Archives de catégorie : protocole-parvis

Cartographie DE LA balade urbaine ‘chaleur-fraîcheur’ – distanciel – mélodia Préjengemme

Le 31 mai 2021, nous avons effectué une balade urbaine virtuelle dans le cadre de l’atelier de cartographie sensible.

Durant cette expérience, nous devions recenser et de cartographier les perceptions subjectives de chaleur et de fraîcheur suivant un parcours urbain diffusé en direct et constitué d’un ensemble de points saillants.

J’ai choisi de représenter graphiquement les différentes perceptions de chaleur et de fraîcheur avec de l’aquarelle, dans le but de retransmettre visuellement la dispersion et la diffusion entre les zones que je percevais comme chaudes ou fraîches. Sans surprise, les zones d’ombre et/ou arborées étaient perçues comme plus fraîches que les zones ensoleillées, surtout si les lieux étaient bruyants et sans verdure. Le bruit du vent à travers le micro représentait selon moi un facteur de fraîcheur d’un lieu ou d’une zone, de même que le chant des oiseaux. Toutefois, l’esplanade des Invalides contraste cette affirmation, car malgré la présence d’une importante zone de verdure (pelouse), son ensoleillement fait de ce point saillant une zone de chaleur au même titre qu’un carrefour routier. On peut également noter que le porteur de la caméra influence les perceptions de chaleur et de fraîcheur du spectateur en distanciel, notamment par le choix de marcher plutôt du côté ombragé de la rue ou vice-versa.

Séance six : mise en œuvre du protocole PARVIS autour de l’EHESS – lOUKA HERSE.

Aujourd’hui, 1er juin 2021, nous appliquons le protocole Parvis que Catherine et Eric ont remodelé en fonction des différents éléments que nous avons proposés dans les protocoles présentés durant la séance précédente du 17 mai 2021. Le principe est simple : il s’agit de suivre un itinéraire prédéfini et de noter sur ce chemin les zones, les choses ou les pratiques qui s’apparentent pour nous à la fraîcheur ou à la chaleur. En ce sens, la cartographie est sensible car nous percevons essentiellement la chaleur et la fraîcheur à l’aide de nos sens : j’ai vu de chaudes couleurs, l’air frais d’un réfrigérateur a touché ma peau en passant à côté d’un primeur, j’ai aussi senti l’odeur fraîche des fraises, j’ai entendu le bruit des moteurs chauds…

Chacun d’entre nous a réalisé cet itinéraire de façon individuelle. Ensuite, nous devions construire ensemble une carte sensible. En confrontant nos différentes perceptions, il s’agissait de voir si elles se recoupaient. Globalement, nous étions d’accord sur tout. Par exemple et à la différence des personnes qui se trouvaient à distance, nous avons tous remarqué que notre perception de la chaleur évoluait en fonction de l’état de fatigue de notre corps. De mon côté, à la fin du parcours qui durait une heure, j’avais beaucoup plus chaud, et ce alors que la température n’avait sans doute pas augmenté. Tous les participants n’avaient pas noté les mêmes éléments sur leur chemin, mais nos remarques étaient plus complémentaires que contradictoires. Pour moi, les couleurs des voitures, des bâtiments, des commerces, etc., avaient relativement peu d’importance. Mes sensations de chaleur ou de fraîcheur n’étaient pas directement liées au sens visuel. Néanmoins, lorsque les autres participantes évoquèrent la chaleur ou la fraîcheur de certaines couleurs, j’ai convenu avec elles que certaines couleurs ramenaient au froid ou au chaud, à partir d’expériences personnelles antérieures.

A l’exception d’une erreur de parcours, ma balade sensorielle et la cartographie qui l’a suivie se sont très bien déroulées. Le seul problème de ce protocole pour moi : l’absence de collation rafraîchissante à la fin de la balade !

Louka Herse.

Proposition de protocole PARVIs – Louka Herse, Beatriz Raimundez et Aurélie Nicolella.

Imaginer la ville du futur, entre chaleur et fraîcheur

Objectif : il s’agit d’imaginer la ville du futur, entre chaleur et fraîcheur, à partir d’un parcours urbain délimité par les enquêteurs et donnant lieu à la production d’une carte sensible.

Forme de l’enquête

. La réalisation du protocole sera précédée d’un temps d’explication. Alors, les organisateurs expliqueront aux participants les fondements, les objectifs du protocole et les moyens utilisés pour y parvenir (temps prévu : 15-20 minutes).

. Pour les participants en distanciel, un des organisateurs réalisera une capture vidéo en direct et commentera sa perception de la chaleur et de la fraîcheur au fil de son parcours.

. Pour les participants en présentiel, il s’agira durant le parcours de dessiner sur une carte les points de fraîcheur et de chaleur, et parallèlement de prendre des notes sur un support papier. A l’issue de ce parcours et avec les données récoltées, chacun sera alors chargé de produire une carte sensible individuelle.

. Le protocole est individuel, chacun note et cartographie ses perceptions.

Organisation du parcours

. Il est délimité au préalable par les organisateurs.

. Il durera 1 heure.

. Lors du parcours, les organisateurs guideront les participants afin que ceux-ci se concentrent sur la récolte de données sensibles.

. Ce parcours sera suivi d’une collation, elle-aussi filmée par l’organisateur-vidéaste.

Organisation de la production d’une carte sensible

. Le temps imparti pour réaliser ces cartes sensibles sera de une heure et demi, dans l’après-midi suivant le parcours urbain.

. Les participants auront à disposition des feutres de différentes couleurs, des crayons de papier et des stylos. Ils pourront aussi utiliser des feuilles de différentes couleurs, des paires de ciseaux et de la colle pour procéder à des collages.

Commentaires de cartes et discussion finale

. Le jour suivant la production de ces cartes sensibles, organisateurs et participants pourront les consulter dans la bibliothèque Georges Perec. Les cartes seront disposées sur des tables, espacées les unes des autres, afin de respecter les règles sanitaires. Ce temps d’observation sera limité à l’heure du midi.

. Ensuite, dans l’après-midi, une analyse par groupe de 4 personnes sera proposée. Il s’agira alors d’échanger pendant 30 minutes autour de ces diverses productions et, à partir de ces comparaisons, faire des propositions pour une ville du futur. Chaque groupe viendra présenter ensuite son analyse devant l’auditoire et une discussion, animée par les organisateurs et organisatrices, pourra être entamée. Il s’agira alors de penser la ville du futur au regard des zones de chaleur et de fraîcheur observées et perçues lors du parcours.

Un protocole proposé par Louka Herse, Beatriz Raimundez et Aurélie Nicolella.

Proposition de Protocole Parvis – A. Fletcher, R. Gadé, M. Préjengemme, M. Sbriglio et L. Soto

Anastasia Fletcher, Romane Gadé, Mélodia Préjengemme, Marion Sbriglio et Lisette Soto

Présentation

Ce protocole de promenade et de cartographie sensibles s’inscrit dans le cadre du projet PARVIS. Il a été pensé pour être réalisé à Marne-la-Vallée, autour de la bibliothèque Georges Perec, lieu où se tiendra le colloque du projet PARVIS. Ce colloque réunira près d’une trentaine de personnes. La plupart seront présents sur les lieux, mais une partie des participant.e.s suivra la journée d’étude à distance. 

L’objectif de l’expérimentation est de rendre compte des zones de fraîcheur et de chaleur à l’occasion d’un parcours. Notre protocole se construit autour de la question de la comparaison de l’identification a priori des zones de chaleur ou de fraîcheur et des perceptions réelles ressenties sur le terrain, lors de la promenade. 

Déroulé du protocole

Le protocole, qui  se déroule sur une heure, comporte trois grandes étapes. Chaque étape est différente selon que les participant.e.s soient en présentiel ou en distanciel. 

  1. Identification préalable et cartographique des zones de fraîcheur et de chaleur (durée : 5 minutes)
  • pour les personnes en présentiel : un fond de carte est distribué aux participant.e.s, sur lequel est indiqué le parcours pédestre qui sera réalisé. Les participant.e.s identifient sur un calque superposé au fond de carte les zones supposées de chaleur et de fraîcheur selon les différentes étapes du parcours déterminé à l’avance. 
  • pour les personnes à distance : elles réalisent ce même travail mais sur un SIG, par exemple sur l’application My Maps. Le parcours est, là aussi, préparé et inscrit par avance sur la carte. 

Bien que les participant.e.s soit divisé.e.s en deux groupes selon leur présence physique ou non au colloque, ils.elles travaillent avec des variables fixes : l’emprise est la même (le lieu est identique), le support est similaire (le même fond de carte, possédant les mêmes informations topographiques), et il leur est demandé d’utiliser une sémiologie fixe (en bleu les zones de fraîcheur, en rouge les zones de chaleur).

  1. Promenade sensible à pied et en système hybride (20 à 30 minutes)
  • pour les personnes en présentiel: réalisation du parcours pédestre au départ de la bibliothèque George Perec. Les participant.e.s sont ici doté.e.s d’une feuille calque qu’ils.elles superposent à leur fond de carte de l’étape 1. Sur ce calque, les personnes sont invitées à écrire leurs ressentis et leurs perceptions des zones de fraîcheur et de chaleur par tous les sens : le toucher (sensation de chaleur/fraîcheur sur le corps), l’odorat…
  • pour les personnes à distance – un parcours pédestre hybride : Un.e organisateur.ice filme en direct le parcours avec une GoPro (grand angle) et enregistre le son de la balade en live. Attention : la personne enregistre le parcours de la manière la plus exhaustive possible, pour essayer de neutraliser au maximum les biais de sélection.

Les personnes à distance notent, sur un calque SIG dans l’application My Maps, les perceptions qu’ils saisissent virtuellement aussi bien par la vue (grâce à l’image filmée qui leur permet par exemple de capter les zones de lumière ou d’ombre, la texture des bâtiments…) et par l’ouïe (son). 

Possibilité de plan B pour le parcours hybride : Un parcours sur street-view avec un enregistrement audio préalable fourni aux participants. 

  1. Mise en commun collective, comparaison des différents calques physiques et virtuels et cartographie collective (30 minutes)

A l’issue de la balade, une mise en commun est organisée pour permettre la comparaison entre les perceptions personnelles. Cette mise en commun est réalisée en 5 groupes de 5 personnes (un groupe composé des 5 personnes en distanciel et les 4 autres groupes sont constitué des participant.e.s en présentiel). Ce travail de comparaison des ressentis doit permettre la création d’une cartographie collective (par groupe) des zones de fraîcheur et de chaleur. 

Pourra-t-on observer une série d’écarts importants entre projections/sensations, individuel/collectif ? Quelles sont les relations entre représentations/projections et sensations identifiées, nommées et spatialisées via la carte et via plusieurs sens ? Enfin, en quoi la dimension multisensorielle, de plus en plus prise en charge par les études urbaines et en aménagement attentive à l’espace sensible perçu et vécu (Manola, 2013) joue-t-elle sur la représentation cartographique synthétique des zones chaleur / fraîcheur ?