Ces quatre cartes représentent quatre moments distincts : le temps avant le confinement, le jour J, deux semaines après le confinement et enfin trois semaines après. Elles ont été réalisées selon le même référentiel : mon foyer.
Au départ, j’avais prévu de réaliser un triptyque pour chaque moment. Mais lorsque j’ai commencé à réaliser la première carte, je me suis aperçue que les informations que je comptais séparer pour un soucis de lisibilité s’emboitaient mieux que que je ne l’avais imaginé. J’ai donc représenté sur une même carte, mon espace de vie, mes relations et mes perceptions.
Pour les relations, et les déplacements, j’ai employé des flèches, pour les perceptions et les émotions j’ai utilisé des symboles. Sur certaines cartes, j’ai inséré des photos pour illustrer les actions menées par des personnes (petites et grandes) de mon entourage en lien direct avec la situation que nous traversons. J’ai souhaité montrer des actions positives car ce sont celles que je vois en priorité.
Sur la carte “Avant le confinement”, on s’aperçoit que le parking n’est pas représenté, car il est à ce moment-là considéré à peine pour son utilité principale: garer ma voiture. Mais à partir du début de confinement, il a commencé à remplir une fonction très importante : il est devenu l’aire de jeu de ma fille. La végétation s’y est aussi bien développée, non seulement parce que le printemps s’est installé, mais aussi parce que je me suis attachée à la contempler. Autour de moi, les objets représentés (lieux de travail, de loisir, famille, amis, etc.) n’ont pas bougé. C’est mon accès à eux qui s’est transformé.
Avec le confinement, de nouveaux réseaux sont apparus, en particulier des réseaux d’entraide et d’actions citoyennes (confection de masques) dans ma ville. Au lieu de m’isoler, ce confinement m’a permis d’aller à la rencontre de nouvelles personnes.
La dimension sonore est aussi très importante dans mon expérience du confinement. Je suis sensible en particulier aux sirènes des urgences qui me semblent augmenter avec le temps. Mais aussi le chant des oiseaux, que j’associe à l’augmentation de la végétation. En contrepartie, le bruit et l’odeur de la circulation automobile se sont atténués.
La situation que nous vivons appelle à se recentrer énormément. Ne pas se laisser envahir par des émotions trop fortes (surtout lorsqu’elles sont négatives) apparaît nécessaire pour supporter ces conditions de confinement. Je tenais donc à représenter la dimension émotionnelle. J’ai voulu montrer à travers ce petit graphique les variations entre émotions positives et négatives et leur équilibrage, mais j’ai trouvé que cela a été très difficile à faire et au final, je n’en suis pas satisfaite.