais s'il y fera simplement un tour, mais c est probable. Il paraît qu'André Husson doit s'engager en novembre, dès qu'il aura 17 ans, il doit être heureux de voir cette époque se rapprocher, il en a tellement le désir. On parle en ce moment de restreindre un peu la franchise postale, de fait je comprends qu'elle entraîne une grande perturbation dans les postes par l'amoncellement des correspondances qu'elle favorise ; pour nous on s'écrira toujours et s'il faut un peu
payer, et bien on paiera. Voilà aussi qu'il est question d'augmenter
la solde des soldats et même celle des "sergents" se serait parfait si on n'avait pas besoin de se demander ou va-t-on encore prendre cet argent ? Pour le coup tu vas être obligé de devenir un gros rentier. Mais tout ceci n'est pas encore arrivé.
Tu m'as dit l'autre jour ne pas savoir quel jour de l'année tu étais, j'ai là un petit calendrier tu en as peut-être un aussi que tu ne regardes pas, je te l'envoie car c'est trop triste de ne pas connaître les jours de la semaine ou la date du mois. J'ai là une petite brochure, je vais t'en envoyer la moitié aujourd'hui, le reste viendra après ; lis- la, même si elle ne t'intéresse guère ; tu verras qu’il y a tant de prières par la France qu’il faudra bien que nous ayons la victoire. Ah ! voilà que j'allais oublier la principale des choses mes félicitations pour la part que tu as dans la citation à l'ordre de l'armée du 32ème corps, j'ai lu cela ce matin sur le "Parisien" mais qu'est devenu le 6ème corps.
Bon baisers de nous toutes mon Maurice, je t'envoie par la pensée le bouquet que je devrais cueillir dans notre jardin aujourd'hui pour toi : Bon courage.
Maman
Vichy, mercredi 22 septembre 1915 (St Maurice) 6 heures du soir
Bonsoir mon grand,
Je griffonne quelques lignes pour tu saches que j'ai bien reçu ce matin ta lettre et le reste, du 18. Je suis passée ce soir à la poste pour faire la même emplette que la première fois, je crois qu'on ne peut employer cela. J'ai reçu 5 lignes de ton papa encore aujourd'hui ; il me dit, lundi que le dernier marc est chargé et que c'est bon signe ; ce que j'espère surtout, c'est que cela va être signe qu'il nous donnera un peu plus de nouvelles et on en ci besoin.
Les communiqués annoncent de fortes canonnades ; hier près des tableaux, j’ai parlé une minute avec un capitaine de 94ème, il est ici depuis juin et avant est allé aussi à Marie-Thérèse ; il dit bien que nulle part ce ne peut être pire que là bas ; allons bon courage mon Maurice, voilà la nuit je n'y vois plus pour terminer et cependant j'écris près de la fenêtre ouverte ; nous t'embrassons bien fort, toutes.
Ta maman dévouée.
Vichy, samedi 25 septembre 1915, 6 heures du soir.
Mon cher enfant,
J'ai reçu tes cartes du 19 et du 20 hier, ensemble : je ne t'ai pas écrit hier et aujourd'hui c'est encore une carte que je t'envoie. Mais je n'ai rien de bien intéressant à te dire, puis c'est demain dimanche et je me réserve un long moment entre messe et vêpres pour vous écrire à ton papa et à toi.
J'espère que tu te portes bien ; voilà le temps refroidi car il a beaucoup plu aujourd'hui et il va refaire encore plus mauvais dans les tranchées. Pauvres enfants ! quand retrouvera-t-on la paix ? Voilà la Bulgarie et la Grèce qui mobilisent, que sortira-t-il de tout cela ? il n'y a sans doute pas encore assez de sang répandu, cela va s'étendre davantage. Je ne savais pas que les
Parisiens étaient allés à Châlons en aller et retour, nous n'avons pas de nouvelles de personne ; aussi comme le temps est long. Nous nous portons bien et t'embrassons de tout notre cœur ; bon courage mon grand.
Mathilde LASALLE
Vichy, dimanche 26 septembre 1915 après-midi Mon cher Maurice,
Ainsi que je te l'ai promis hier, je veux occuper mon dimanche en t'écrivant plus longuement ; mais que t'apprendrai-je d'intéressant et que tu ne saches déjà.
Je n'ai rien eu de toi hier et aujourd'hui ; j'aime à penser que les postes seules en sont la cause et que demain ainsi que cela arrive assez souvent, je recevrai 2 missives ensemble. Je vois par les communiqués que la canonnade est toujours forte en Champagne, qu'on y emploie de ces obus suffocants et cela ne fait tout de même pas plaisir de lire cela. Pourtant, j'espère qu'après être heureusement sorti de l'Argonne, tu resteras indemne encore dans ce nouveau point du front. Que penses- tu de tout cela mon cher grand ? Voilà la Bulgarie qui veut se mettre aussi de la partie, mais sait-elle bien de quel côté elle doit partir ?
Ce n'est pas très sûr. Enfin, c'est une conflagration comme on n'en ci jamais vu et cela donne à réfléchir. Je me souviens encore d'un court entrefilet lu à la première page du Petit Parisien il y a quelques années ; c'était une lettre d'un homme notoire académique, (je ne me souviens plus qui), qui écrivait de France au roi du Monténégro et lui disait entre autres choses "qu'il allait mettre le feu à l'Europe pour faire cuire son œuf". Je n'ai jamais oublié cette phrase et elle résonne à mon oreille plus que jamais. Car tout vient de là et c'est là que Guillaume a trouvé le moyen d'alimenter encore son ambition et son orgueil ; quand on disait que les Balkans étaient le point noir de l'Europe, pour ma part, je n'y comprenais rien et me demandais seulement ce que nous pouvions avoir de commun avec tous ces gens là ! Hélas ce n'était que trop vrai et ce Guillaume guettait le moment propice pour fondre sur nous.
Pauvre France ! comme disait
encore Monsieur le curé au sermon de la messe militaire où nous étions ce matin " il aurait mieux valu des candidats de défense nationale, que des candidats de défense laïque. Enfin la victoire de la Marne est venue pour sauver Paris, nous en aurons bien une autre pour libérer la France. Voilà que je te refais un cours, un cours de quoi ? je ne saurais dire ; je t'écris comme je pense et j'espère ne pas trop t'ennuyer.
Quand je te dirais que nous sommes toujours là, 26 rue Neuve, dans notre petit appartement que tu ne connais pas, au deuxième, que nous cousons, lavons, écrivons et sortons, quand je te donnerais là dessus toutes sortes de détails, cela ne t'amuserait guère non plus. Il vaut mieux causer cœur à cœur nous deux. Reine-Marie est très heureuse de sa bague ; elle demande que je lui fasse graver ; elle pourrait bien la perdre avant car elle la retire et la remet souvent ; elle est toujours bien peu disciplinée, quand cela viendra-t-il mon dieu ? elle rentrera en classe demain en 8
et cela sera un soulagement véritable. Je pense que les occupations de ton papa sont
bien ardues, car depuis 10 ou 15 jours, je n'ai eu que de courtes nouvelles et il m'a écrit lundi cependant une carte me disant que le dernier marc était chargé ; depuis, je n’ai rien eu.
Voilà juste 6 mois qu'il est à Ambonnay, je crois qu'il finit par croire que c'est là le bout du monde ; ou se dit : ces femmes là sont bien à Vichy, elles sont tranquilles, qu'elles y restent et le temps passe et voilà le 13ème mois que ça dure.
Je n'ai pas de nouvelles de Châlons, ni des Parisiens, d'eux se serait plutôt étonnant ; je croyais que mon oncle était encore à Châlons. Je vais un peu écrire à la tante Maria, car nous avons soif de nouvelles de par-là et nous n'en recevons pas. J'ai écrit ces jours-ci à monsieur le curé pour les mêmes raisons ; sa sœur lui écrit souvent et s'il me répond bientôt comme je l'espère, je suis sûre que se sera intéressant. Je lui demande comment il a trouvé Sillery, moralement s'entend, car pour le reste il vaut mieux n'y pas penser.
Depuis 2 jours il pleut voilà une nouvelle misère pour vous mes enfants, le ciel est noir aujourd'hui, comme c'est triste. Heureusement que nous avons St Louis où nous allons aller nous réconforter.
Ci- joint le reste du "rachat" et un article de ce matin même, parlant des permissions de la classe 16 ; il faudra au moins songer d'abord à la classe 15 il me semble. Je vais faire partir cette lettre à 3 heures 40, peut-être gagnera-t-elle un peu plus de temps que lorsqu'elle est mise le soir vers 9 heures. Au revoir mon grand nous t'embrassons toutes les quatre de tout notre cœur.
Bonne santé ; bon courage. Maman
Vichy, dimanche 26 septembre 6 heures du soir.
Mon cher enfant,
C'est en tremblant que je t'écris car je rentre des vêpres où au milieu de l'émotion générale, monsieur le curé est venu est venu nous annoncer cette dépêche qui annonce ce qui vient de se passer en Champagne ; nos soldats sont entrés dans les lignes allemandes sur une largeur de 25 kilomètres et sur une profondeur de 1 à 4 kilomètres. Cela a été un frémissement par toute la foule et on a chanté le "Magnificat". Hélas j'ai voulu le chanter aussi, mais [appréhension m'étouffait ; qu'es tu devenu mon cher soldat dans cette pareille
tourmente ; où es tu à cette heure ? Combien de ces vaillants comme toi, gisent maintenant sur le sol de Champagne ? J'élève mes yeux au ciel l'implorant ardemment pour que mon fils ne soit pas de ce nombre ! et pourtant je dis ce qu'il faut toujours dire "Mon dieu que votre volonté soit faite ". Quand aurais-je des nouvelles ? En aurais-je ? Allons mon enfant si tu lis en bonne santé cette lettre et je le désire de toutes mes forces, c'est que le ciel te protège et nous le remercierons. Que par toutes ces souffrances que nous endurons, il abrège celles de la France !
Je ne sais quand ce mot arrivera ; je t'ai écrit déjà à midi mais ma lettre est partie à 3 heures. J'ai écrit de même à ton papa ce matin, je vais refaire un mot pour lui. C'est là sans doute la cause de ton silence ; ces évènements ont interrompu tout le reste. Je veux espérer que tu es là, bon courage pour continuer la lutte. Nous t'embrassons, à demain.
Maman
Vichy, lundi 27 septembre
Mon cher enfant,
Où es tu ? Que deviens-tu ? Toujours es questions reviennent à l'esprit. Je veux espérer que tu es encore parmi ces combattants à qui vont les vœux ardents et la reconnaissance de la France entière à cette heure. J'espère que tu défends encore le sol de notre Champagne et que tu as passé au travers de cette horrible mêlée. Pourtant quelle appréhension dans nos cœurs arrivera-t-elle dans quelques jours l'écriture bénie qui nous calmera ? car on ne reçoit plus rien de ton papa et voilà bien le moment où il faudrait être l'un près de l'autre. Il doit être anxieux aussi, quand finira ce cauchemar ? Je sais que la lutte se poursuit et il le faut bien hélas, mais que dieu nous vienne en aide et abrège cette horrible tuerie.
Baisers où que tu sois
Ta Maman
Vichy, mercredi 29 septembre (soir)
Mon cher Maurice,
Quelles angoisses sont les nôtres après toutes ces nouvelles ! de bonnes dépêches sont lues par une foule avide et heureuse de ces beaux résultats des derniers jours, mais moi, je me sens l'âme en peine, je ne vis plus et ne puis me réjouir en pensant à toi et en me demandant sans cesse ce que tu es devenu. Je ne sais même que t'écrire, je n'ai pas la tête à moi.
J'ai reçu hier ta carte du 21 et ce soir ta lettre et son contenu du 22. Mais pour savoir quelque chose depuis samedi il faut attendre et on est dévoré d'inquiétude.
Quels effroyables jours vous vivez mes chers soldats, si tu es encore là mon pauvre enfant, quelle affreuse vision dois-tu avoir devant les yeux. Il est vrai que c'est une vision de gloire aussi et de victoire, mais à quel prix ?
Quelquefois je m'imagine que tu es peut-être blessé dans un hôpital. Quelquefois je pense que tu es sain et sauf et heureux de ces beaux exploits. Hélas ! à d'autres moments on voit des choses atroces et tu comprends notre triste vie à l'heure présente. Je ne continue pas plus loin ma lettre, je ne puis pas, nous t'aimons et pensons à toi ; nous prions surtout de tout notre cœur. Je crois que le ciel commence à fléchir devant tant de prière et St Michel, le patron des armées de Jeanne d'Arc, dont c'est la fête aujourd'hui, a écouté les supplications de toutes les églises de France aujourd'hui, puisque les nouvelles sont bonnes. Que ceux qui n'ont pas la foi
doivent donc être malheureux et que je les plains dans de si durs moments. Il va être huit heures ; je pars au salut ; je t'embrasse de toute ma tendresse en alarme.
Ta mère dévouée.
M. LASALLE
Tes grands-mères t'embrassent bien aussi ainsi que Reine-Marie. On s'occupera de
bague plus tard. Je t'ai dit qu'on avait bien reçu la tienne.
Vichy, vendredi 1er octobre au soir Mon cher Maurice,
J'attends toujours des nouvelles, les dernières sont du 22, mais depuis il s'est passé tant de choses que tu comprends notre inquiétude. Voilà une semaine terrible que nous passons et vous mes enfants combien elle est rude pour vous ! Du moins je veux croire que tu es encore là bas au milieu du combat et je sais que tu fais ton devoir coûte que coûte. Pourvu que nous recevions bientôt la bonne parole "Je suis là, tout va bien". C'est qu'il doit y en avoir des victimes et on ne l'ignore pas à l'arrière. Je suis sans cesse avec cette pensée, aussi, je ne sais rien écrire d'autre. Il fait froid mon cher Maurice, que te faut-il ? Nous pensons bien à toi, souffrons avec toi et faisons des vœux pour que tu sortes sain et sauf de ces horreurs.
Nous t'embrassons bien tendrement toutes les quatre.
Ta mère dévouée, M. LASALLE
Vichy, dimanche 3 octobre 1915 ; 1 heure après-midi.
Mon cher Maurice,
Voilà une bien cruelle semaine de passée, que nous réserve celle qui va commencer ? J'attends encore des nouvelles. Depuis ces grandes opérations d'il y a huit jours, je ne suis pas trop surprise de ne pas en avoir encore, car ce matin j'ai reçu succédant dans l'ordre, ta carte du 24 ; cela m'étonne seulement que tu ne nous parles pas là dessus de l'offensive imminente que VOUS alliez prendre. Probablement que vous ne saviez rien encore à ce moment là.
Aussi j'ai l'esprit tellement bouleversé que je ne sais que te dire ; ton papa m'envoie un mot ce matin me disant que le 94e a marché, il a quelques renseignements par les automobilistes ou autres qui viennent à l'arrière ; je n'ai jamais douté un instant que vous n'ayez été mêlés à ces combats,
c'est pourquoi l'inquiétude est terrible, on dit bien « il en revient beaucoup, tous ne succombent pas ? » ; oui, c'est vrai, mais il en reste aussi un grand nombre et quelquefois se sont les meilleurs". Cependant je veux garder confiance, puis me soumettre à la Volonté d'En Haut, mais quel calvaire ! Et comme la croix est lourde à porter. On a beau se dire "il y a des milliers de fils et des milliers de mères dans le même cas" : on ne pense qu'à soi dans son égoïsme. Je pense mon fils que la pensée de Dieu te soutient ou t'a soutenu ; elle doit tenir la 1ère place dans ton cœur, avec la France ; pour nous, nous sommes tous appelés à disparaître tôt ou tard et ne formons qu'un atome dans le monde ; il faut voir plus haut et plus loin. Nul que moi ne sait combien c'est difficile.
Je ne me sens pas le cœur à t'écrire des banalités, cependant si tu vis là-bas sous le soleil de notre Champagne, tu seras content de lire mes nouvelles ; j'ai reçu hier une lettre d'Ay : la cousine Léonie m'écrit, elle est dans la crainte à présent de ce qui peut
advenir en cas d'offensive pour nos gens de par-là ; elle se demande toujours si on les reverra ; Edouard est allé à Epernay d y a peu de jours ; il n'a plus aussi bonne mine dit-elle ; il est harassé et se trouve bien souvent au danger sous les obus. Georges Secondé vient de venir en permission ; il a trouvé son pauvre père fort changé. Léonie croit qu'il s'en va, encore un qui s'en va plus vite à cause de ces misères, bien sûr, comme l'oncle Marcel. Toute la famille d'Ay fait des vœux pour toi et me charge de te le dire. Ce matin j'ai eu une longue réponse de l'abbé Fendler qui ne t'oublie pas non plus ; il a même eu de tes nouvelles il y a 2 mois par un caporal de tes amis et m'a envoyé, pour
me le dire, une carte que je n'ai pas reçue. D'ailleurs, si le calme revient, je t'enverrai ces 2 lettres (l'Abbé Fendler est maintenant sur le front, sur sa demande, ce doit être en Argonne secteur 52). Il y a à 2 heures et demi, 2 enterrements militaires à St Louis ; l'un de ces soldats a été blessé en Champagne il y a 8 jours ; je me propose d'aller les accompagner, comme nous dit à chaque instant Monsieur le curé, c'est bien le moins que nous puissions faire pour ceux qui nous sauvent ! Et il nous exhorte toujours à prier ardemment.
Vois-tu je m'arrête, c'est tout ce que e puis dire aujourd'hui ; ce serait cependant presque miraculeux.
Encore nos bons baisers.
Ta mère dévouée M. LASALLE