Anastasia Fletcher, Romane Gadé, Mélodia Préjengemme, Marion Sbriglio et Lisette Soto
Présentation
Ce protocole de promenade et de cartographie sensibles s’inscrit dans le cadre du projet PARVIS. Il a été pensé pour être réalisé à Marne-la-Vallée, autour de la bibliothèque Georges Perec, lieu où se tiendra le colloque du projet PARVIS. Ce colloque réunira près d’une trentaine de personnes. La plupart seront présents sur les lieux, mais une partie des participant.e.s suivra la journée d’étude à distance.
L’objectif de l’expérimentation est de rendre compte des zones de fraîcheur et de chaleur à l’occasion d’un parcours. Notre protocole se construit autour de la question de la comparaison de l’identification a priori des zones de chaleur ou de fraîcheur et des perceptions réelles ressenties sur le terrain, lors de la promenade.
Déroulé du protocole
Le protocole, qui se déroule sur une heure, comporte trois grandes étapes. Chaque étape est différente selon que les participant.e.s soient en présentiel ou en distanciel.
- Identification préalable et cartographique des zones de fraîcheur et de chaleur (durée : 5 minutes)
- pour les personnes en présentiel : un fond de carte est distribué aux participant.e.s, sur lequel est indiqué le parcours pédestre qui sera réalisé. Les participant.e.s identifient sur un calque superposé au fond de carte les zones supposées de chaleur et de fraîcheur selon les différentes étapes du parcours déterminé à l’avance.
- pour les personnes à distance : elles réalisent ce même travail mais sur un SIG, par exemple sur l’application My Maps. Le parcours est, là aussi, préparé et inscrit par avance sur la carte.
Bien que les participant.e.s soit divisé.e.s en deux groupes selon leur présence physique ou non au colloque, ils.elles travaillent avec des variables fixes : l’emprise est la même (le lieu est identique), le support est similaire (le même fond de carte, possédant les mêmes informations topographiques), et il leur est demandé d’utiliser une sémiologie fixe (en bleu les zones de fraîcheur, en rouge les zones de chaleur).
- Promenade sensible à pied et en système hybride (20 à 30 minutes)
- pour les personnes en présentiel: réalisation du parcours pédestre au départ de la bibliothèque George Perec. Les participant.e.s sont ici doté.e.s d’une feuille calque qu’ils.elles superposent à leur fond de carte de l’étape 1. Sur ce calque, les personnes sont invitées à écrire leurs ressentis et leurs perceptions des zones de fraîcheur et de chaleur par tous les sens : le toucher (sensation de chaleur/fraîcheur sur le corps), l’odorat…
- pour les personnes à distance – un parcours pédestre hybride : Un.e organisateur.ice filme en direct le parcours avec une GoPro (grand angle) et enregistre le son de la balade en live. Attention : la personne enregistre le parcours de la manière la plus exhaustive possible, pour essayer de neutraliser au maximum les biais de sélection.
Les personnes à distance notent, sur un calque SIG dans l’application My Maps, les perceptions qu’ils saisissent virtuellement aussi bien par la vue (grâce à l’image filmée qui leur permet par exemple de capter les zones de lumière ou d’ombre, la texture des bâtiments…) et par l’ouïe (son).
Possibilité de plan B pour le parcours hybride : Un parcours sur street-view avec un enregistrement audio préalable fourni aux participants.
- Mise en commun collective, comparaison des différents calques physiques et virtuels et cartographie collective (30 minutes)
A l’issue de la balade, une mise en commun est organisée pour permettre la comparaison entre les perceptions personnelles. Cette mise en commun est réalisée en 5 groupes de 5 personnes (un groupe composé des 5 personnes en distanciel et les 4 autres groupes sont constitué des participant.e.s en présentiel). Ce travail de comparaison des ressentis doit permettre la création d’une cartographie collective (par groupe) des zones de fraîcheur et de chaleur.
Pourra-t-on observer une série d’écarts importants entre projections/sensations, individuel/collectif ? Quelles sont les relations entre représentations/projections et sensations identifiées, nommées et spatialisées via la carte et via plusieurs sens ? Enfin, en quoi la dimension multisensorielle, de plus en plus prise en charge par les études urbaines et en aménagement attentive à l’espace sensible perçu et vécu (Manola, 2013) joue-t-elle sur la représentation cartographique synthétique des zones chaleur / fraîcheur ?