Pour ma cartographie, j’ai “retranscrit” ce que j’entendais visuellement, minute par minute, je me suis arrêtée à environs 8 minutes (précisé en rose à la page 2), car il me semblait y avoir visuellement beaucoup d’informations. J’ai tenté de représenté les tournants des rues ainsi que leur largeurs si précisées, c’est pourquoi le résultat final est sinueux et sur deux pages recto/verso.
Le début du parcours se trouve en bas a gauche de la page 1 et il se termine en haut a droit de la seconde page. La légende est inscrite à la second page également et indique certains des symboles que j’ai décidé de représenté. Les couleurs et le dessin ont permis d’ajouter certains détails comme le climat, les différents bâtiments qui sont mentionnés (hôpital, église, bistrots, le Bon marché, immeubles bas/haut, anciens/modernes, rue résidentielle/commerciale etc). J’ai tenté de représenté ce qui était sensoriel, visuel, sonore, ainsi qu’un plan plus ou moins représentatif du trajets avec les tournants (généralement avec une ligne plus épaisse), les rues plus ou moins larges, les croisements de rue, les sens interdits etc. Enfin j’ai tenté de représenté l’affluence de personnes (en violet sur la légende).
Speed-carto ? Ce nom peut être trompeur. Tout dépend l’usage qu’on en fait. Lors de la séance introductive de ce séminaire, le 8 mars 2021, j’ai réalisé pour la première fois de ma vie, de la speed-cartographie.
Mais que recouvre donc cette expression ? Une réponse parmi d’autres avec l’exemple de la séance du lundi 8 mars.
13h-15h: premier séminaire de cartographie sensible. Un protocole de recherche cartographique nous est proposé. Il s’agit de répondre à deux questions – “qui suis-je ?” et “en quoi consiste ma recherche?” – en produisant, en temps limité, une carte. En l’occurrence, le temps imparti était de 10 minutes. C’était trop peu pour moi. Je pris donc le temps de la pause pour finir mon ébauche de carte :
difficile de se résumer et de résumer sa recherche en quelques coups de crayons !
Lorsque tous les participants eurent terminé leur carte, nous avons commencé à échanger. Le principe était d’interpréter la carte écrite par un autre séminariste afin de le présenter, lui le séminariste, aux autres participants. Si l’interprétation était fausse ou manquait de précision, le cartographe pouvait compléter le propos de son interprète. Les échanges furent stimulants, car les divergences d’interprétation entre le lecteur et le cartographe forçaient le producteur a explicité ses choix d’écriture.
Les malentendus cartographiques sont une richesse pour le cartographe.
Reste que ce jeu de présentation n’avait rien de speed. Au contraire. Briser la glace de l’inconnu avec des cartes requiert du temps, de l’espace et des outils, ceux de la cartographie (un support, des instruments d’écriture). Mais, il est vrai, que par rapport au temps que prend habituellement la confection d’une carte, nous avons fait ce jour-là, de la speed-carto.
Speed-carto / long-presentation.
J’aurais aimé illustrer cet article avec ma propre speed-map, mais je ne l’ai pas retrouvée. J’ai donc réalisé, en une vingtaine de minutes, une speed-cartographie que j’intitulerai :
Speed-carto de mon premier confinement (Louka Herse, 2021).
Voici quelques éléments de légende pour faciliter son interprétation :
les cercles représentent les différents espaces pratiqués durant le premier confinement;
les lignes rouges correspondent à mes trajets;
les bulles circulaires indiquent le nombre de personnes pratiquant/habitant un espace en même temps que moi;
les bulles rectangulaires précisent à la fois le temps et l’heure approximative de fréquentation des espaces de mon confinement.
Alors, pouvez-vous me dire dans quels types d’espace j’ai vécu ce confinement ?
Louka Herse – master 1 – “Territoires, Espaces, Sociétés”, École des hautes études en sciences sociales
Je m’apprête à déposer ces deux mini-cartes sur le site du séminaire. J’ai regardé au préalable les autres productions déjà disponibles en ligne. La qualité de certaines est déconcertante et je me sens bien piètre cartographe à côté de leurs auteurs et autrices. C’est pourquoi, plutôt que de commenter les choix que j’ai pris le 12 avril 2021 afin de transposer les 15 minutes d’audio mis à notre disposition en cartes, je reviendrai ici sur le contexte de production de ces deux pages cartographiques.
Au moment d’écrire, j’étais très fatigué. Je venais de passer une éprouvante semaine sur mon terrain. J’avais enchaîné les entretiens ethnographiques et j’avais aussi réalisé plusieurs marches urbaines avec mes interlocuteurs. Par ailleurs, je venais de présenter avec Romane Gadé un article sur les marches sensibles écrit par Hélène Ancion. Malgré ma condition de randonneur émérite, cela faisait beaucoup de marches en une seule semaine : j’étais éprouvé.
J’étais donc peu frais et peu dispos pour recevoir le matériau sonore proposé. Mais le principal problème fut d’ordre matériel : j’étais mal armé pour cartographier. D’une part, j’étais venu sans feuilles blanches. D’autre part, comble du ridicule pour un cartographe, je n’avais pas sur moi ma trousse à crayons-de-couleurs. Je n’avais que mon carnet vert (mon carnet de séminaires), un crayon de papier et deux stylos Bic, rouge et noir.
Comment ai-je donc procédé dans ces conditions cartographiques précaires ?
J’avais une heure pour mettre en application un protocole d’enquête conséquent. Il fallait donc que je n’écoute qu’une seule fois l’audio de 15 minutes et que cette écoute soit efficace. Mais comment développer une façon d’annoter sans connaître le texte à étudier ? J’ai lancé l’audio. Après une minute d’écoute, j’ai décidé de diviser ma prise de notes en deux. Cette division est visible sur ma feuille (voir photographies ci-dessus et ci-dessous). A gauche, j’écrirai toutes les informations se rapportant à la ville vécue, à commencer par les émotions de la cycliste étudiée. A droite, je noterai des informations plus concrètes : les éléments les plus visibles du paysage pour la cycliste, ses changements de direction, etc.
Mais cette prise de notes fut compliquée par le débit rapide de la cycliste. Très vite, je me suis contenté de noter, de tout noter, pour ne pas manquer une information-clef de son parcours urbain. Pour réussir à annoter correctement, il aurait fallu écouter à plusieurs reprises l’enregistrement, ce qui n’était pas concevable dans le temps imparti.
Finalement, que retenir de cette cartographie ?
Peut-être que l’exercice cartographique repose sur un ensemble de choses très terrestres : l’état physique et psychologique du chercheur, le matériel et le matériau disponibles pour cartographier. Ou peut-être qu’il repose juste sur une tasse remplie de café.
Louka Herse – Master 1 “Territoires, Espaces, Sociétés”, Ecole des hautes études en sciences sociales
A l’écoute de l’enregistrement, j’ai d’abord relevé tout ce qui était dit : les informations visuelles, les sensations, les impressions, les jugements, les souvenirs…. Face à la quantité d’informations, j’ai vite réalisé que toutes ne tiendraient pas sur une même feuille ; cette contrainte matérielle m’a décidée à procéder à une sélection ; alors, qu’est-ce qui m’intéressait dans cette parole ? Qu’est-ce qui m’interpellait ? Quel pouvait être, dans ma propre pratique de recherche, l’intérêt d’une telle méthodologie? Je choisis de privilégier les jugements et sentiments -positifs et négatifs-, évacuant ainsi toute description neutre du paysage et toute information topographique. J’obérais ainsi la spatialité du trajet au profit de certaines informations sensibles (sentiments/jugements, perceptions). Une autre des contraintes –que je m’imposais- était de faire apparaître les manières de dire (qui sont au cœur de ma démarche de recherche). J’optais donc pour conserver les informations retenues sous forme de citations que j’organisais autour de deux axes : l’un figurant le jugement (du négatif au positif), l’autre figurant le type de perception (visuelles ou liée à la sensation). Finalement se dégagent deux catégories : les appréciations portées sur le confort et celles portées sur la paysage.
Cette carte a été réalisée le 12 avril 2021 dans le cadre de l’Atelier de cartographie sensible de l’EHESS. Elle tente de représenter de manière simplifiée les données transmises par une cycliste à travers un enregistrement sonore de son parcours autour de l’EHESS. La courbe dessinée autour du circuit empruntée reflète les variations de l’intensité du niveau sonore selon le lieu traversé. Le reste de la légende s’intéresse aux objets ponctuels qui ont attiré l’attention du locuteur (curiosités, architecture moderne, bâtiments notables, types de commerces, obstacles, travaux) ainsi que les zones résidentielles et commerciales et les routes possibles mais non-empruntées.
J’ai commencé dans ma légende par identifier les bruits car c’est ce qui m’a le plus marqué lors de ma première écoute. J’ai également souhaiter montrer la diversité des commerces, restaurants, des types d’immeubles car ils me paraissaient très présent pour la cycliste.
J’ai choisi d’écrire certaines informations : comme la présence de la police ou les bruits de travaux ou encore la présence d’une école car je ne savais pas quelles graphismes utilisées pour transmettre clairement ces informations qui m’ont semblées importantes dans la promenade. Je n’ai pas utilisé d’écriture pour les églises ou les hôpitaux car il m’a semblé que c’était des signes partagées par toustes.
Cette carte a été faite lors de la séance du 12 avril 2021 du séminaire Cartographie Sensible, après l’écoute d’un enregistrement sonore de la description d’un parcours en vélo autour de l’EHESS. J’ai représenté le trajet parcouru par la narratrice, les odeurs, les bruits, les personnes et les bâtiments décrits dans l’enregistrement. Par ailleurs, j’ai dessiné quelques boules pour représenter plus en détail la présence de quelques éléments de la description que m’ont sauté aux yeux, comme le marché proche à l’EHESS, un immeuble complètement muré – mesure prise, selon la supposition de la narratrice, de peur des squats -, une boulangerie qui avait des modèles réduits de voitures dans la vitrine et un policier armé dans une intersection. Enfin, j’ai mis en évidence où les voitures étaient plus présentes, la division entre le 6e et le 7e arrondissements, le jour de la semaine et l’horaire dans lesquels le parcours a été réalisé.
Réalisé pendant le confinement/crise sanitaire, il s’agit ici d’une expérience de cartographie sensible d’un parcours virtuel dans la ville de Tokyo. C’est à travers une vidéo de marche dans la mégalopole que les enquêtés vivent l’itinéraire urbain. L’objectif de cette mini-enquête était de récolter les ressentis et perception de cet itinéraire à travers un protocole définis en amont.
photo extraite de la vidéo
Processus de créations et attentes
Pour ce faire, nous avons d’abord amorcé une discussion sur la vidéo en elle même et sur les thématiques ou formes de perceptions que nous aimerions interroger chez les enquêtés.
La forme du parcours urbain dans la vidéo est assez linéaire et que l’environnement filmé est assez dense en informations, notamment visuelles. Nous avons ainsi fait le choix de questionner les enquêté sur des repères localisés le long du parcours. C’est à ce moment que nous avons choisi la constante dans le protocole d’un fond de plan très simple, représentant le parcours effectué par la caméra dans la ville.
Il nous a semblé que l’intérêt serait alors de voir à la fois les éléments remarqués et marquant pour les observateurs. Cela nous donnait également la possibilité de les interroger sur ce que ‘’signifiait’’ les repères annotés: quelles sensations, émotions, ressentis associés aux objets et repères localisés.
Nous avons donc choisi, dans un premier temps, de demander aux observateurs d’associer un sentiment ou une émotion au repère. Nous ai ensuite venu l’idée de la couleur, comme un indicateur supplémentaire de la perception de l’itinéraire.
Il nous a semblé que ce processus nous permettrait ainsi de récolter des données traitables relativement facilement (il s’agit de trois mots associés à un point, nécessitant peut être moins d’analyse que des phrases par exemples). Cela nous permettait également d’avoir des données localisées grâce au référentiel du fond de plan. Le protocole nous ai apparue suffisamment simple pour être réalisé dans un temps assez court (20 min), temps suffisant pour que les enquêtés puissent à la fois redessiner le fond de carte, regarder l’extrait vidéo, et annoter leurs perceptions.
Fond de plan avec exemple
Protocole:
Durée : 20min
Les enquêtés visionnent une partie de la vidéo : à partir de 3 min jusqu’à 8 min.
Un plan simplifié du parcours effectué par la caméra est fourni sur un google drawing. Les enquêtés peuvent ainsi le reproduire, à la main, chez eux sur une feuille. Il leur est ensuite demandé de localiser sur ce plan des repères visuels ou objets (ex : la pluie, un vélo), et ensuite d’y associer une émotion ou un sentiment (ex : tristesse, enfance) et une couleur (ex : bleu, vert). La couleur doit simplement être écrite, pas besoin d’écrire avec un stylo de couleur.
Il sera enfin demandé à chaque enquêté de prendre une photo ou scanner son plan annoté et de nous l’envoyer soit par mail, soit via un drive.
Cartes réalisées par les enquêtés
Carte sensible et son procédé de création:
La carte synthétique de l’expérience a été réalisée en regroupant les informations des 9 cartes des enquêtés; car si chacun a réalisé cette expérience de son côté il nous semblait important d’avoir un document commun parlant d’une expérience partagée.
Nous sommes reparti du même fond de carte que celui proposé lors du protocole et avons reporté les sensations et couleurs associées conformément aux données collectées. La carte sensible finale sera semblable à une nébuleuse abstraite de couleurs et de mots dans laquelle les objets visuels ou repères associés ne seront pas représentés mais induits.
Cartographie finale du paysage urbain de Tokyo.
Synthétisation cartographique des données collectées
En observant la carte, des couleurs ressortent davantage que d’autres. Le bleu est la couleur principale, elle est associée à un champ lexicale de la quiétude (sensible, attention, calme, apaisement) et peut être également mis en lien avec le climat pluvieux. La deuxième couleur est noir où l’on relève le champ lexical de l’émotion négative (ennui, mélancolie, austère). On attribue volontiers ce champ lexical à la présence de la pluie, la présence de nombreuses personnes et le déroulement continue sur plusieurs minutes d’une marche qui ne semble pas apporter davantage d’informations. Enfin le rouge qui s’associe au champ lexical du désagrément (dégoût, danger, impatience, faim). Quant à la répartition des mots le début du parcours montre l’immersion dans un endroit inconnu (désorientation, curiosité, surprise). Puis, l’avancée dans le grande avenue montre une certaine pérennité du champ lexical de la quiétude interrompu à certains moment par le champ lexical du désagrément. On peut objecter que celui-ci se manifeste au croisement de passages piétons (où l’on doit faire attention au passage de véhicules ou attendre la possibilité de traverser) et de commerces alimentaires (possibilité de restauration).
L’article « Un monde d’interstices : Apport de la logique floue pour l’analyse des cartes interprétatives » publié en Septembre 2011 dans le numéro 209 de la revue du Comité Français de Cartographie (CFC), a été rédigé par quatre géographes (Clarisse Didelon, Sophie de Ruffray, Mathias Boquet et Nicolas Lambert). Cet article a pour but d’exposer la méthodologie basée sur la logique floue et plus précisément sur la théorie des sous-ensembles flous, mise en œuvre pour analyser et interpréter les différentes limites des régions représentées et dessinées au niveau mondial sur les cartes mentales produites par des enquêtés visualisant leur vision du monde. Ces cartes obtenues sont des cartes mentales interprétatives
Cet article est composé de deux parties. La première partie présente d’une façon très détaillée et très claire les différents types, usages, concepts, propriétés des cartes mentales avec leurs avantages, leurs inconvénients et les problèmes posés par celles-ci. Les différentes cartes mentales sont : les cartes cognitives, les cartes à main levée, les cartes interprétatives et les reconstructions de cartes. Ensuite, les auteurs mentionnent qu’une enquête interprétative à l’échelle mondiale a été réalisée sans en donner de détails et que la question posée aux enquêtés portait sur leur vision, leur interprétation du monde en dessinant sur un fond de carte imposé leur division du monde en régions qu’ils devaient ensuite nommer. Dans le cas présent, l’objet d’étude est l’espace étudié dans sa globalité et non l’individu. De plus, le concept, la notion de région variant d’un enquêté à un autre, il s’ensuit que l’imprécision et l’incertitude des limites des régions, la localisation et la morphologie des régions deviennent des spécificités des cartes mentales interprétatives notamment à l’échelle mondiale. Ainsi, la carte mentale interprétative d’un ensemble d’individu peut-être formalisée comme un espace géographique flou.
La deuxième partie est consacrée, dans un premier temps, à la présentation de la méthode mise en œuvre basée sur la logique floue pour prendre en compte les spécificités des cartes mentales interprétatives. En effet, en mathématiques, la théorie des sous-ensembles flous introduite par Zadeh en 1965 a pour objectif de formaliser les processus très proches de la pensée humaine, les catégories aux limites incertaines et/ou aux valeurs approximatives, les stades intermédiaires. La notion d’ensemble flou permet de définir une appartenance graduelle d’un élément à une classe, c’est à dire appartenir plus ou moins fortement à cette classe. L’appartenance d’un objet à une classe est ainsi définie par un degré d’appartenance. La fonction d’appartenance, fondamentale en logique floue, permet ainsi d’inclure ou d’exclure c’est à d’intégrer une région interprétative du monde. Dans le cas présenté dans l’article, chaque région dessinée par un groupe d’individu représente un ensemble flou qui implique la définition d’une fonction d’appartenance comprise dans l’intervalle [0,100]. Cette fonction d’appartenance permet de définir un degré d’appartenance qui correspond à une valeur de vérité. Ainsi, si la fonction d’appartenance est nulle, alors la maille de la grille représentant l’espace géographique n’appartient à aucune région interprétative, si elle est égale à 100, alors l’unité élémentaire (maille) est incluse dans une région interprétative, si elle est comprise entre 0 et 100 alors on « indique » un degré d’intégration de l’unité élémentaire dans la zone interprétative.
Cette formalisation permet de prendre en compte la différenciation, l’imprécision des limites et le caractère recouvrable de l’espace. La différenciation introduit la notion de gradient spatial, l’imprécision des limites permet de visualiser les zones les plus mal perçues du monde et le caractère recouvrable c’est-à-dire de chevauchement de l’espace permet la mise au jour de lieux ayant plusieurs appartenances représentant les zones interstitielles.
Puis, dans un deuxième temps, elle est consacrée à la mise en œuvre de la théorie des sous-ensembles flous (logique floue) en vue de la formalisation d’une régionalisation floue du monde. Dans une première étape, des régions vont être sélectionnées pour être analysées. Pour ce faire, deux approches vont être mises en œuvre pour le choix des régions à analyser à savoir l’approche topologique et l’approche toponymique. L’approche topologique consiste en la sélection d’un lieu précis et/ou d’un pays sans tenir compte des dénominations tandis que l’approche toponymique consiste en la sélection de régions en fonction de leurs noms. Les « régions » retenues sont celles dont la fréquence des noms attribués est la plus importante.
La mise au jour des zones interstitielles (intersection entre deux régions) est obtenue en mettant en œuvre deux opérateurs de la logique floue appelés T-normes. Ceux-ci vont permettre de réaliser des intersections c’est-à-dire de représenter les points qui appartiennent à des ensembles simultanément. Les opérateurs sont la T-norme de Zadeh : [T = min (x,y)] et la T-norme probabiliste {T = x*y] où x et y sont des valeurs d’appartenance. La T-norme de Zadeh propose une vision minimaliste des intersections et met en valeur les zones d’intersection les plus fortes. Ainsi, la T-norme de Zadeh donne la valeur d’appartenance minimale commune entre les régions intersectées,
La T-norme probabiliste, quant à elle, met en valeur les intersections où les valeurs d’appartenance à deux ou plusieurs zones sont proches et élevées c’est-à-dire les zones de forte hésitation.
Les deux T-normes illustrent la mise au jour des discontinuités spatiales ainsi que les zones interstitielles. En conclusion, les auteurs indiquent que l’utilisation de la logique floue dans l’analyse des cartes interprétatives donne des résultats encourageants. En effet, les zones d’interstices et d’indétermination mises au jour pourraient révéler des zones de fortes tensions. Par ailleurs, la logique floue va permettre de comparer les cartes interprétatives présentant des limites « floues » avec celles produites avec des limites figées comme celle de S. Huntington. De plus, elle peut traiter des corpus importants de cartes interprétatives