Stéphanie Tselouiko

De l’écologie à l’ethnologie, la territorialité fait le lien

Cette carte représente mon parcours réflexif sur la notion de territoire et la façon de l’appréhender à travers mes déplacements géographique, académique et thématique qui m’ont menée de l’écologie à l’ethnologie. J’ai commencé cette carte en représentant mon lieu de naissance et qui continue d’être mon lieu de vie entre des périodes plus ou moins longue d’expatriation : la France et la Région parisienne. J’associe cette région à l’urbanisation et à la pollution, pour expliquer le besoin de tendre vers d’autres milieux moins anthropisés et de manière plus intégrée aux écosystèmes. Les moyens rencontrés pour y accéder ont été les études et la Recherche, de l’écologie à l’ethnologie.

De ce point de départ, des flèches indiquent les mouvements d’apprentissage et d’expérience jusqu’au retour vers moi, pour signifier l’incorporation de ces expériences en sens d’existence et en nouveau point de départ. J’aurais pu déplacer la figure qui me représente à chaque retour de flèche, pour indiquer que dans l’expérience, mon point de vue change, mais je n’y ai pas pensé au moment de réaliser la carte.

L’Amazonie brésilienne est la scène de transition de l’écologie à l’ethnologie. Le territoire est le thème central appréhendé de différentes façon selon le stade de mon expérience: d’abord en tant que cadre d’étude dont l’objet était l’échange des savoirs et savoir-faire écologiques scientifiques et agriculteurs au sujet des indicateurs des Services Écosystémiques, il est devenu objet d’étude dans l’approche anthropologique des savoirs et savoir-être écologiques. Plus qu’un substrat ou une zone délimitée par des frontières, par territoire j’entends donc l’ensemble des rapports existentiels et sociaux que les individus en groupe et individuellement entretiennent avec l’espace qu’ils produisent et reproduisent perpétuellement de manière réciproque avec la production de leur société. Contrairement à l’approche objectivée de « territoire » qui évoque plus une notion juridique moderne d’appropriation de l’espace réifié et défini par des frontières, la notion de « territorialité », pensée comme un processus relationnel et affectif, permet de mieux comprendre la logique d’attachement des communautés à leurs espaces de vie. Elle permet d’appréhender de manière systémique les impacts socio-environnementaux des grands projets de développement comme l’Usine Hydroélectrique de Belo Monte. L’utilisation de la carte sensible apparait comme un moyen incontournable pour transcrire ces processus relationnels et affectifs mis à mal dans ces conditions. Son emploi est envisagé aussi bien dans le doamine de la Recherche que dans celui du consulting socio-environnemental.

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