Cartographie Parcours Vélo – de Gambetta a République – Louka Herse

Des conditions de cartographie précaires

Je m’apprête à déposer ces deux mini-cartes sur le site du séminaire. J’ai regardé au préalable les autres productions déjà disponibles en ligne. La qualité de certaines est déconcertante et je me sens bien piètre cartographe à côté de leurs auteurs et autrices. C’est pourquoi, plutôt que de commenter les choix que j’ai pris le 12 avril 2021 afin de transposer les 15 minutes d’audio mis à notre disposition en cartes, je reviendrai ici sur le contexte de production de ces deux pages cartographiques.

Au moment d’écrire, j’étais très fatigué. Je venais de passer une éprouvante semaine sur mon terrain. J’avais enchaîné les entretiens ethnographiques et j’avais aussi réalisé plusieurs marches urbaines avec mes interlocuteurs. Par ailleurs, je venais de présenter avec Romane Gadé un article sur les marches sensibles écrit par Hélène Ancion. Malgré ma condition de randonneur émérite, cela faisait beaucoup de marches en une seule semaine : j’étais éprouvé.

J’étais donc peu frais et peu dispos pour recevoir le matériau sonore proposé. Mais le principal problème fut d’ordre matériel : j’étais mal armé pour cartographier. D’une part, j’étais venu sans feuilles blanches. D’autre part, comble du ridicule pour un cartographe, je n’avais pas sur moi ma trousse à crayons-de-couleurs. Je n’avais que mon carnet vert (mon carnet de séminaires), un crayon de papier et deux stylos Bic, rouge et noir.

Comment ai-je donc procédé dans ces conditions cartographiques précaires ?

J’avais une heure pour mettre en application un protocole d’enquête conséquent. Il fallait donc que je n’écoute qu’une seule fois l’audio de 15 minutes et que cette écoute soit efficace. Mais comment développer une façon d’annoter sans connaître le texte à étudier ? J’ai lancé l’audio. Après une minute d’écoute, j’ai décidé de diviser ma prise de notes en deux. Cette division est visible sur ma feuille (voir photographies ci-dessus et ci-dessous). A gauche, j’écrirai toutes les informations se rapportant à la ville vécue, à commencer par les émotions de la cycliste étudiée. A droite, je noterai des informations plus concrètes : les éléments les plus visibles du paysage pour la cycliste, ses changements de direction, etc.

Mais cette prise de notes fut compliquée par le débit rapide de la cycliste. Très vite, je me suis contenté de noter, de tout noter, pour ne pas manquer une information-clef de son parcours urbain. Pour réussir à annoter correctement, il aurait fallu écouter à plusieurs reprises l’enregistrement, ce qui n’était pas concevable dans le temps imparti.

Finalement, que retenir de cette cartographie ?

Peut-être que l’exercice cartographique repose sur un ensemble de choses très terrestres : l’état physique et psychologique du chercheur, le matériel et le matériau disponibles pour cartographier. Ou peut-être qu’il repose juste sur une tasse remplie de café.

Louka Herse – Master 1 “Territoires, Espaces, Sociétés”, Ecole des hautes études en sciences sociales

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