LILLE (rue de)
VIIe Arrondissement. Commence 4 r. des Saints-Pères ; finit 1r. de Bourgogne. Longueur 1 060 m ; largeur 9,74 m.
Cette rue, dont la partie orientale est une ancienne allée du jardin de la reine Marguerite (cf. r. de Seine), a été ouverte, comme la rue de Verneuil, en 1640, sur un terrain hors du Grand-Pré-aux-Clercs. Elle eut le même parrain que cette rue, Henri de Bourbon, duc de Verneuil, fils naturel d’Henri IV et d’Henriette d’Entragues, abbé de Saint-Germain-des-Prés ; d’où son nom de Bourbon, remplacé, en 1792, par le nom actuel dû à la belle défense de Lille. Elle a repris ce nom en 1830, après avoir été rebaptisée Bourbon de 1815 à 1830. Arrêtée en 1674 à la hauteur de la rue du Bac, au-delà de laquelle elle se prolongeait par une courte impasse, elle fut poussée jusqu’à la rue de Bourgogne lors de l’ouverture de cette rue, prescrite en 1704 et réalisée en 1719.
N°1 (et 6 r. des Saints-Pères). – Ex-hôtel Pidou (cf. 6 r. des Saints-Pères) ; - Portail encadré de pilastres et orné d’une coquille, surmonté d’un entablement supportant deux vases ; porte classée.
N°2 (et 2 r. des Saints-Pères et 1 quai Voltaire). – Emplacement de l’hôtel de Tessé (cf. 2 r. des Saints-Pères).
N°3. – Emplacement des communs de l’hôtel que Louis le Barbier s’était fait construire, en 1622, sur le quai Voltaire (nos 3, 5) ; ils étaient reliés au jardin de cet hôtel par un passage voûté traversant, en souterrain, la rue de Lille. Ils suivirent le sort de cet hôtel jusqu’à ce que Claude Gluck les vendît, en 1745, à la baronne d’Avangour.
N°4. – Emplacement du petit hôtel de La Briffe, construit en 1771, sur les jardins de l’hôtel du président de La Briffe (cf. 3, 5 quai Voltaire). Son rez-de-chaussée était occupé, en 1853, par la librairie Garnier frères, depuis installée au n°1.
N°9. – Hôtel de Sérant, en 1787. Le littérateur Jacques Ancelot, de l’Académie française, l’un des plus féconds auteurs dramatiques de son temps, y mourut, en 1854, à 60 ans.
N°10. – Enseigne.
Nos 13, 14, 15, 16. – Hôtels de la fin du XVIIIe siècle. Niche richement sculptée surmontant la porte d’entrée (classée) du n°13. Cadran solaire du n°14 avec les inscriptions Dum petis illa fugit en haut et Quid aspicis fugit en bas. Ferroneries et numérotage du n°15.
N°18. – Niche vide, mais avec une délicate clôture en fer forgé.
N°19. – Emplacement d’une petite chapelle qui servit, de 1648 à 1650, de chapelle de secours aux paroissiens de Saint-Sulpice habitant ce quartier. Elle fut remplacée, vers 1727, par un hôtel construit, par Pidoux, pour l’armateur nantais des Cazeaux du Hallay. Cet hôtel appartint, en 1772, à la veuve du comte de Lauraguais, duc de Brancas, amateur éclairé en sciences, droit, médecine et théâtre, et protecteur officiel de Sophie Arnould qui renvoya un jour à la duchesse les bijoux et, dans un berceau, les deux enfants que le duc lui avait donnés. Le jardin de cet hôtel s’étendait jusqu’à la rue de Verneuil (n°24). Hôtel loué à un Béthune, en 1787. La fille de la comtesse de Lauraguais vendit cet hôtel, en 1804, à la famille de Treuttel-Wurtz qui le céda, en 1836, à Marie Frézals. La librairie Dalloz y a été locataire ; l’homme politique Charles Floquet, alors sénateur de la Seine, y mourut en 1896, à 67 ans. André Hallays, mort en 1930, l’habitait en 1910 ; le docteur Charles Richet (1850-1935) et la femme de lettres Marcelle Tinayre y ont également vécu.
Nos 26 à 32. – Emplacement de quatre maisons que les religieux théatins (cf. quai Voltaire) achetèrent progressivement, de 1661 à 1671, pour les louer, afin d’augmenter leurs ressources. Ils ouvrirent, en 1761, une seconde entrée de leur église, à l’emplacement du n°26, et remplacèrent, en 1730, trois de ces maisons par une bien plus belle (le n°30), œuvre de Legrand.
La façade du n°26 encadre le portail d’entrée de l’ancienne église démolie en 1822. Pilastres à chapiteaux, balcon, frise ; la porte sur rue et la façade sur cour sont classées [p.46 :]
N°30. – De 1730 ; propriété des théatins qui la louaient. Hôtel meublé de Bourbon à la Révolution. Mascarons.
N°33. – Restaurant où se réunissaient parfois, en 1878, les membres de la société Les Eclectiques de France, dont Van Gogh illustrait les cartes d’invitation.
N°34. – Immeuble du XVIIIe siècle ; le peintre Carle Vernet (1758-1835) l’habitat de 1817 à 1825.
N°36. – Emplacement d’une maison achetée, en 1659, par Mazarin qui, toutefois, ne la donna pas aux théatins. Elle fut vendue, en 1663, au conseiller du roi Jean Dufour, appartint à sa fille, épouse du comte d’Avejan, qui la vendit, en 1720, à La Planche de Mostières, baron de Courcy. Elle appartint, en 1721, à Louis de Clermont, évêque de Laon, alors qu’elle était louée, depuis 1720, au maréchal de Montesquiou. Les évêques de Laon la gardèrent jusqu’à la Révolution.
Entre les rues de Beaune et du Bac, la rue de Lille longe, du côté impair, l’emplacement de l’ancienne caserne des Mousquetaires Gris, plus tard marché (cf. r. du Bac).
N°39. – Vieille maison.
N°41. – Emplacement de la maison où habitait, en 1872, le sculpteur et graveur en médailles Edouard Gatteaux (1788-1881). Maison des dames des P.T.T., de 1905.
N°48. – Eglise Baptiste, de 1872, ce n’est qu’en 1849 que les Baptistes de Paris purent se constituer en église).
N°51. – Annexe, moderne, de la Caisse des Dépôt et consignations, située au n°56.
N°52 (et 2 r. du Bac et 1 quai Anatole-France). – Emplacement des hôtels construits, en 1727, par Robert de Cotte pour lui-même (cf. 1 quai Anatole-France). La maison actuelle a été habitée par Prosper Mérimée de 1852 à 1870, époque où il était un familier des Tuileries.
N°56 (et 5 quai Anatole-France). - Emplacement de l’hôtel de Charles-Auguste Fouquet, maréchal de Belle-Isle, petit-fils du surintendant Fouquet, construit sur les dessins du fils de Libéral Bruant en 1721 ; il s’étendait jusqu’à la Seine (3 quai Anatole-France). Légué au roi à sa mort, en 1761, à 76 ans, Louis XV l’échangea, en 1765, contre l’hôtel du comte de Choiseul, duc de Praslin (cf. r. Saint-Romain). Ce fut dès lors, l’hôtel de Choiseul-Praslin qui appartint, en 1785, au comte de Choiseul ; en 1791, à ses héritiers qui le vendirent, en 1798, au sieur Groisset. Il fut vendu sous le consulat, en 1800, à Mme Harville, née Alpozzo, dont les héritiers le vendirent, en 1818, au comte de L’Espine de Granville, lequel y annexa l’hôte[l] situé au n°54, dépendance de celui que le maréchal Jourdan avait possédé au n°52 depuis 1822. Il avait eu comme locataire à partir de 1815, le comte Nicolas Damidoff, de la garde impériale russe.
Hôtel acheté, en 1857, à la mort du comte de L’Espine par l’Etat qui y installa la Caisse des dépôts et consignations, créée, en 1578, par Henri III, établie de 1797 à 1816 rue Saint-Honoré dans l’ex-couvent de l’Oratoire et, en 1816, dans l’hôtel Bernage, 2 rue de Lille. Partiellemnt incendié sous la Commune (cf. 2 r. du Bac) et reconstruit, en 1890, par l’architecte Eudes, cet établissement s’agrandit, à partir de 1896, en englobant les nos 2 et 4 de la rue du Bac et en reconstruisant, en 1934, des bâtiments modernes en bordure de la rue de Lille.
Au-delà de l’hôtel du maréchal de Belle-Isle, le rue de Bourbon (Lille) longeait les bâtiments de l’entreprise des « Coches pour la Cour » (cf. 5, 7 quai Anatole-France). Sauf cet ensemble, elle ne comportait encore en 1763, jusqu’à la hauteur de la rue de Solférino actuelle, que de rares maisons sur son côté impair et que des chantiers de bois entre son côté pair et le quai, dont la majeure partie des terrains appartenait au prince de Conti.
N°64 : Hôtel de Salm. – Hôtel construit par Pierre Rousseau, de 1782 à 1784, pour Frédéric III, prince de Salm-Kyrburg, qui vint y loger, en 1786, avec sa sœur, mariée au prince Aloysius de Hohenzollern. Il était alors couvert de dettes et en proie aux plus grandes difficultés pour calmer ses très nombreux créanciers. En 1794, il fut arrêté comme suspect, enfermé aux Madelonnettes, puis décapité à la barrière du Trône six jours avant la chute de Robespierre. Il fut inhumé dans le cimetière de Picpus. Si ses biens furent restitués, en 1795, à ses héritiers, ils restèrent administrés par le syndic de ses créanciers qui vendirent tout le mobilier et louèrent l’hôtel, à la fin de 1796, à un nommé Claude Lenthereau, fournisseur des armées, homme sans scrupules et trafiquant, qui se disait comte e Beauregard. Il acheta à crédit le château de Bagatelle, entretint Mlle Lange à qui il donnait 10 000 livres par jour et donna à l’hôtel de Salm des fêtes d’une magnificence inouïe. En 1798, il fut condamné, comme faussaire, à quatre ans de fers, à l’exposition publique et à la marque pour avoir livré aux armées des fournitures qu’il n’avait pas payées.
Beauregard n’était pas l’unique locataire de l’hôtel de Salm. Citons, parmi les autres, le Cercle constitutionnel, opposé au Club royaliste de Clichy, qu’anima, en particulier, Mme de Staël, alors logée à l’ambassade de Suède, à l’angle des rues de Grenelle et du Bac, puis, en 1803, à l’hôtel Turgot (121 r. de Lille) ; citons aussi le bal Lambert où l’on n’était pas admis « en bottes ».
Le palais fut vendu, e, 1804, à la grande chancellerie de la Légion d’honneur, créée le 20 mai 1802, et qui jusqu’alors avait eu ses bureaux au domicile de son chancelier, Lacépède, rue Saint-Honoré. Elle l’acheta 377 671 francs 94 centimes. L’ex-hôtel de Salm, remis en état par Peyre, fut incendié, en 1871, par la Commune qui y avait établi le poste de commandement du général Eudes. Sa reconstruction intérieure (aux frais des légionnaires) est de 1871-1874. Ce palais a conservé les bas-reliefs de celui de 1782 car les façades extérieures ont peu souffert de l’incendie.
La façade sur la rue de Lille (porte en arc de triomphe, colonnade d’ordre ionique encadrée de deux pavillons surmontés chacun d’un bas-relief, cour entourée d’une colonnade, portique) et la façade sur la Seine, particulièrement grâcieuse avec sa rotonde qui donnait, jadis, sur un jardin descendant, jusqu’à la rivière, sont classées, ainsi que deux salons intérieurs.
N°65 (et 10 r. de Poitiers). - Hôtel construit, vers 1706, pour le conseiller Etienne Baudouin qui y eut pour locataire le marquis de La Fare. Il mourut en 1717. Cet hôtel vendu en 1739 à la marquise Desmarets de Maillebois, appartint, en 1775, au duc de Valentinois, puis à la famille Villeneuve-Barzemont. Hôtel annexé à l’hôtel désigné ci-après.
N°67 : Hôtel dit du président Duret. – Cet hôtel a été construit, en 1706, par Prédot, pour Pierre-François Duret (1637-1710), receveur général de la Bourgogne, principal lotisseur du quartier. Ce fut son fils Jean-Baptiste Duret, marquis de Meinières (1705-1785) qui fut conseiller au Grand-Conseil (1724), puis président à la Chambre des requêtes (1731). François Duret fit aussi construire un immeuble au n°12 de la rue de Poitiers (hôtel de Poulpry), une maison de rapport à l’angle des rues de l’Université (n°66) et de Poitiers, et un hôtel rue de l’Université (n°68). L’hôtel situé ici appartint, en 1728, à la famille du marquis Dangeau (mort en 1720) qui le vendit, en 1775, au comte d’Onzembray, lieutenant général. Il devint, en 1792, la propriété de Gaillot de Mandat, commandant la garde nationale, qui le garda peu car, ayant reçu, le 10 août, l’ordre de se rendre à l’Hôtel de Ville, il y trouva une nouvelle municipalité toute différente de celle à laquelle il avait jusqu’alors obéit et qui l’accusa de délit contre la sûreté publique. On envisagea de l’enfermer à l’Abbaye, mais finalement on le tua d’un coup de pistolet dans le dos alors qu’il descendait les marches de l’Hôtel de Ville ; on jeta son corps dans la Seine et Santerre fut désigné pour le remplacer. L’hôtel resta la propriété de son fils qui l’habitait encore en 1797. Hôtel de Nansouty en 1812, du marquis de Pommereu en 1938. Actuellement, hôtel du Fonds monétaire international.
Porte monumentale, cour.
N°69. – Petit hôtel Duret en 1711, du marquis de Mouchy en 1728, du marquis de Carvoisin en 1775.
N°70. – Restes de l’hôtel de Roure, en 1766, où habitèrent le maréchal Ney en 1812 et le duc Paul de Noailles en 1846. Le percement de la rue Solférino en a abattu une grande partie.
N°71. – Hôtel construit en 1771 pour Stainville, propriété de Rouault (1775), de Puységur 51787), de Condorcet (1791), de Mme de Béthune, de la marquise de Couronnel, du comte de Bourbon-Busset (1935).
Fronton, petit hôtel au fond de la cour.
N°72. – Emplacement de l’hôtel du marquis de Saisseval, de 1788, qui s’étendait jusqu’au quai.
N°75. – Hôtel, entre cour et jardin, où Mme de Tencin a, peut-être, habité vers 1715-1740. Marivaux aurait dit dans son salon : « Voltaire, c’est la perfection des idées communes. »
La façade sur le jardin est classée ainsi que la décoration intérieure de trois salons. Bas-reliefs représentant une armure (1899).
N°77. – Emplacement d’un hôtel ayant fait partie de l’hôtel de Lannion mentionné ci-après (n°79) et démoli en 1909. Il avait été habité par jean Vatout (1792-1848), député, homme des monuments historiques.
N°78 : Hôtel de Beauharnais. – Hôtel construit, en 1714, par Boffrand (1667-1754) pour lui-même. Hôtel de Colbert, marquis de Torcy, neveu du ministre, en 1714 ; puis du duc de Villeroi. Eugène de Beauharnais, qui venait d’être nommé prince et colonel-général des chasseurs, l’acheta et l’habita à partir de 1803 ; il y fit faire de somptueux remaniements par l’architecte Bataille et des décorations d’un luxe inouï pour la somme, énorme, de 1 500 000 francs ; sa sœur, la reine Hortense, l’habita également. Le roi de Prusse y installa sa légation en 1814 et l’acheta, en 1817, pour 250 000 francs ; il y descendit, le 28 octobre 1818. La légation de Prusse y fut remplacée, en 1871, par l’ambassade d’Allemagne qui, au temps du prince Radolin, le restaura, puis l’agrandit en achetant, en 1938, le n°80. Depuis 1945, propriété de l’Etat, qui l’a restitué, en 1961, au gouvernement allemand.
La façade sur le jardin est visible entre les nos 13 et 23 du quai Anatole-France jusqu’où le jardin s’étend.
La décoration que fit faire le prince Eugène est restée intacte avec tout son mobilier : chambre à coucher de la reine Hortense, salle de bains du prince Eugène, grand salon des Saisons, de style pompéien, salon de musique, boudoir turc. Le péristyle néo-égyptien, placé sur la façade côté cour, résulte des modifications apportées par Eugène de Beauharnais. Hôtel classé.
N°79. – Hôtel de Lannion construit en 1758, masqué par un immeuble moderne mais visible du n°5 bis de la rue de Bellechasse. Hôtel du marquis de Bissy en 1788. Là mourut, en 1836, au premier étage, Mme Atkins, née Charlotte Walpole, qui s’efforça vainement de faire évader du Temple la famille royale après la mort de Louis XVI et risqua dans cette entreprise sa vie et sa fortune ; c’était une ancienne actrice du théâtre de Drury-Lane.
Portail avec entablement et pilastres à chapiteaux formés par des têtes et des pattes de lion ; perron.
N°80 : Hôtel de Seignelay. – Hôtel construit en 1714 par Boffrand, propriété d’un petit-fils de Colbert, le marquis Jean-Baptiste de Seignelay, en 1718, des Béthune-Charost en 1780, des Sainte-Aldegonde en 1832, fils du maréchal de Lauriston arrière-petit-neveu de Law, en 1839, et des Nicolaï en 1842. Ceux-ci le vendirent, en 1938, à l’ambassade d’Allemagne. Actuellement Secrétariat général pour les affaires algériennes.
Belle façade sur le jardin. Ses façades et toitures sur rue, sur cour et sur jardin sont classées ainsi que les boiseries et décorations de deux salons.
N°82, 84. – Emplacement d’un hôtel construit, en 1716, par de Cotte pour la princesse de Conti ; propriété, en 1719, du duc du Maine ; en 1736, de son fils le prince de Dombes ; puis, en 1778, de Croy d’Havré. Le ministère de la guerre l’occupa en 1810 puis ambassade d’Espagne. Les jardins de cet hôtel s’étendaient jusqu’au quai.
N°86 (et 280 bd Saint-Germain). – Emplacement de l’hôtel d’Humières, de 1726 (cf. 280 bd Saint-Germain).
N°93. – Après le retour du roi à Paris, le 6 octobre 1789, on transféra aussi de Versailles les archives du ministère des affaires étrangères que le comte de Montmorin installa hâtivement dans deux maisons situées dos-à-dos, l’une rue de l’Université, habitée par le baron d’Orceau, l’autre ici, habitée par de Périgord et propriété du conseiller Joseph Duruey, lequel devait être décapité en 1794. Ces archives y restèrent jusqu’à cette année-là.
Nos94, 98 (et 282-284 bd Saint-Germain). – Emplacement de l’hôtel de Ruffec (cf. bd Saint-Germain) dont les jardins s’étendaient, le long de la rue de Bourgogne, jusqu’au quai.
N°97. – Le sculpteur P. Tourgueneff habitait à cet endroit en 1910.
N°105. – Emplacement, en 1867, d’un gymnase, le Gymnase de l’Olympe.
N°109. – Emplacement du petit hôtel d’Humières, de 1726. Mlle Clairon y mourut le 31 janvier 1803, à 80 ans. La rue de Courty passe sur l’emplacement de son jardin.
N°121. – L’hôtel où mourut Turgot, en 1781 (cf. 108 r. de l’Université) s’étendait jusqu’à cet endroit.
N°123. – Emplacement d’un hôtel qui, comme le précédent, avait appartenu à Pierre de Sales, en 1737. Il s’y tenait alors un salon littéraire qui inspira à Gresset sa comédie du Méchant (1747). Des créanciers vendirent l’hôtel, en 1782, à Langlois de Regé, mais son usufruit à Mme Brancas-Forcalquier. Après la mort de celle-ci, en 1814, l’hôtel fut vendu, en 1816, au vicomte de Narbonne-Lara qui le légua, en 1825, à sa sœur, princesse de Bauffrémont.
Il avait été habité par le maréchal Félix du Muy (1711-1775) et, en 1799, par La Fayette.