BOURGOGNE (rue de)

VIIe Arrondissement. Commence 243 bd Saint-Germain ; finit 48 r de Varenne. Longueur 720 m ; largeur 10 et 18 m.

L’ouverture de cette rue, prescrite en 1707, ne fut effectuée qu’en 1719. Reliant la rue de Varenne au quai de la Grenouillère (plus tard d’Orsay, puis Anatole-France), elle reçut le nom de Louis, duc de Bourgogne (1682-1712), petit-fils de Louis XIV. Son tracé fut modifié en 1778 lors de la création de la place du Palais-Bourbon. On l’appela, en 1798, rue du Conseil-des-Cinq-Cents.

Guillaume du Barry habitait cette rue lors de son mariage, en 1768, avec Jeanne Bécu, dès lors devenue comtesse du Barry.

N°1 (et 280 bd Saint-Germain). – Emplacement de l’hôtel d’Humières, construit par Molet, en 1726. Hôtel de Montmorency, en 1786, donné au maréchal Mortier en 1812 ; il eut alors pour locataire le maréchal Masséna qui y mourut en 1817, à 61 ans. Il appartint, en 1824, à Mme du Cayla (1782-1855), favorite de Louis XVIII ; en 1830, au duc de Mortemart, qui y eut pour locataire Mlle Grand, ancienne femme de Talleyrand. Hôtel démoli en 1906.

Nos 2 à 6. – Le Palais-Bourbon : cf. quai d’Orsay.

N°5. – Ex-hôtel du comte d’Hautpoul (1789-1865) ; bas-reliefs de la cour.

Nos7, 9, 11. – Ces immeubles ont été construits sur la partie de l’hôtel de Brienne (cf. 16 r. Saint-Dominique) vendue, en 1776, aux sieurs Goupy et Lemmonier qui la lotirent.

Lorsque Lucien Bonaparte acheta, en 1802, l’hôtel de Brienne, il installa sa maîtresse, la veuve Jouberthon, qu’il devait épouser en 1803, au n°9 de la rue de Bourgogne qu’il relia par un tunnel à son hôtel.

N°8. – Vieille inscription du nom de la rue Saint-Dominique ; les lettres « St » ont été grattées sous la Révolution.

N°10 (et 39 r. Saint-Dominique). – Emplacement d’un hôtel Dillon (cf. r. Saint-Dominique).

N°13 (et 35 r. Saint-Dominique). – Hôtel de Broglie (cf. r. Saint-Dominique).

N°17. – Emplacement, en 1858, de l’hôtel de la duchesse de Valmy.

N°24. – Emplacement, sur celui des jardins de l’hôtel de La Vallière (cf. 41 r. Saint-Dominique), de l’église Sainte-Valère qui avait remplacé, en 1840, la chapelle du n°57 de la rue Saint-Dominique. Elle servit après la mise en service, en 1857, de l’église Sainte-Clotilde de chapelle des cathéchismes et de maison des œuvres de charité de cette paroisse.

N°30. – Habité en 1939 par Charles Maurras (1862-1952).

N°34 (et 136 r. de Grenelle). – Vieille maison.

N°37 (et 134 r. de Grenelle). – Emplacement d’un hôtel de Duras vers 1820.

N°39 (et 115 r. de Grenelle). – Hôtel de Saumery, voisin de l’endroit où fut enterrée Adrienne Lecouvreur (cf. r. de Grenelle).

N°41. – Ex-hôtel qu’avait acheté le maréchal Oudinot qui l’habita ainsi que son fils.

N°45. – Emplacement d’un poste de gardes-françaises en 1765.

N°46. – Hôtel du comte d’Antzy (1777) qu’acheta, en 1808, le préfet de la Somme Quinette. Ses façades sur cour et sur jardin sont classées.

N°48. – Hôtel du duc de Praslin, occupé en 1858 par la duchesse Fitez-James, puis hôtel de Pomereu. Sa façade sur le jardin et la décoration de son escalier sont classées.

N°50. – Hôtel construit, en 1772, pour Jean Joly, secrétaire des commandements du prince de Condé. Propriété sous la Restauration, de la duchesse de Damas ; en 1828, du comte de Fermon, puis du joaillier Halphen. Archevêché de Paris en 1907 où le cardinal Richard mourut l’an suivant. Depuis 1888, maison des Filles de Saint-François de Sales et des Salésiennes Missionnaires de Marie-Immaculée. Chapelle dans la cour.

N°52. – Hôtel construit aussi en 1772 pour Jean Joly et propriété du joaillier Halphen.