Confinement – Stéphanie Tselouiko

Avant d’en savoir plus sur les consignes énoncées lors de la deuxième séance, à partir des premières explications données par mail, j’ai commencé à réaliser deux cartes : une avant et une trois jours après le début officiel du confinement. Dans ces deux cartes, j’ai voulu représenter ma perception de l’espace physique et relationnel autour de chez moi. Mais je me rends compte à présent, une semaine après le début du confinement, que la situation actuelle provoque chez moi une perception multilocale simultanée. Autrement dit, si avant le confinement, j’expérimentais les espaces séparément et dans le mouvement, aujourd’hui, ce mouvement étant drastiquement réduit, je suis incitée à penser et ressentir les différents espaces depuis un même lieu, la conséquence est la démultiplication des lieux éprouvés à l’instant t. Au-delà des espaces physiques, les espaces intangibles, comme ceux des relations affectives se font ressentir d’autant plus fortement qu’ils ne peuvent être éprouvés comme avant.

Je pense donc concevoir un triptyque cartographique à chaque période qui commencera par J – 7 ; J (date officielle du confinement) ; J+7 et J+14, en fonction de l’évolution de la situation extérieure et intérieure (observations, émotions, questionnements, etc.).

Une carte représentera mon espace de vie intime (maison et résidence, là où je passe la grande majorité de mon temps), en décrivant la disposition des objets, des personnes, les interactions, et les émotions). Une autre carte représentera l’extérieur : la ville, la circulation des personnes, leurs activités et les initiatives mises en place. La troisième carte représentera les relations familiales, amicales et de voisinage.

Premier travail cartographique : Entre ces deux cartes, les échelles changent. Les espaces de vie sont représentés de manière proportionnelle à leur degré de fréquentation par rapport à la situation antérieure. Ainsi, la maison qui était déjà bien fréquentée avant (environ la moitié du temps) a un peu grossi mais pas autant que le parking de la résidence que je ne fréquentais jamais. Aujourd’hui, il est devenu l’air de jeu de ma fille… L’espace urbain à l’extérieur de ma résidence s’est considérablement réduit puisque je n’y suis pas sortie presque une semaine. Quand aux relations de parenté, j’ai cherché à montrer comment la distance avec mes parents qui résident pourtant dans la même ville est devenue aussi importante que celle avec mes beaux-parents qui résident au Méxique.

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