PhotoIFAN
Des sciences coloniales au patrimoine africain : cartographier et réévaluer la constellation photographique de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN)
Le projet photIFAN vise à réévaluer l’importance et à enclencher un processus de conservation et de valorisation du patrimoine photographique hérité de l’IFAN, l’Institut Français d’Afrique Noire (1936-1966). Alors que l’IFAN a joué un rôle majeur dans le développement de la recherche scientifique en Afrique de l’Ouest au XXe siècle (sciences naturelles, humaines et sociales), les images produites dans le cadre de l’ambitieuse politique photographique de l’Institut durant la période coloniale, couvrant toute l’ancienne Afrique Occidentale Française, sont aujourd’hui mal identifiées et peu utilisées. Disséminées entre la France et l’Afrique, elles constituent un patrimoine visuel unique et de précieuses sources historiques, à la fois pour les chercheurs (histoire contemporaine, études africaines), mais également pour les sociétés qu’elles représentent.
L’objectif du projet est de relever les défis que présente ce patrimoine, à la fois quant à sa matérialité et à sa spatialité, mais également quant aux questions épistémologiques, voire éthiques et politiques, qu’il soulève, en tant que patrimoine colonial. Le projet va d’abord permettre de cartographier les corpus existants en France et en Afrique de l’Ouest. Ensuite, en s’appuyant sur la collaboration des institutions patrimoniales partenaires, il donnera accès à une partie des images via la création d’une plateforme en ligne. Parallèlement, un outil de recherche numérique sera élaboré afin de renouveler la manière d’analyser et de mobiliser les documents photographiques. Enfin, la réflexivité qui sous-tendra la réalisation du projet, contribuera à stimuler une réflexion critique et épistémologique au sein de la communauté scientifique et patrimoniale sur les enjeux postcoloniaux des patrimoines.
Le projet photIFAN est financé par le DIM-MAP (2021-2022) et implique des chercheurs et conservateurs du Centre Alexandre Koyré, du Musée du quai Branly – Jacques Chirac, des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, de l’université de Gand, de l’Institut des Mondes Africains, de la plateforme géomatique de l’EHESS et du Musée d’Aquitaine.