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Confinement mahdokht karampour

Cartographie(s) multiple(s) de confinement(s)

Je ne suis pas confinée chez moi, mais chez mon ami, à 20 minutes à pieds, toujours dans le 20èmearrondissement de Paris. Je ne vais chez moi que pour arroser mes plantes. 

L’appartement où je suis confinée donne sur un tronçon du boulevard de Ménilmontant, avec de grands arbres le longeant sur trois rangées et un terre-plein central récemment réaménagé et équipé de divers appareils de sport. Dès le premier jour, je me suis souvent retrouvée à contempler ce paysage urbain étendu face à la fenêtre au premier étage. Contrairement à chez moi au rez-de-chaussée, la vue d’ici est plus large et évidemment plus surélevée. Je prends gout à ces instants d’observation en confinement.  Le boulevard est animé, notamment avec ceux qui se promènent sur le terre-plein. J’ai décidé aussitôt de cartographier ce nouveau paysage qui commençait à me devenir familier. 

Alors j’ai réalisé une première carte illustrant cette parcelle de ma vue, fixe et confinée. Deux cartes représentent ce paysage, une, l’avant confinement, l’autre, l’après, avec un papier calque posé dessus symbolisant le confinement.

Allée Zabel Essayan non-confinée 

Allée Zabel Essayan confinée

Chronique du terre-plein au temps du Covid-19

Focus sur les équipements de sport 

Avant le début du confinement en France, une crainte de contagion s’était déjà installée en moi en suivant de loin la crise déclenchée en Iran un mois plus tôt. Une fois le confinement imposé à Paris, observant la ville depuis la fenêtre, mon œil se posait différemment sur chaque objet de l’espace public tel le banc, les Vélibs et les appareils de sport. J’observais chaque objet avec une crispation et une manie nouvelle. J’étudiais chaque geste avec beaucoup de précaution et d’inquiétude. Je devenais obsessionnelle, en voyant le virus s’installer vicieusement sur chaque recoin, surtout sur les biens partagés publics. Alors j’ai décidé de réaliser une carte avec une mise au point sur ces équipements sportifs en commun, comme observer chacun à travers une loupe. 

Un après-midi d’exercices physiques au temps du Covide-19

Cartographie sensible des vivants – Leçon de résilience des plantes

Sensible aux végétaux, dans mon quotidien parisien, des balades au Père Lachaise me sont indispensables. Dans mon petit chez-moi j’ai plusieurs plantes dont je m’occupe soigneusement. Depuis le confinement, l’absence de mes balades journalières et de mes rituels en lien avec mes plantes me pèse lourdement, notamment à ce beau début de printemps.J’ai donc décidé de réaliser une carte des vivants qui habitent ce nouveau paysage, dont je guette le mouvement depuis la fenêtre jour après jour. Les vivants concernés sont dessinés sur un papier calque et agrandits, comme si je regardais chacun à distance, encadré par le cadre rond d’une loupe. J’accompagne cette carte avec les réflexions qui me traversent en ce temps de confinement sur leur condition de « confiné à vie ».

Relevés de plantes en confinement

Là-bas à gauche du boulevard, une vue mince et étroite sur la murée de Père-Lachaise et la toute première rangée d’arbres, majoritairement tilleuls, tous confinés et depuis toujours.

Ici, en bas à gauche, le pied de vigne jeune et frêle sarmenteuse, aux rameaux en fête et aux vrilles frisotantes, née et confinée depuis deux ans. Rempotée l’hiver passé et déplacée, le souci demeurait qu’elle n’en survit pas. Finalement elle a résisté à l’hiver et au déplacement.

Ces jours-ci cette vigne, transplantée, m’inspire en tant qu’immigrée: « Suis-je transplantée ou déplantée ? Prendrai-je un jour racine ici ? »

En l’absence de mes plantes je tente de faire germer deux noyaux d’avocat. 

En bas à droite un arbre mature, vraisemblablement Sophora du Japon. Jugé contaminé par un mauvais champignon, une de ses longues branches ont été coupée il y a quelques années. Jadis « mutilé », cette année il a pris les devants et a verdi contrairement à ses anciens pairs. Juste à côté de la zone de repli, plusieurs petites feuilles vertes sont nées. 

Plus loin en face, deux Sophoras du Japon plus jeunes et menus s’emportent avec une verdure inattendue. Ils n’ont pas attendu leurs ainés. 

A leurs pieds plusieurs plantes et fleures sont cultivées et soignées précieusement par l’habitant du 5èmeétage de l’immeuble d’en face. Les deux premiers jours de confinement j’ai déjà vu ce monsieur impliqué passionnément dans la végétation des bords de ses fenêtres.

En bas à droite au pied d’un autre arbre, des herbes sauvages grimpent malicieusement un vélo cadenassé au tronc. 

Plus loin au pied d’un autre arbre une mauve s’épanouit tranquillement. De loin on dirait des feuilles de courge. 

Au pied de tous les arbres, les herbes sauvages s’épanouissent en liberté. Personne ne les arrachera en les jugeant de « mauvais herbes ». 

Confinés entre Paris, Téhéran et New York

Depuis le confinement, un des rituels de ma journée est nos appels vidéo avec ma mère confinée à Téhéran depuis presque deux mois et mon frère confiné à New York depuis 1 mois. Leur état de santé me préoccupe depuis le début de la pandémie. J’ai donc décidé d’évoquer une perception multilocale de mon confinement, fidèle à la réalité du paysage mental qui m’habite en ce moment ;  D’abord à l’échelle de mon espace actuel de confinement, puis à l’échelle familiale, un confinement pour chacun de nous dans trois continents différents et sur trois points géographiques, Paris, Téhéran, New York. Pour la réalisation d’une cartographie sensible de ce confinement, j’ai donc proposé à ma mère et à mon frère de contribuer à la réalisation de cette carte multiple en créant leur propre carte de confinement.

Carte sonore d’un confinement à New York

« Oh Oh ! C’est déjà le matin ! Le temps du p’tit-déj !
La chambre. Ses murs sont bleus. 
Jour 16. En confinement. 
Il faut te lever de ta chambre de 4 mètres quarrés pour aller faire du café dans la cuisine. Ca fait chier!
Tu vas au salon.
Il faut que tu nettoies le salon. Frotte ! Lave les poignets de porte ! Lave tout ! Lave la table ! Lave les verres à boire ! Lave tes mains ! Il faut que tu laves tes mains pendant 20 minutes. 20 minutes ? 30 minutes il faut laver tes mains.
Lance le café ! Et l’eau à bouillir ! Le p’tit-déj !
La bouilloire bout. On l’entend siffler. Ca siffle la bouilloire ! Oh !
Oh oh ! Ca va cramer !
L’eau est bouillie. Tu chauffes ton pain. Pain, fromagé, thé. Tu réfléchis, est-ce que je sors ? Je sors pas ? Je vais courir ? Ou pas ? Qu’est-ce que je fais ? J’étudie ? J’étudie la langue ? Tu te dis je vais faire quoi ? Tu te dis que la meilleur chose est aller appeler mes sœurs et ma mère. Hein ? Oui ! Bravo !
Bom bom ! Iran Paris New York ! Iran Paris New York !
Tu réfléchis : est-ce que je vais prendre ma douche ? Ou j’y vais pas ? Qu’est-ce que je fais ? J’y vais ? Est-ce que je le fais ? Je ne sais plus !
Le chat vient. Tu veux lui donner un peu à manger, mais tu te dis que peut-être il grossit un peu trop là. Comme toi-même. Encore du frigo, à la rue, du frigo, à la rue ! Oh oh oh oh !
Frigo, chiottes, télévision, 2-3 musiques, thé, thé, thé, thé. Gargarise de l’eau salée ! Vitamine C !
C’est le temps de diner ! Qu’est-ce qu’on mange ? Qu’est-ce qu’on mange pas ? Je ne sais plus ! »
 

Carte intime d’un confinement à Téhéran

Ma mère, retraitée de 71 ans est confinée chez elle à Téhéran, seule et depuis presque deux mois. Elle a accepté de tenter cet exercice de créer sa propre carte intime de confinement suite à ma préposition.

Alors elle a imaginé une journée type rythmée par son quotidien et a cartographié ses déplacements dans son appartement. Chaque mini-dessin représente un geste, une action ou un espace pratiqué, énuméré par l’ordre de sa production durant la journée.

A droite de la page dans une légende chaque numéro est associé à une action précise ou un espace.

Voici la légende traduite depuis la langue persane suivie par quelques explications pour une meilleure compréhension :

  1. Chambre à coucher 
  2. Toilettes
  3. Fenêtre et plantes 
  4. Salle de bain
  5. Cuisine
  6. Théière
  7. Table à manger
  8. Sport
  9. Balcon
  10. Tapis
  11. Lecture
  12. Télévision
  13. Téléphone  

La journée commence donc par la chambre à coucher représentée par le lit en haut de la page à gauche, accompagné par le chiffre 1. Ensuite, en suivant les petites flèches, nous arrivons au chiffre 2, un lavabo qui représente les toilettes, puis un déplacement vers la fenêtre et les plantes. Le mouvement continue vers la droite de la page, ensuite vers le centre avec des dessins qui représentent les exercices physiques, puis le balcon et les plantes, ensuite en bas à droite la lecture, puis le téléphone, puis la télévision et enfin un retour vers le lit. 

Selon les explications orales de ma mère les flèches oranges marquent les actions qui peuvent se produire plusieurs fois dans la journée, telles boire du thé, le geste qui d’après elle se répète souvent dans la journée, manger, les exercices physiques qui est le yoga et donc se passe sur le tapis et au milieu du salon, puis des allers-retours vers le balcon et les plantes qui s’y trouvent, la lecture, le téléphone et la télé, puis la sieste au lit. Il est à préciser que selon ma mère l’objet central de sa carte est le tapis, qui est aussi situé au centre du salon, qui représente le centre de son espace de vie d’après elle. Grande passionnée du tapis, elle précise que depuis le confinement cela lui arrive plus souvent de contempler les dessins de ses tapis et elle ne cesse de découvrir de nouveaux motifs et détails. D’après elle ces tapis persans colorés couverts de motifs de fleurs, d’arbres et d’animaux représentent « la vie en mouvement », « l’élan des vivants ». A travers le tapis elle ressent la « complexité de l’âme de l’être humain ». Cette contemplation la « retisse à la vie ». 

Les plantes de chez-moi en confinement
 

Ces jour-si la pensée de mes plantes m’accompagne. Chez-moi est leur lieu de confinement, et depuis toujours. 

Lors de mon dernier passage à la maison, les petits citrons du jeune citronnier, déjà mûrs, m’attendaient pour être cueillis. Ce fut la première récolte et en temps de confinement. 

J’imagine le jasmin continuer à grandir, à grimper et à s’exprimer en liberté. Il pousse non seulement à l’intérieur de chez-moi,  mais aussi à l’extérieur. Il a regagné la rue en trouvant le chemin à travers un trou dans le cadre de la fenêtre. Il avance tout doucement sans crainte malgré le confinement. 

Confinement Jeanne Leman

Une pièce par jours :

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Je suis confinée dans un environnement rural, à proximité d’une ville moyenne, avec trois autres personnes (ma sœur, mon père et une amie). Intuitivement, j’ai choisi de représenter l’espace intérieur, domestique de la maison.

En termes de sémiologie mon choix s’est porté vers l’utilisation des outils et codes de représentations d’architecture et du plan. Cependant, l’idée n’est pas de réaliser un relevé à proprement parler de l’espace en lui-même, mais bien de mettre en évidence l’usage de cet espace et les interactions qui s’y passent au jour le jour.

J’ai donc décidé de dessiner « une pièce par jour » (dans l’idéal car cela m’a pris un plus de temps que prévu) sur un même modèle (carré de 4 m par 4 m), et de l’habiter selon les espaces de la maison ou je suis confinée (meubles, objets, etc.). Évidemment certaines pièces vont se répéter, mais changent selon les usages et le temps qui passe.

Dès le départ, j’ai imaginé assembler ces pièces entre elles presque à la manière d’une bande dessinée. Pour moi, un des objectifs de cette carte est de représenter une notion du temps et de l’espace distordue par le confinement. L’accumulation et la répétition des pièces permettraient de construire une sorte de « grand espace domestique » labyrinthique. Chaque pièce possède ses particularités dans son agencement, ses meubles, ses objets et constitue un paysage « mouvant » que l’on redécouvre à chaque passage.

Un autre objectif est de représenter des « interactions » quotidiennes, avec des objets notamment numériques, qui me paraissaient propres au confinement, soit parce qu’elles apparaissent nouvelles, ou accentuées par la situation (étant donné le contexte rural, il n’y a pas vraiment d’interaction directe, avec des voisins, la rue, etc.). Ces interactions correspondent aux bulles et sont la plupart du temps des screen-shot d’écrans, mais l’idéal serait de remplacer ces derniers par de la vidéo ou de l’animation (peut être en utilisant un format multimédia). Cependant, j’ai eu du mal à les catégoriser, et elles se confondent parfois avec une volonté de représenter une ambiance (fond sonore de la radio, de la télévision, musique, etc.), plus qu’une « interaction ». Chaque pièce pourrait aussi être accompagnée d’une description, ou d’un récit écrit, puisque chaque pièce représente une situation particulière.

Je me demande également comment je pourrais compléter cette cartographie avec question « du dehors », que j’envisage sous forme d’itinéraire dessinée plutôt à la main. En effet, comme on est assez loin de la ville et que seul mon père a le permis, on a plusieurs fois été faire des courses en vélo (ce qui change de nos pratiques habituelles de la ville moyenne) et se vit aussi très différemment en temps de confinement. On ne perçoit pas la route, la ville, de la même manière en tant que cycliste étant donné le nombre de voitures très réduit.

Je voulais également partager un article sur lequel je suis tombée par hasard la semaine dernière, où des étudiants en architecture réalisent des relevés habités de leurs logements en période confinement. http://tema.archi/articles/plan-releve-habite-exercice-etudiant-architecture-confinement

Exemple 1:
J+0, dans le salon on regarde l’allocution annonçant le confinement à la télévision.
Exemple 2
J+6, en fin d’après midi je rejoins Meïla dans sa chambre et on appelle les copains pour prendre des nouvelles, l’écran multi-visage devient un rituel
Exemple 3
J+10 On s’installe dehors pour tester des tuto de danse et faire un peu d’exercice
Un premier assemblage des pièces réalisées ( l’image est lourde, il y a un problème de pixellisation)
Ici un assemblage sans les bulles qui figurent les ”interactions” , je réfléchis encore au meilleurs moyens de représenter ces interactions

Confinement magdalena-Laëtitia ndiki-mayi

Pour la cartographie du confinement je souhaite cartographier mon rapport à l’extérieur et son évolution au cours de la période de confinement. Afin de voir de quelle manière j’utilise l’espace en fonction du moment du confinement. Cet espace peut être physique : la maison où je suis actuellement, le jardin ou bien le magasin ou je vais faire mes courses mais l’espace du numérique sera aussi représenter car c’est à travers celui-ci que je peux garder le contact avec l’extérieur.

Benjamin, un ami confiné à Roanne

J’ai envie que cette carte me serve de mémoire visuelle raison pour laquelle j’utiliserait des moyens de représentation assez proche de la réalité dans la carte (des portraits, des collages) et que je recueille des éléments de l’extérieur dès que je sors (je réalise entre autre un herbier). J’écris un journal depuis le début ce qui me permets d’avoir une trace de ce qui s’est passé au cours du dernier mois.

Cette cartographie du confinement sera en plusieurs parties;

  1. avant le confinement
  2. pendant le confinement (avec 1 carte par semaine)
  3. une carte post-confinement si possible

Confinement – Stéphanie Tselouiko

Avant d’en savoir plus sur les consignes énoncées lors de la deuxième séance, à partir des premières explications données par mail, j’ai commencé à réaliser deux cartes : une avant et une trois jours après le début officiel du confinement. Dans ces deux cartes, j’ai voulu représenter ma perception de l’espace physique et relationnel autour de chez moi. Mais je me rends compte à présent, une semaine après le début du confinement, que la situation actuelle provoque chez moi une perception multilocale simultanée. Autrement dit, si avant le confinement, j’expérimentais les espaces séparément et dans le mouvement, aujourd’hui, ce mouvement étant drastiquement réduit, je suis incitée à penser et ressentir les différents espaces depuis un même lieu, la conséquence est la démultiplication des lieux éprouvés à l’instant t. Au-delà des espaces physiques, les espaces intangibles, comme ceux des relations affectives se font ressentir d’autant plus fortement qu’ils ne peuvent être éprouvés comme avant.

Je pense donc concevoir un triptyque cartographique à chaque période qui commencera par J – 7 ; J (date officielle du confinement) ; J+7 et J+14, en fonction de l’évolution de la situation extérieure et intérieure (observations, émotions, questionnements, etc.).

Une carte représentera mon espace de vie intime (maison et résidence, là où je passe la grande majorité de mon temps), en décrivant la disposition des objets, des personnes, les interactions, et les émotions). Une autre carte représentera l’extérieur : la ville, la circulation des personnes, leurs activités et les initiatives mises en place. La troisième carte représentera les relations familiales, amicales et de voisinage.

Premier travail cartographique : Entre ces deux cartes, les échelles changent. Les espaces de vie sont représentés de manière proportionnelle à leur degré de fréquentation par rapport à la situation antérieure. Ainsi, la maison qui était déjà bien fréquentée avant (environ la moitié du temps) a un peu grossi mais pas autant que le parking de la résidence que je ne fréquentais jamais. Aujourd’hui, il est devenu l’air de jeu de ma fille… L’espace urbain à l’extérieur de ma résidence s’est considérablement réduit puisque je n’y suis pas sortie presque une semaine. Quand aux relations de parenté, j’ai cherché à montrer comment la distance avec mes parents qui résident pourtant dans la même ville est devenue aussi importante que celle avec mes beaux-parents qui résident au Méxique.

speedcarto-Mahdokht Karampour


J’ai commencé ma carte par tout en bas de la page, à droite. J’ai dessiné d’abord les contours de mon pays natal, l’Iran. Puis j’ai pointé Téhéran, la ville où j’ai grandit, que j’ai dû quitter en 2004 pour Paris, pour poursuivre mes études entre autres. 
 
Ensuite, je me suis déplacée vers le haut de la page, à gauche. J’ai dessiné d’abord Père Lachaise, « la forêt », où je me promène quasiment tous les jours, rien que pour remplir mes poumons et mes yeux de l’air et du vivant pour quelques minutes. Elle se trouve au bout de ma rue. 
 
Puis après j’ai dessiné la place de la Réunion, le cœur de « mon village », où j’habite. Ensuite j’ai découpé le Père Lachaise en deux, Haut Père-Lachaise où je me balade sur la terrasse qui domine le domaine. Puis j’ai dessiné le contour des villages voisins, Ménilmontant et Belleville, où beaucoup d’amis habitent. Mon territoire intime s’arrête là, une ligne pointillée le démarque de Paris et le Monde. 
 
Plus bas j’ai dessiné cet œil. Depuis ma maison de la Réunion j’ai l’œil vers l’Iran, que je suis de loin avec beaucoup de préoccupation. Dernièrement mon œil a pleuré rouge pour mon pays. 
 
C’est en dernière étape que j’ai dessiné les contours de Val de Marne, le territoire de mon travail professionnel, de mon terrain d’étude aussi. Pendant presque 8 années j’ai travaillé dans un foyer d’accueil d’urgence des mineurs isolés étrangers de la Croix-Rouge. J’emploi le passé composé du verbe « travailler », j’ai aussi dessiné une croix dessus, car je le quitte.

Mon projet de recherche en Master se porte sur les modes d’habiter des mineurs migrants primo-arrivants que j’ai accompagnés pendant ces dernières années dans leur nouveau territoire. Occupants, habitants ou plutôt les devenir-habitants, je questionne leurs pratiques spatiales dans la ville, en me penchant notamment sur l’importance du  Navigo comme un passeport de circulation de ces nouveaux arrivants dans la ville. 
 
Ma carte reflète ma géographie intime le 9 mars 2020. Elle aurait pu être autre, sans doute. 

Mahdokht Karampour

Alba Perset

A travers cette carte approximative et grossière d’Amman , j’ai voulu représenter le quartier de Jabal Weibdeh en montrant sa localisation au centre de la ville. Cela me semble être un détail important puisqu’il montre son emplacement stratégique et donc son accessibilité.

La légende à droite montre les différents acteurs qui impactent et modifient le quartier de Jabal Weibdeh. On y retrouve les instituts culturels, les cafés/bars et le rassemblement d’artistes. Les dates d’ouvertures des cafés permettent de réduire le sujet à une période restreinte, de 2012 date à laquelle le quartier semble avoir commencé à se modifier jusqu’à aujourd’hui.

Cela m’a permis de me rendre compte que ma recherche ne s’attache pas à simplement étudier Amman comme une éventuelle “nouvelle centralité culturelle” au sein du Moyen-Orient mais plutôt à étudier le quartier gentrifié depuis une dizaine d’années de Weibdeh au sein d’Amman. Jeu d’échelle. Repenser le sujet. L’inscription de l’art à Weibdeh. Cela a soulevé plusieurs questions que j’ai noté à gauche du schéma.

Comment le quartier a t-il évolué ces dix dernières années? Quels sont les impacts sur les riverains et y a t-il un changement dans leur mode de vie? Quels sont les apports pour les artistes? Comment se passe la cohabitation entre artistes et riverains? Quels sont les gains et les pertes engendrés pour l’un et l’autre?

Cela m’a également permis de mieux saisir la portée de la cartographie sensible et les différents outils que nous avons à disposition pour traiter nos sujets d’une manière plus sensible, autre que l’écriture grâce à la représentation, la spatialisation, la topologie, la topographie, les nuages de mots etc.

Et cela m’a donc poussé à me questionner sur les différents moyens de cartographier mon sujet, à savoir comment représenter les points ci dessous : Echelles, mouvements, temporalités, transformations, évolutions.

speed carto_Xinmin Hu

version 1

En composant trois endroits principaux et leurs images représentatifs selon mes impressions, j’essaye d’expliquer mes intérêts des cultures urbaines et l’industrie culturelle avec les formations que j’ai reçues.
Malheureusement, cette cartes reste encore très thématique, pas vraiment intéressante visuellement.

La difficulté principale que j’ai rendue est de transformer les formations théoriques dans la carte via un format visuellement claire. De plus, sur la carte, il est aussi difficile de faire un lien entre les changements des locations géographiques avec l’évolution des mes expériences et des compréhensions personnelles.

Confinement – Lissette Rosales Sánchez

Protocole

L’objectif est de dépeindre l’ambiance générale de mon quartier et la relation émotionnelle avec le temps et l’espace (qu’il s’agisse de confinement ou en raison de facteurs externes), y compris les filtres d’information suivants : parcours effectués par moi (sport et pour faire des achats), perception du nombre de personnes à l’extérieur, nombre de personnes à l’intérieur de ma maison, points de contrôle de passage, changements dans la flore et la faune, temps d’attente pour entrer dans le supermarché ; comme mon domicile est située sur le côté périphérique et sa vision représente la vue principale de ma fenêtre, je vais enregistrer l’affluence du véhicule (à la même heure à chaque fois et pendant 30 minutes). Je dresserai une carte avec une succession J+7 du 20 mars au 17 avril. L’exercice sera complété par quelques photographies et vidéos pour soutenir la perception.

CARTE 1/5

APRES LE CONFINEMENT. 20 mars
APRES LE CONFINEMENT

#speed_carto _Magdalena-Laëtitia Ndiki-Mayi

Pour cette cartographique rapide, j’ai voulu montrer le cheminement qui m’a amené dans ce séminaire. La carte est un récit qui met en lumière des évènements importants mais aussi liés les uns aux autres .

Le numéro 144 représente l’adresse de l’école dans laquelle j’ai reçu ma formation d’architecte, au cours de laquelle j’ai eu l’occasion de voyager et d’étudier à l’étranger, notamment en Inde. Je m’intéresse aux stepwells, m’interroge sur la perception de ces espaces à travers des dessin, des plans dans lesquelles j’essaie révéler les sensations vécues. C’est finalement un cours documentaire qui sera réalisé, le nom d’un des stepwell documenté apparait sur la carte.

Cette première partie du dessin est relié à une autre partie du dessin par une couleur; le bleu et une forme semblable à celle de vagues, pour rappeler l’élèment – eau-. A nouveau il y a quelques marches de représentées, symbole cette fois-ci des ghats de Varanasi. Ville dans laquelle, sans support de carte, j’ai réalisé avec une amie, le relevé de certaines rues tout en mettant en avant une activité et la place qu’elle prenait dans ces rues, une partie est représentée sur la carte. La représentation de ces rues/quartier a évoluer au cours de notre travail selon la direction qu’il prenait et la reflexion sur le mode de représentation était lié au discours de notre travail. Sa version finale nous a presque servie de story-board.

Dans la dernière partie du dessin, centrale mais sans lien apparents avec les autres parties du dessin, on voit une personne tracer un plan au sol et d’autres gens autour. Ce geste de tracé fut un outils de communication lors d’un projet mené au sein d’une ONG d’architecture. En effet, les codes d’échelle d’une carte ou à moindre échelle, d’un plan d’une maison sont en réalité assez abstrait surtout si ce n’est pas une habitude de travailler avec ces outils. C’est pourquoi nous avons réalisé les plans à l’échelle 1:1 à même le sol afin que les personnes du village dans lequel nous travaillions puissent “se balader” dans leur maison et ainsi mieux se représenter ce que nous présentions.

Je n’ai pas eu le temps de finir cette cartographie car j’ai commencé par relater de manière chronologique des évènements. Le temps a été la contrainte majeur; en si peu de temps choisir ce dont on veut parler, tenter de l’organiser puis le représenter.