MONTGOLFIER (rue)
IIIe Arrondissement. Commence r ; Conté et 59 r. de Turbigo ; finit 21 r. du Vertbois. Longueur 145 m ; largeur 10 m.
Cette rue a été ouverte, en 1816, entre les rues Conté et Ferdinand-Berthoud comme rue de pourtour du marché dit le carré Saint-Martin ci-après indiqué. Elle a été prolongée en 1817 jusqu’à la rue du Vertbois. L’ensemble porte depuis cette dernière date le nom des inventeurs des aérostats, les frères Michel Montgolfier (1740-1810) et Etienne Montgolfier (1745-1799).
N°1. – Ecole centrale des arts et des manufactures construite, de 1878 à 1885, par Demimuid et Denfer.
Cette école, fondée en 1829, par Lavallée, Dumas, Ollivier et Péclet pour former des ingénieurs dans toutes les branches de l’industrie, fut d’abord installée dans l’hôtel de Juigné (cf. r. de Thorigny) où elle resta jusqu’à son transfert, en 1878, sur l’emplacement de l’ancien marché Saint-Martin. Elle était alors, et depuis 1857, un établissement de l’Etat.
Ce marché avait été construit, en 1765, par Dubilly, sur l’emplacement de l’hôtel et du jardin de l’abbé de Breteuil, prieur de Saint-Martin-des-Champs (cf. r. Saint-Martin) ainsi que sur celui d’un grand terrain vague, ancien marais, qui y était contigu. Jadis, et jusqu’à la fin de 1326, ce terrain avait été utilisé comme champ clos pour les duels judiciaires sur lesquels les moines prélevaient une redevance (60 sols sur le vaincu roturier, 60 livres sur le vaincu gentilhomme, d’où le vieux proverbe « les vaincus payent l’amende »). C’est dans ce terrain vague qu’avaient été jetés les corps du connétable d’Armagnac et de six de ses compagnons dont le chancelier de France Henri de Marle, et son fils, Jean Marle, évêque de Coutances, lors du massacre des Armagnacs par les Bourguignons en juin 1418.
Dix-huit ans plus tard, Charles VII fit célébrer dans l’église de Saint-Martin-des-Champs un service solennel en leur mémoire et inhumer décemment leurs ossements.
Ce marché avait comme entrée principale la porte de l’enclos du prieuré ouvrant sur la rue Saint-Martin ; de cette entrée partait une courte rue, longeant l’ex-église du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, la rue Royale-Saint-Martin, qui y conduisait. Il y avait, de plus, deux entrées secondaires : l’une, dans la rue Frépillon (Volta) à laquelle conduisait la petite rue du Marché-Saint-Martin, prolongement de la précédente ; l’autre, dans la rue au Maire, vis-à-vis de la rue Transnonain (Beaubourg) à laquelle conduisait le passage au Maire.
Ce marché, devenu insuffisant, fut démoli en 1816 ; la place du Marché-Saint-Martin occupa son emplacement, absorbé, ainsi que les rue Royale-Saint-Martin et du Marché-Saint-Martin, par la rue de Réaumur (1851). Il fut alors remplacé par un nouveau marché, bien plus vaste, édifié sur l’emplacement du jardin de l’ancien prieuré, à un endroit que limitent nos rues [p.150 :] Conté, Vaucanson, Ferdinand-Berthoud et Montgolfier. C’était le carré Saint-Martin dont la première pierre avait été posée le 15 août 1811.
Construit par Peyre, inauguré le 20 juillet 1816, il comportait deux corps de bâtiment isolés, longs de 62 mètres et larges de 22, séparés par une cour de 58 mètres de large, ayant en son centre une fontaine dont un mascaron subsiste dans la cour de l’Ecole centrale édifiée à sa place en 1878. La construction De l’Ecole centrale édifiée à sa place en 1878, de cinq rues : les rues Conté, Borda, Montgolfier, Vaucanson et Ferdinand-Berthoud.
N°18. – Curieux passage aboutissant 41 rue Volta.